Musée de Bormes les Mimosas

L’exposition Henri Rivière, Artisan de la lumière vous plonge dans l’univers poétique de cet artiste polyvalent, emblématique du japonisme en France et du cabaret Le Chat Noir. À travers plus d’une centaine d’œuvres, l’exposition du MHAB – Musée d’Histoire et d’Art de Bormes met en avant la maîtrise technique de Henri Rivière, qui explore les thèmes de la nature, de la lumière et de l’imaginaire.

Né en 1864, Henry Rivière capte la beauté éphémère des paysages, notamment ceux de Bormes les Mimosas, où il crée une cinquantaine d’aquarelles, révélant une sensibilité mêlant mélancolie et enchantement. Son œuvre, influencée par l’iconographie japonaise, magnifie le quotidien à travers des compositions oniriques et des palettes délicates.

Le visiteur découvre également son rôle au Chat Noir, où il a innové en tant que directeur artistique, mêlant théâtre d’ombres et techniques visuelles pour créer des spectacles enchanteurs. Henri Rivière transcende le visible pour inviter à la contemplation intime, transformant chaque œuvre en une expérience émotionnelle.

Sous la direction des commissaires Yann Le Bohec et Olivier Levasseur, l’exposition MHAB – Musée d’Histoire et d’Art de Bormes permet de redécouvrir un artiste, dont le talent et la vision ont enrichi le patrimoine artistique français. Une immersion dans un monde où la poésie et la lumière s’entrelacent ; le monde enchanteur de Henri Rivère s’expose à Bormes les Mimosas.

HENRI RIVIÈRE (1864 – 1951)  

Henri Rivière naît le 11 mars 1864 rue Montmartre à Paris. 

Au décès de son père en 1873, il consacre déjà tout son temps libre à la peinture. Il peint, recopie les toiles de grands maîtres, fréquente assidûment les musées et admire les œuvres littéraires de Jules Verne et de Victor Hugo. 

Sa mère le destine à une carrière commerciale qu’il abandonne vite pour la peinture. Il commence à partager l’atelier de son ami Paul Signac rencontré au collège. Ses premières œuvres sont essentiellement des dessins à l’encre de scènes de la vie parisienne. 

Henri Rivière fréquente un cercle nommé les «harengs-saurs épileptiques». Constitué d’artistes et d’auteurs bohêmes, le groupe contribue à l’effervescence artistique d’avant-garde de Montmartre. En 1881 à l’ouverture du Cabaret « Le Chat Noir » ils en deviennent des habitués et Henri Rivière sympathise avec son directeur Rodolphe Salis. Il commence ainsi à écrire et dessiner pour le cabaret jusqu’à devenir directeur du théâtre d’ombres où il imagine les décors et dispositifs scéniques. 

En 1884, Henri Rivière effectue son premier voyage en Bretagne sur les conseils de Signac. Le coup de cœur pour la région est immédiat. 

De 1890 à 1896 H.Rivière s’adonne à de nombreuses pratiques artistiques et se lance notamment dans la xylographie, gravure sur bois à l’instar des artistes japonais qu’il découvre à partir de 1879. Suite à sa rencontre avec l’imprimeur Eugène Verneau (1853-1913) en 1896, il se consacre exclusivement à la lithographie. Il devient l’un des principaux représentants du japonisme. 

À partir de 1923 Henri Rivière et sa femme séjournent régulièrement dans le sud de la France où l’artiste peint une centaine d’aquarelles. Son périple le conduit de nombreuses fois au sein du vieux village de Bormes où il réalise quelques séries autour de motifs récurrents tels que la chapelle Saint-François ou encore les ruelles escarpées. 

À la fin de sa vie, H.Rivière, devenu aveugle, dicte ses mémoires et s’éteint en 1951 à Sucy-en-Brie laissant derrière lui une production artistique riche de nombreuses techniques mais aussi d’ouvrages érudits spécialisés ainsi qu’une vaste collection personnelle.