L’exposition Mnemophilia rassemble des œuvres réalisées ces dix dernières années autour de l’écriture de l’Histoire et de la mémoire collective. Anaïs Marion, a grandi en Moselle, où elle a arpenté ces terres foulées par les armées et qui en gardent des cicatrices. Petite, elle hésitait entre archéologue et botaniste. 

Finalement, elle est devenue artiste. Anaïs Marion a gardé son attrait pour la collection et les inventaires. Dans des oeuvres qui prennent forme à la suite de longues fouilles, elle crée des images qui interrogent notre relation à la mémoire collective. 

Les objets qu’elle exhume ne sont pourtant pas antiques ni même centenaires. Ils viennent d’un présent consommateur de passé. L’exposition Mnemophilia propose de naviguer entre des mémoires qui s’effacent et des souvenirs que l’on reproduit et disperse encore et encore.

Anaïs Marion

MNEMOPHILIA

“Si je regarde en arrière, je dois bien me rendre à l’évidence : je ne suis devenue ni archéologue, ni botaniste. Petite, j’hésitais entre les deux : les carrés de fouilles présentaient le séduisant avantage de rendre physiquement l’expérience de la découverte. Les herbiers, eux, ordonnaient mes collections. Finalement, je suis devenue artiste. 

Ma démarche s’organise en grands ensembles et s’ancre dans des enquêtes au long cours. D’un terrain de fouille à un autre, j’explore la poésie des inventaires. Mes questionnements sur l’écriture de l’Histoire, le patrimoine et le tourisme se déploient dans des œuvres protéiformes, qui mélangent photographie, écriture, collecte, protocoles ou performance. Je ramène des empreintes subjectives de mes terrains d’exploration. 

Mes investigations allient méthodologie scientifique et mise en scène de l’absurde : par prélèvement, associations d’images ou dialogue entre des objets et des techniques de reproduction, j’engage une relation personnelle avec la mémoire collective et propose des récits qui viennent dérégler les mécanismes du savoir historique. 

Les objets exhumés ne sont pourtant pas antiques ni même centenaires. Ils viennent d’un présent consommateur de passé. L’exposition Mnemophilia propose de naviguer entre des mémoires qui s’effacent et des souvenirs que l’on reproduit et disperse encore et encore.”

Anaïs Marion est née à Metz en 1992, elle vit en Creuse. Diplômée de l’ÉESI (Poitiers) en 2017, elle développe un travail au long cours sur les lieux de mémoire et musées de guerre depuis 2014 (Atlas Bellone). Sa pratique de la photographie et du texte met en scène ses questionnements sur l’écriture de l’Histoire, le tourisme et les institutions muséales. Des éditions, des installations, des créations participatives et des conférences performées naissent de ses différentes enquêtes. Elle a régulièrement travaillé avec des centres d’archives et des musées dans le cadre de ses recherches, notamment avec l’Institut fondamental d’Afrique Noire (Dakar, Sénégal), la Fondation arabe pour l’image (Beyrouth, Liban) et le Musée national de la Marine en 2019-2021.

Visites commentées tous publics les samedis 8 et 29 mars à 14h.

Visite spécifique à destination des personnes déficientes visuelles le samedi 22 mars à 14h