Raymond Depardon – David Burnett Septembre au Chili,1971/1973 & Greger Ulf Nilson La photographie comme point de départ
Du 11 septembre au 7 janvier 2024 – Vernissage lundi 11 septembre 2023 à 18h
Projection jardins du Château d’eau samedi 16 septembre à 20h30
Autour du Chili (soirée organisée en partenariat Galerie le Château d’Eau, Centre culturel Saint-Cyprien, ManifestO):
LA TERRE DE FEU, Paul Castelnau – Joseph Mandement, France, 1926 // Partenariat cinémathèque de Toulouse & ULTIMO SUR, Rodrigo Gomez Rovira
« Rodrigo Gómez Rovira sait cadrer le réel dans la profondeur des matières en un geste documentaire élargi à la poésie. » Jean Perret / La Couleur des Jours. Alejandra Fayad dévoile une histoire restée longtemps en silence, un lieu « intime », révélé au travers d’une démarche mêlant création et recherche dans les archives, personnelles et collectives.
La Tour
Pour marquer les 50 ans du coup d’état contre le gouvernement populaire au Chili, Le Château d’Eau organise une exposition qui réunit les regards de R.Depardon et D.Burnett sur le pays à cette époque.
C’est à l’occasion du premier anniversaire de l’élection du président Salvador Allende, en 1971, que Raymond Depardon découvre le Chili, accompagné du secrétaire de rédaction du magazine Zoom, son ami Robert Pledge.
En 1973, l’américain David Burnett couvre le coup d’Etat du général Pinochet, qui précipite le pays dans une dictature militaire sanglante. De la prise du Palais de la Moneda aux funérailles de Neruda, ses images constituent avec celles de Depardon un reportage collectif, qui remporte à New York la Robert Capa Gold Medal, la plus haute distinction du photojournalisme.
Dans l’après-midi du 11 septembre 1973 l’aviation militaire chilienne bombarde le palais présidentiel de La Moneda à Santiago et l’armée investit le siège du pouvoir. Le président socialiste Salvador Allende refuse de se rentre aux putschistes et se suicide après trois années d’un régime de gauche qui a représenté un espoir fort dans le pays, entre autres chez les paysans et la classe ouvrière et également dans tout un continent habitué aux coups d’état militaires et à une violence souvent manipulée par les Etats-Unis. La dictature du général Pinochet est en place et durera jusqu’en 1990, accompagnée des atteintes aux droits de l’homme, des 3200 morts et « disparus » et avec environ 38 000 personnes torturées. Plusieurs milliers de personnes, peut-être un million, s’exilent.
Deux ans auparavant, en 1971, Raymond Depardon, jeune reporter de l’agence Gamma dont il a été l’un des fondateurs quelques années plus tôt, vient au Chili à l’occasion du premier anniversaire de la victoire de l’Union populaire. Il est accompagné de son ami le journaliste Robert Pledge, à l’époque rattaché au magazine Zoom. Outre un rendez-vous avec le président Allende, il se concentre surtout sur le monde paysan dans lequel il retrouve des échos de ses origines.
En septembre 1973, David Burnett, reporter à Gamma New York, qui vient de signer un contrat avec Life magazine et qui rejoindra l’agence Contact Press Images lorsque Robert Pledge la créera à New York en 1976, couvre, dans des conditions difficiles, les lendemains du coup d’état. Arrestations, parcage des détenus au stade national – où ils seront torturés et exécutés -, autodafés de livres, l’immense cimetière où sont enterrées les victimes, obsèques du poète Pablo Neruda, mort douze jours après le coup d’état – dont on pense de plus en plus qu’il a été empoisonné -, il chronique les débuts de ce qui va devenir une sanglante dictature.
Ces photographies, à l’origine destinées à la presse et au seul champ de l’information sont aujourd’hui des documents historiques, des pans de mémoire. Elles sont aussi le témoignage d’une esthétique d’époque de l’image de journalisme, d’un moment où la photographie était dominante et déterminante pour la presse. C’est aussi pour cela qu’il nous a semblé nécessaire de présenter les différents états de tirage, ceux d’hier qui étaient distribués aux journaux, ceux d’aujourd’hui pensés pour l’exposition et le livre.
Christian Caujolle, conseiller artistique
2de Galerie Du 11 septembre au 5 novembre 2023
Greger Ulf Nilson La photographie comme point de départ
Il collectionne prix et récompenses au niveau international aussi bien dans son domaine professionnel, la publicité et la communication, que dans celui qui est d’abord une passion, la mise en forme de la photographie dans des expositions et, surtout, des livres. Car le livre, il l’avoue sans complexe est au centre de sa réflexion. Il se définit comme un « book junkie », lui qui doit avoir plus de 6 000 volumes dans sa bibliothèque et qui a conçu et dessiné plus de 150 titres, de photographie essentiellement, mais aussi d’art.
Directeur artistique, graphiste, designer, galeriste, il a toujours mis ses connaissances et son talent au service des artistes dont il est très attaché à ne jamais trahir l’intention. Il s’agit avant tout de trouver la forme juste. A la croisée des chemins de ses multiples activités, la spectaculaire exposition Under / Exposed qui réunit en 1998 dans le métro de Stockholm les travaux de 211 photographes du monde entier est caractéristique de la démarche.
Pour chaque photographe – de stars comme Sophie Calle ou Robert Frank à des tout jeunes – quatre ou cinq panneaux publicitaires 4 x 3 accueillant une photographie, sans nom d’auteur, sans titre, sans date, sans légende.
Un gros supplément du quotidien gratuit Metro réunissait toutes les images sous forme de vignette et, tiré à un million d’exemplaires, servait de catalogue. Si l’opération était spectaculaire, menée au millimètre et dans une vraie volonté de partage audacieuse et généreuse, elle dit comment, pour Greger Ulf Nilson, s’il s’agit de mettre en forme, il s’agit d’abord de produire du sens. Sans jamais se substituer aux artistes et pour les rendre accessibles et intelligibles.
Christian Caujolle, Conseiller artistique
Galerie Le Château d’Eau 1, Place Laganne 31300 Toulouse. Tél. 05 34 24 52 35
Du mardi au dimanche de 13h à 19h
- Photographie
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