Jeanne Susplugas – Occasions perdues & Cosa, Exposition des collections
Du 27 janvier au 12 mai 2024 – Vernissage Samedi 27 janvier à 18h30
Jeanne Susplugas – Occasions perdues
C’est dans une sorte d’interstice, de fissure originelle que réside et croît l’œuvre de Jeanne Susplugas (née en 1974 à Montpellier, France) ; une exploration sensible du corps, entre ingénuité enfantine et violence. Qu’il soit métaphorique, absent, morcelé, érotique ou malade, le corps comme entité suggestive devient prétexte à sonder des questions universelles comme la solitude, le désordre psychologique, la faiblesse, l’addiction, la folie ou encore l’obsession.
Les images que donnent à voir Jeanne Susplugas à travers ses dessins, sculptures, photographies, vidéos et installations, sont séduisantes de prime abord – en jouant notamment de l’agrandissement, de l’accumulation, de la douceur des formes et des couleurs, de l’aspect attrayant d’une guirlande lumineuse ou d’une boule à facette –, mais révèlent finalement un sous-texte plus sombre, inquiétant et dérangeant.
L’artiste s’intéresse avant tout aux failles de l’être humain, à son inhérente complexité dans une société qu’elle décrit comme malade, dans un monde complètement chaotique où règnent diktats de l’apparence, aliénation et surconsommation à outrance.
Ainsi se croisent dans son œuvre des mots pour des maux contemporains comme « L’aspirine c’est le champagne du matin » ou « Dependence », des maisons, des cages, des boîtes comme autant de formes de protection et d’enfermement, des médicaments et autres poudres afin de réunir des notions opposées telles que soin et danger, habitude et addiction, des formules chimiques d’anxiolytique faites de boules disco ou encore des installations immersives en réalité augmentée.
Exposition monographique dans le Cabinet d’Arts Graphiques
Commissariat : Clément Nouet
Cosa, Exposition des collections
Du 27 janvier 2024 au 5 janvier 2025
Marion BARUCH, Vincent BIOULÈS, Daniel BUREN, Io BURGARD, François DAIREAUX, Erik DIETMAN, Valérie DU CHÉNÉ, Nathalie DU PASQUIER, Gudmundur GUDMUNDSSON ERRÓ, Stephen FELTON, Hippolyte HENTGEN, Lina JABBOUR, Katinka LAMPE, Pierre LEGUILLON, Audrey MARTIN, Allan MCCOLLUM, Vera MOLNAR, Nicolas MOMEIN, Jacques MONORY, Shana MOULTON, Tania MOURAUD, Steven PARRINO, Raymond PETTIBON, Nicolas ROGGY, The Play, Lucille UHLRICH, Claude VIALLAT
Œuvres de la collection du Musée régional d’art contemporain Occitanie / Pyrénées-Méditerranée (Mrac) en dialogue avec les œuvres du Centre national des arts plastiques (Cnap).
Avec des œuvres de : Marion Baruch, Vincent Bioulès, Daniel Buren, Io Burgard, François Daireaux, Erik Dietman, Valérie du Chéné, Nathalie Du Pasquier, Erró, Stephen Felton, Hippolyte Hentgen, Lina Jabbour, Katinka Lampe, Pierre Leguillon, Audrey Martin, Allan McCollum, Vera Molnár, Nicolas Momein, Jacques Monory, Shana Moulton, Tania Mouraud, Steven Parrino, Raymond Pettibon, Nicolas Roggy, The Play, Lucille Uhlrich, Claude Viallat.
Commissariat : Clément Nouet
Le Musée régional d’art contemporain Occitanie à Sérignan dévoile le samedi 27 janvier 2024 la nouvelle présentation de ses collections.
Comme chaque année, c’est l’occasion pour le Mrac de renouveler entièrement son accrochage pour proposer une nouvelle variation à partir de son fonds aujourd’hui constitué de plus de 560 œuvres. Les dernières acquisitions sont dévoilées à travers un parcours qui s’éloigne des rapprochements traditionnels et offre un dialogue entre des œuvres d’artistes de générations différentes pour permettre un nouveau regard sur les collections du musée. L’accrochage ne répond pas à des données chronologiques mais propose des rapprochements formels, stylistiques ou esthétiques avec une diversité d’œuvres (peintures, dessins, photographies, sculptures, installations…), permettant de découvrir des artistes phares de la scène contemporaine.
Chaque salle du musée a été imaginée en faisant dialoguer des acquisitions récentes avec la collection historique du Mrac et une sélection des 170 œuvres de la collection du Fonds national d’art contemporain en dépôt au musée et en partie renouvelée au cours de l’année 2023.
Le titre de cette nouvelle exposition de collection intitulée Cosa est emprunté au titre de l’une des oeuvres, présentée au Mrac, du peintre new-yorkais Steven Parrino.
Steven Parrino, artiste américain né en 1958 à New-York, décédé en 2005, « est emblématique de ces plasticiens qui ont profondément renouvelé la pratique artistique des décennies quatre-vingt, quatre-vingt-dix et deux-mille, refusant la distinction entre culture élitiste et populaire et mêlant leur propre pratique artistique à leur usage quotidien des cultures mainstream urbaines marquées tant par le graffiti, l’imaginaire visuel et télévisuel hollywoodien et la nouvelle culture des networks modernes (dont MTV sera l’emblème) que par les musiques post-punk, no-wave, gothiques et post-rock.
La performance corporelle, le dessin, le cinéma ou la vidéo expérimentale, la photographie, le collage mais aussi et surtout la musique et la peinture furent donc pour Steven Parrino une pratique quotidienne dans son art et sa vie » (Xavier-Philippe Guiochon).
Dans le sillage de la réflexion amenée par l’oeuvre de Steven Parrino, l’exposition se propose d’engager un dialogue sur le statut des images, leur migration d’un champ à un autre et les rapports féconds que la peinture entretient avec d’autres médiums. En effet, depuis sa création, la collection du Mrac s’est principalement constituée autour des problématiques de la peinture et de ses enjeux et l’exposition « Cosa » entend faire largement état de cette préoccupation et des multiples façons dont les artistes réinvestissent ces questions.
Beaucoup témoignent ainsi, directement ou indirectement, de préoccupations propres à l’art pictural comme le geste, la matière, le support, l’espace, le lien à l’histoire de l’art, le rapport entre abstraction et figuration ou entre l’art et la vie. Dans quelle mesure et pour quels effets les artistes investissent-ils la peinture, ses codes, ses techniques, son imaginaire et son histoire ?
De nombreux autres artistes de l’exposition investissent d’autres champs que la peinture, comme la vidéo, le collage, ou encore l’installation, mais il ne sera pas interdit de penser que le titre de l’exposition évoque aussi explicitement la définition du grand maître italien de la Renaissance Léonard de Vinci : l’art est « cosa mentale ». Issu d’abord de l’esprit, le geste, les recherches, les formes suivent, dans un mouvement à la fois mental et physique.
L’exposition propose ainsi de relire l’aventure récente de l’art à partir de la fascination des artistes pour une transmission directe de la pensée et des émotions pour inventer une nouvelle relation, immédiate, entre l’artiste et le spectateur. Les œuvres proposent donc un mode de pensée singulier exprimé par le visuel et la matière, qui interpelle d’une façon particulière le regard mais aussi le corps de celle ou de celui qui les regarde.
Sans donner de réponses, cette nouvelle exposition des collections invite à regarder le monde d’une autre façon, à travers un voyage dans des mondes en tourmente qui n’ont pas fini de nous interpeller.