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Françoise Quardon / Fatima Mazmouz – L’antre deux Artistes

Du 15 mars au 14 avril 2023 – Vernissage mercredi 15 mars à 18h

House is burning (1), première monographie située dans l’espace du rez-de-chaussée du CIAM, plonge le spectateur dans l’univers intriguant de Françoise Quardon (née en 1961 à Nantes – France). Artiste pluridisciplinaire originaire de Nantes, son travail allie à sa pratique du dessin différents matériaux comme le bois, le verre, la céramique ou encore la résine.

Développant une approche décorative, ses œuvres mêlent influences littéraires, cinématographiques et musicales. Elles s’inspirent souvent d’objets du quotidien que l’artiste réinterprète, notamment sous la forme de mobilier, dans lequel la présence du corps joue une place primordiale. Objets presque hybrides, ils questionnent le lien entre le corps et le domestique, entre la maison et la place de la femme.

Cette exposition souhaite ainsi explorer le travail de Françoise Quardon à travers l’entité de la maison, ici vécue comme un lieu de transformation du monde.

Le sujet du corps-maison et de la réappropriation de l’espace domestique apparaît à partir des années 1960 chez des artistes femmes comme Louise Bourgeois (1911-2010) avec sa série des Femme-Maison (1946-1947) ou plus tard avec Niki de Saint Phalle (1930-2002) et son œuvre Hon (Stockholm, 1966). En 1972, Miriam Schapiro (1923-2015) et Judy Chicago (1939-) marquent, avec le projet Womanhouse à Los Angeles, un réel tournant dans la redéfinition de cet espace traditionnellement assigné aux femmes.

S’inscrivant dans cette histoire des représentations et des récits à la fois poétiques et féministes, Françoise Quardon réinterprète l’univers domestique où s’entrelacent souvenirs, quête de l’intime et nouvelles manières d’habiter. Tantôt refuge, prison, « chambre à soi  » (Virginia Woolf, 1929), le visiteur pénètre dans un territoire pluriel, à la fois lieu architectural, de passage et de mémoire.

La seconde monographie consacrée à Fatima Mazmouz (née en 1964 à Casablanca – Maroc), intitulée Corps à corps, aborde le territoire de l’intime et du politique. À travers des performances et des œuvres photographiques et vidéos où son propre corps est mis en scène, l’artiste franco-marocaine montre un engagement profond pour les libertés individuelles et nous entraîne vers différents terrains d’investigations : féminisme, postcolonialisme, mémoire ou encore magie et sorcellerie. Photographe plasticienne et artiste conceptuelle, Fatima Mazmouz s’inspire de son héritage franco-marocain afin de structurer sa vie et son parcours artistique.

Pour désigner l’ensemble de sa production, l’artiste imagine le titre générique : Les ventres du silence, pouvoir et contre-pouvoirs. Son œuvre, hybride et empreinte de dérision et de symboles, peut être divisée en cinq thématiques (Corps colonial, Corps migrant, Corps pansant, Corps rompu, Corps magique).

Elle consacre ses travaux à la réflexion autour des domaines du privé et du public, entre lesquels son œuvre crée des passerelles. Ces questionnements, liés au multiculturalisme, à l’identité et à l’histoire de l’artiste, rythment l’intégralité de sa production. Fatima Mazmouz s’intéresse principalement à la déconstruction des systèmes d’organisations sociaux, culturels et politiques au sein de nos sociétés, dont les enjeux de domination engagent le corps comme outil politique. À travers l’exposition Corps à Corps réalisée au premier étage du CIAM, les étudiants ont choisi de présenter des séries retraçant son histoire, ses bouleversements et ses influences.

Ces deux expositions, Françoise Quardon : House is burning et Fatima Mazmouz : Corps à corps, s’attachent à retracer le parcours de ces deux artistes : Françoise Quardon, à travers l’autofiction et Fatima Mazmouz, sous le prisme de l’autobiographie, chacune (ré)écrivant sa propre histoire. Les œuvres présentées nous transmettent une part de leur vision de l’intime, qu’il soit domestique ou corporel.

Toutes deux font preuve d’un affranchissement des contraintes sociales et morales imposées jusque dans l’intimité. Au cœur de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, ces deux artistes trouvent leur place et s’ancrent dans notre temps. Le travail présenté par Françoise Quardon fait directement écho à des situations vécues par certains au quotidien et par tous il y a peu, la maison devenant un lieu de confinement, à la fois refuge et asile de nos corps et nos pensées.

Après cette période où l’intimité fut contrainte et décuplée, cette exposition interroge notre rapport au « chez soi ». En parallèle, les œuvres de Fatima Mazmouz illustrent les luttes féministes et le cosmopolitisme du campus, où les origines, les genres et les parcours s’entremêlent. Le combat de toutes les femmes en quête de liberté, de paix et de résilience résonne au-delà de cette exposition.

Ce projet pédagogique prend place dans le cadre du master Métiers de l’art de l’Université Toulouse – Jean Jaurès, pour lequel les dix-huit étudiants de la promotion ont collaboré ensemble, de la conception à la production et avec l’appui de différents professionnels du monde de l’art dont Lauriane Gricourt et Audrey Palacin, respectivement conservatrice et assistante de conservation et attachée de recherche des Abattoirs, Jérôme Carrié, commissaire d’exposition du CIAM ainsi que Caroline Pi et Aloïse Winocq, régisseuses du collectif Cartel.

(1) Inspiré du titre Burning down the house (1983) du groupe américain Talking Heads, dont les paroles évoquent la destruction d’un espace rassurant, mais qui nous enferme.

Cube & La Galerie, Université de Toulouse II-Le Mirail 5, allées Antonio Machado, 31058 Toulouse.

Tél : 05 61 50 44 62 : Ouvert du lundi au vendredi de 10 h à 17 h

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