Laurent Delaire – Ces blancs que je creuse
Du 8 février au 3 mars 2024
Le monde de Laurent Delaire est silencieux.
Tout a été minutieusement dessiné, mais ne nous sera que partiellement dévoilé.
Le clair-obscur dissout l’image, il oblige notre regard à pénétrer le noir, à creuser l’espace, tout comme l’a fait l’artiste en essuyant minutieusement la peinture afin de redécouvrir le dessin, puis le blanc du support qui traduit picturalement la lumière.
Parfois la lecture de l’image est perturbée, voire empêchée, et nous oblige à questionner notre regard et notre rapport à l’image.
« Ces blancs que je creuse »
L’artiste questionne l’existence d’un objet ou d’un paysage sous une lumière qui, pour les révéler, infiltre la pénombre. Il questionne aussi les moyens picturaux et les procédures qui initient cette représentation atmosphérique où la figure et la lumière sont comme des apparitions, des surgissements et où l’humain est étrangement absent.
Le clair-obscur dissout partiellement les objets qui se construisent autant dans la représentation parcellaire que dans le regard. Il matérialise, densifie et creuse l’espace et ainsi manifeste les oubliés de la peinture : l’air et la lumière. Les sujets citent ou actualisent les genres traditionnels (paysages, nature morte, vanité).
La route introduit des dimensions spirituelle, métaphysique et morale, que l’on peut relier au symbolisme du cheminement intérieur, de la vie et du passage de cette vie à la mort. Elle guide le regard dans la profondeur suggérée du paysage et invite le pèlerin au voyage immobile « en recherche » dans sa traversée de la « nuit ».
Un effacement graduel du médium par essuyage met à jour partiellement une ou plusieurs figures qui se diluent dans la profondeur de l’espace figuré ainsi que le blanc du gesso qui traduit picturalement la lumière. De ce nettoyage comparable à celui d’un restaurateur, il advient une épiphanie (un manifesté) au cœur du processus pictural.
Texte de J.C. Guerrero
Biographie
Parallèlement à une carrière de traducteur et d’enseignant, Laurent DELAIRE (né en 1971) développe une pratique autodidacte à laquelle il se consacre désormais pleinement. Elle se partage entre peintures, dessins, installations et environnements. Il est régulièrement présent aux salons MacParis et Puls’art (72).
Ses environnements ont notamment été mis en espace à la galerie Empreintes (63) ainsi que lors d’une résidence à Dompierre-sur-Besbre (03). En 2018 en 2020 il est au Parcours de l’art à Avignon et en 2019 participe à la biennale de Lyon en partenariat avec la MAPRAA (Résonance). Ses peintures sont exposées à la galerie Picot-Le-Roy (29). En 2022 son travail fait l’objet d’une exposition au centre d’art Campredon à l’Isle-sur-la Sorgue (84).