Galerie LÀ Simorre

Regards contemporains sur la photographie populaire

Ce n’est pas un hasard pour la galerie LÀ, art contemporain à la campagne, de présenter les diaquarelles de Stéphane Belzère. 

Jacques Barbier & Elise Pic, galeristes, sont également collectionneurs de photos amateurs anonymes. Ils trouvent, réunissent, classent, pour ensuite montrer les milliers de photographies, banales photos de famille, témoins de la vie, du quotidien dans toute sa richesse et sa splendide simplicité. Le monde vu au travers de milliers de regards… 

Les diaquarelles de Stéphane Belzère et la collection de photographies « le commun des mortels » ne se rangent pas du coté de la décoration. Elles invitent à changer de regard sur le banal, à élargir les références et cultiver nos sensibilités, à entretenir un rapport à l’art fondé sur le « non enfermement » dans les genres, la curiosité et l’expérimentation, l’attention soutenue du regard

Que peuvent avoir en commun les représentations du combat de la lumière et des ténèbres, des bocaux dans lesquels flottent cerveaux et chairs molles, ou encore celle d’une couverture rouge et bleue dissimulant au regard une femme pensive sur fond de papier peint orange marron ? 

L’artiste-peintre Stéphane Belzère, maître des variations de la lumière, des transparences et des couleurs. 

L’attrait et les défis que représente la transformation de la lumière en transparence marquent toutes ses créations. Depuis 2019 il peint des diaquarelles à partir de diapositives choisies non pour leur sujet mais pour tout ce qu’elles peuvent offrir d’ imperfections: sur ou sous-exposition, cadrage maladroit, double-exposition… 

Le monde, ainsi peint par lui, apparaît au travers du regard d’autres que le sien. Les diapositives, futures diaquarelles, sont collectées auprès d’amis, d’inconnus sur des marché aux puces, de fonds d’archives. Représentations infinies du monde composé de mariée au bouquet, dame devant la voiture en panne, collègues de travail pris dans les bambous, statue antique, famille à la plage, etc. 

Son « travail » consiste en une redéfinition du cadrage, du format, il en extrait « une image redistillée » (i.e dans un mouvement de nouvelle vaporisation…se fait une nouvelle condensation des vapeurs afin de dissocier les constituants du liquide). Le sujet représenté et la technique utilisée se confondent. 

Sa maîtrise, lumineusement démontrée dans toutes ses œuvres, alliée à son talent d’aquarelliste minutieux du détail et de la nuance, font de lui l’alchimiste de ces humbles images qu’il magnifie tel un moderne miniaturiste. Et le cadre, ou plutôt le cache, ni bois doré ou neutre marie-louise, trouve son sens à travers les indications de marques et procédés divers, sous-titre évacuant la signature de l’artiste, respectueux de l’anonymat du sujet initial.

PHOTOGRAPHIE ANONYME – LE BOUCHE À OREILLE 

COLLECTION LE COMMUN DES MORTELS

Exposition du 10 juillet au 31 août

La collection le commun des mortels est constituée de centaines de milliers de photos modestes, anonymes et sans prétention artistique. Cet ensemble, classé par thèmes, devient le miroir du banal, de l’ordinaire. Ces photos accèdent au statut d’art par le choix qui préside à leur classification : sans hiérarchie, anciennes ou très récentes, exceptionnelles ou pas, toujours uniques. 

Une partie de ce fonds, patrimoine photographique du quotidien et histoire du regard, du début de la photo à nos jours, est exposée au Bouche à Oreille

Le Bouche à Oreille, bistrot culturel Grand rue Paul Saint Martin 32420 Simorre

SIMORRE  MILLE PHOTOS

Vendredi 15, Samedi 16 Août 2025 de 10 à 20h

+ Gilles Vanderstraeten + Natàlia Rodrigues & Eddy Stacchini + Patrimoine & culture