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Muriel Rodolosse – L’or révèle ce que le temps enfouit

Du 20 février au 29 septembre 2025 – Vernissage jeudi 20 février à 18h30 

Muriel Rodolosse déploie au Musée d’art et d’archéologie de Périgueux une exposition qui parle du rapport au temps, à la mémoire, à l’oubli et à la révélation.

Elle investit de ses œuvres deux salles du musée et intègre à son dispositif d’accrochage des pièces délaissées des collections muséales, portant ainsi un regard éclairant et décalé sur le musée et son architecture. 

Partant de l’idée que derrière ce que l’on regarde se cache l’autre face du monde, Muriel Rodolosse développe une technique très singulière de fixé sous verre acrylique. Peignant à l’envers derrière ce support rigide et transparent, elle inverse le processus de création commençant par les détails, les différents plans et terminant par le fond. Inventée au Moyen-Orient à l’Antiquité, cette technique, dont des fixés sous verre de cette période témoignent d’un vertige temporel, relie le passé au présent et nous propulse vers le futur. Vertige spatio-temporel que l’artiste ressent aussi à travers l’or dont la formation n’est pas terrestre, mais issue des étoiles. 

À l’étage, la salle Breuil, espace clos sans lumière naturelle qui peut s’apparenter à une grotte, accueille L’OR EST UN EXTRATERRESTRE. Sur les murs une peinture murale à l’encre de chine crée un espace immersif et sombre, écrin au grand tableau Centralia la grande faille. Cette salle enténébrée scrute les conceptions que l’homme porte sur l’idée de nature, sur l’impuissance de l’argent et du pouvoir sur la mort. Cette réflexion résonne avec le défi majeur du XXIe siècle où chaque être humain devrait se sentir concerné par l’écologie et le réchauffement climatique, décider des choix essentiels pour la planète et l’humanité.

« En 1996, aux États-Unis […], je découvris ce lieu. Centralia était une ville minière de Pennsylvanie mais l’abandon de l’exploitation des mines, fît d’une de ses entrées une décharge publique. […] elle prit feu en 1962. Le taux de monoxyde de carbone augmentant, les habitants durent abandonner leur maison. […], la ville fut peu à peu détruite. Les géologues estiment que le feu des galeries souterraines devrait encore polluer pendant plus de 200 ans. Cette peinture monumentale est un grand brasier où flamberaient les utopies modernistes et décevantes. Ce tableau évoque le constat actuel, une situation d’extrême pollution et d’incapacité humaine ; son actualité, nous propulse vers le futur. » 

Après le feu, quelques pépites d’or apparaissent dans les cendres au bas du tableau, comme des lumières coriaces, un espoir éclairant dans la noirceur. Le diadème funéraire (feuille d’or, IIIe siècle avant J.-C.) sommeillant dans les réserves du musée, a été débusqué. Son or révèle son âge, sa forme renseigne sur sa fonction, il est installé frontalement sur le mur de gauche. Il rappelle l’histoire des hommes et leur finitude.

En salle d’exposition temporaire du rez-de-chaussée s’expose ILS FRONT PAS LA CHASSE AUX PAPILLONS. La scénographie associe aux peintures de Muriel Rodolosse deux tapisseries d’Aubusson du XVIIe siècle d’Isaac Moillon, et un tableau Le Chien Saint Bernard de John-Lewis Brown. L’artiste crée un dispositif où l’espace supérieur, au-dessus des cimaises, divulgue les œuvres oubliées. L’agencement scénique relie l’espace supérieur constitué des œuvres du musée et deux tableaux de Muriel La beauté de la mort et Soleil couchant à l’espace inférieur qui est l’exposition sur les cimaises.

À gauche Muriel Rodolosse travaille autour de la sensualité : des tapisseries, elle retient la pluie d’or que Zeus utilisa pour séduire Danaé, Le secret de la naissance de Persée, et La chasse aux papillons et comme le dit Georges Brassens « Ils front pas la chasse aux papillons ».

À droite, elle a prélevé le tableau Le loup déguisé en berger, genre d’Oudry du XVIIIe siècle qu’elle rattache à une série de petites peintures sur le thème de l’animal malmené par la modernité. On découvre notamment Le rêve du fennec, Lupus la constellation du loup et Les normes fluides le caussenard en vadrouille. L’animal est toujours le révélateur d’une nature perturbée. 

Après l’École supérieure des beaux-arts et l’Université Bordeaux Montaigne, Muriel Rodolosse poursuit ses études à Chicago où elle est accueillie par la Fondation John David Mooney qui lui organise sa première exposition aux États-Unis en 1996. Dès lors elle adopte un support emblématique de sa pratique picturale : le verre acrylique et découvre la technique du fixé sous verre qu’elle portera jusqu’à un format monumental.

« Situant ma peinture au-delà d’une égalité des genres mais dans leur interdépendance, je montre combien la classification est autoritaire, théocratique, essentialiste et arbitraire. En déplaçant les genres, la nature des êtres et des éléments, les rapports d’échelle et de hiérarchie, ma peinture se qualifie de « non-taxinomiste ».

Aller, venir, se retourner, s’immiscer, explorer la limite, la peinture de Muriel Rodolosse incite le spectateur au déplacement. Mouvement que le médium impose également à l’artiste, qui se positionne au revers du support transparent, pour peindre de l’avant vers l’arrière, en commençant par la fin et en finissant par le début, sans repentir possible. Partant de l’idée que derrière ce que l’on regarde se cache l’autre face du monde, Muriel Rodolosse renverse la vision perspectiviste de la fenêtre ouverte sur le monde et interroge la nature de l’œuvre regardée, de l’autre côté du support, au-delà du plan zéro.

Son travail a été montré dans des expositions monographiques comme au Frac Aquitaine, au centre d’art contemporain La Chapelle Saint-Jacques ou à l’Artothèque de Caen, en Europe, en Norvège, aux États-Unis et en Iran. Elle a réalisé des commandes publiques pour le jardin du Luxembourg à Paris, le jardin Gambetta à Cahors et le château du Bois Fleuri à Lormont. Elle a remporté le Grand prix du salon d’art contemporain de Montrouge et le Premier prix de la Biennale d’art contemporain d’Issy-les-Moulineaux.

Muriel Rodolosse vit et travaille entre Bordeaux et Paris. Elle est représentée par la galerie Gowen à Genève. Elle est vice-présidente du centre d’art contemporain Maison des Arts Georges et Claude Pompidou de Cajarc.

Musée Art et Archéologie du Périgord, 2 cours Tourny 24000 Périgueux Tél : 05 53 06 40 73

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