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Robin Lopvet – Entre deux mondes

Du 17 février au 12 mai 2024 – Vernissage samedi 17 février à 11h

Robin Lopvet (1990, Vosges) se définit comme un artiste plasticien multimédia. Il affirme que : « Le monde est à la portée de toute personne disposant d’une connexion Internet ». Entre deux mondes, la nouvelle exposition de l’artiste au centre d’art, tend à le démontrer.

Retoucheur professionnel pour l’industrie de la mode, Robin Lopvet développe un travail personnel où il use des mêmes outils. Sa recherche artistique s’ancre dans une logique d’économie de récupération au sein de laquelle il détourne les techniques de retouches, découpages, collages ou les programmes d’intelligence artificielle recyclant ainsi aussi bien savoir-faire et images.

Les images qu’il produit prennent la forme de photographies légères peuplées d’associations saugrenues et de culture geek. Pour autant, elles n’interrogent pas moins les enjeux d’une société fondée sur l’image et ses flux tout en la désacralisant et en désamorçant le côté angoissant et paralysant des images chocs.

Robin Lopvet s’est lui-même retrouvé piégé par ce flux. L’une des images de sa série DOGS, associant des têtes de chiens trouvées sur internet et des nuages, catastrophes naturelles ou grands faits historiques, est devenue virale et a été publiée dans le monde entier. La retrouvant imprimée sous forme de produits dérivés, l’artiste achète ces objets, les signe et décide de les exposer. Un livre est alors édité par les éditions de la vie moderne, et les images existent en NFT. Ce template de meme Dust Storm Dog est toujours disponible sur les réseaux.

DJ, il cogère le label Club Late Music. Sa pratique du djing fait partie intégrante de sa démarche artistique et il y use des mêmes stratégies créatrices.

L’exposition

Entre deux mondes est une invitation à plonger dans un monde parallèle peuplé d’images à l’étrangeté tantôt séduisante, tantôt dérangeante. La réalité s’y entrelace avec l’imaginaire dévoilant ainsi de nouveaux horizons. L’image y est désacralisée à travers le prisme de la retouche numérique et / ou de l’intelligence artificielle, procédés utilisés avec malice par l’artiste. 

La symbiose entre l’esprit humain et la machine lui permet de générer des compositions photographiques créant ainsi de nouvelles formes narratives. Entre deux mondes présente plusieurs séries dont une totalement inédite, New New York, produite par le centre d’art. New New York revisite l’histoire de la photographie à New York offrant ainsi une nouvelle perspective sur le passé et la manière dont la technologie peut influencer notre compréhension de l’histoire visuelle.

Les Autoportraits de Robin Lopvet poussent avec humour et auto-dérision les limites de cet exercice et élargissent la perception de son identité en ne se contentant pas du simple reflet de son image physique. Ces autoportraits sont de nouvelles narrations visuelles complexes et introspectives.

« Mytho ! » pourrait-on lui dire, paraphrasant ainsi le titre de son exposition au CRP de Douchy-les- Mines. Car, l’artiste se représente en centaure armé d’une kalachnikov ou en Pinocchio, s’amusant ainsi de sa propension à la déformation des images dont il fait oeuvre tout en s’inspirant de mythes.

Là d’où je viens propose un retour dans la ville natale de Robin Lopvet, Épinal, où à travers une photographie crue au flash et des associations absurdes l’artiste sous-tend une atmosphère à la fois drôle et inquiétante. Dans la capitale des Vosges comme ailleurs, ce que nous montre la photographie n’est pas la réalité.

Série désormais emblématique de Robin Lopvet, DOGS associe des têtes de chiens trouvées sur internet et des nuages, catastrophes naturelles ou grands faits historiques. Cette série devenue virale a été publiée dans le monde entier. L’artiste s’est trouvé piégé à son tour par le flux des images, l’une des images qu’il avait créée se retrouvant publiée dans le monde entier. La découvrant imprimée sous forme de produits dérivés, l’artiste achète alors ces objets, les signe et décide de les exposer.

Un livre est édité par la suite aux éditions de la vie moderne, et les images existent en NFT. Le template de meme Dust Storm Dog est toujours disponible sur les réseaux.

Le Christ aux limbes inspiré par le célèbre tableau éponyme du peintre flamand Jérôme Bosch est un savoureux mélange des genres et époques ouvrant les portes d’un monde familier et troublant asphyxié par un prodigieux déluge d’images. Le même procédé est utilisé par l’artiste pour la série

Le 7ème continent. L’artiste dit qu’il a voulu n’utiliser que des déchets et prolonger cette expérience de nature morte de produits alimentaires avec son expérience dans l’industrie du luxe. Il a voulu traiter les déchets avec la même précision que les bijoux les plus précieux. Il ajoute que ce que l’on jette, ces productions dont personne ne revendique la propriété, en disent beaucoup sur notre société et la manière dont nous consommons le monde.

New New York est une nouvelle étape dans le travail que développe Robin Lopvet. Cette série prend naissance en 2015 lorsque l’artiste fait son post-diplôme à l’International Center of Photography

(NYC). Ayant habité uniquement dans des petites villes de France avant ce post-diplôme, il est particulièrement surpris de se trouver dans cette métropole gigantesque, monstrueuse, avec un flux énorme de gens, d’énergie, d’argent. Il y a observé une dialectique de construction et déconstruction, de puissance et fragilité dont il a rendu compte dans un premier travail vidéo d’animation image par image Tout doit disparaître. C’est à partir de cette vidéo que Robin Lopvet réalise, avec la complicité du chanteur – compositeur – auteur – musicien Mathieu Blanc-Francard (connu sous le pseudonyme de Sinclair) une nouvelle oeuvre vidéo d’animation d’une heure revisitant l’histoire de la photographie.

à New York au 20ème siècle. Les mêmes procédés créatifs sont utilisés par les deux artistes pour la réalisation des images et du son. Une cinquantaine de nouvelles photographies sont également produites par l’exposition jouant des connaissances que nous pouvons avoir de New York par le prisme de la photographie. Ces photographies sont pour certaines produites avec des procédés d’époque : collodions, tirages argentiques, polaroïds. L’emploi de ces techniques ne pourra que troubler la perception que nous pourrons avoir de cette série par ce mécanisme de fausse reconstitution historique encore accentué par le truchement des encadrements et de la scénographie.

Robin Lopvet transcende les conventions de la photographie et explore les potentialités infinies de la transformation de l’image numérique dont il repousse les limites conceptuelles. L’idée d’une image mutante, évoluant continuellement, ouvre les portes d’une réalité parallèle. Chacune de ses images devient une invitation à repenser notre perception du monde qui nous entoure. Entre deux mondes devient ainsi une exploration critique, une plongée profonde dans les fondements d’une société axée sur l’image et ses flux. Elle pose des questions complexes sur la manière dont la photographie, en perpétuelle transformation, influence notre compréhension du monde, soulignant l’importance de naviguer dans des réalités multiples.

Lydie Marchi, commissaire de l’exposition

 

Robin Lopvet

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.
Cette formule résume pour moi toute la création artistique.

Une nouvelle production peut être résumée comme un assemblage de deux choses préexistantes.

Le collage est finalement la seule forme de création.
Tout ce que je fais se rapproche d’une immense et sérieuse parodie, sans cynisme.

Comme une constante d’un manque général de sens et de saveur.

Notre monde est plein de formes et de matériaux pour récupérer, transformer, détourner.
C’est juste un jeu de langage.

Il suffit de se baisser pour les ramasser, de les démonter, de les bricoler et de les remonter.

Nous sommes devenus des couteaux suisses, des boîtes à outils.

Quel que soit le support, le processus reste le même.
Je documente la transformation de la société de consommation en société de valorisation.
Tout est fait à la main, bricolé.

Puisque la maîtrise technique n’a plus d’importance, que nous pouvons nous entraîner dans tout depuis la maison, le monde est à la portée de toute personne disposant d’une connexion Internet ».

 

Né en 1990 dans les Vosges, Robin Lopvet est un artiste plasticien multimédia travaillant sur les questions des jeux de langage, d’économie de la récupération, de la parodie, du bricolage et du ludique. Pratiquant la retouche numérique depuis une vingtaine d’années, il fait partie de cette vague post-photographique qui revendique une retouche assumée, visible, ramenant un geste pictural dans des pratiques numériques.

Installé à Arles, il expose régulièrement en France et à l’international (États-Unis, Pays-Bas, Japon, Chine, Espagne, Pologne et Russie) tout en travaillant dans la retouche d’images de manière professionnelle.

En parallèle, il cogère le label Club Late Music, produit de la musique, organise des soirées et sévit en tant que DJ.

Il vit et travaille sur Internet.

Centre d’art et de photographie, Maison de Saint-Louis, 8 Cours Gambetta 32700 Lectoure

Tél : 05 62 68 83 72. Ouvert tous les jours sauf le mardi, de 10h à 13h et de 15h30 à 19h30.

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