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La colombe de la paix Pablo Picasso

Émile Zola photographe

Du 30 avril au 23 mai 2024

Ce serait parfaitement inimaginable aujourd’hui. Parce qu’il prévoyait de présenter dans la Galerie du Château d’Eau qu’il avait ouverte en 1974 une exposition des photographies d’Émile Zola, Jean Dieuzaide emprunta les négatifs aux héritiers de l’écrivain, les emporta à Toulouse, réalisa les tirages dans son atelier de la rue Érasme et l’exposition eut lieu, après restitution des originaux, en janvier 1982. 

Et l’ensemble a rejoint la collection de ce que « Yan » rêvait comme un futur musée de la photographie à Toulouse. La présentation d’un extrait de ce copieux ensemble dans les locaux de Photon fut un premier exemple de ce que nous voulons entreprendre avec la collection du Château d’Eau : la faire vivre et la faire rayonner en l’exposant hors les murs.

Christian Caujolle

Comme l’a bien analysé Brassaï dans un livre exemplaire, Marcel Proust adorait la photographie, mais ne la pratiqua jamais. Émile Zola, lui, se prit de passion pour « l’image héliographique » et laisse une œuvre riche, celle d’un vrai amateur autodidacte enthousiaste et ses épreuves ont rejoint des collections prestigieuses, entre autres celles du musée d’Orsay qui conserve un très important ensemble de tirages d’époque, dont certains magnifiques tirages au citrate d’argent, des albums et des négatifs.

On aurait pu s’attendre à ce que l’auteur de Germinal et de Au bonheur des dames, à défaut de descendre dans la mine, ait documenté les grands magasins qui furent une des grande nouveauté de son époque et bouleversèrent les modes de consommation. Il n’en fut rien, mais il s’intéresse visiblement aux nouveautés, immortalise les trains, les bateaux les plus modernes sur la Seine et consacre un ensemble très important à l’Exposition universelle de 1900, qui le passionne. À commencer par la toute nouvelle tour Eiffel qu’il cadre avec un évident plaisir et sur laquelle il grimpe pour trouver des angles de prise de vue audacieux sur un Paris transformé autour de l’événement.

Mais c’est essentiellement à la sphère familiale qu’il se consacre. Est-ce parce que sa découverte de la photographie coïncide avec le moment où il fait la connaissance de Jeanne Rozerot, embauchée en mai 1888 comme lingère et couturière par l’épouse de l’écrivain et qui devient très vite son amante avant de lui donner deux enfants ?

Il n’en reste pas moins que les portraits de sa femme Alexandrine, de sa maitresse, de ses enfants Denise et Jacques constituent l’ensemble majeur de son œuvre photographique. Des portraits tout simples ou mis en scène, quelques instantanés précurseurs, une attention précise à la lumière et toujours une réelle douceur dans l’approche de ses modèles. Il réalise entre autres des centaines de portraits de ses enfants et offre à Jeanne un album tiré : Denise et Jacques, histoire vraie, par Émile Zola.

Plus tard, Jeanne dira : « Mon père faisait de la photographie avec la passion qu’il mettait en toute chose. Il nous reste ainsi de vivants souvenirs de notre intimité. ».

L’œuvre photographique d’Émile Zola révèle une autre facette de l’écrivain qui fut également journaliste et polémiste, une tonalité différente, presque sentimentale, chez celui qui passa du réalisme au naturalisme. Ses images n’évoquent ni le cycle des Rougon-Maquart ni « J’accuse » mais nous ouvrent avec douceur la porte sur la sphère privée. C’est certainement complémentaire.

Christian Caujolle

C-Culturel des Mazades, 10 avenue des Mazades, 31200 Toulouse Tél : 05 31 22 98 00

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