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Jephan de Villiers

Du 2 mai au 31 août 2024

Jephan de Villiers est né au Chesnay le 4 avril 1940. Dès son adolescence, il réalise d’immenses villages de terre, d’écorces et de feuilles. Dans les années 1960, il découvre à Paris l’ateliers reconstitué de Constantin Brancusi. Puis, il s’installe à Londres et les expositions se multiplient. 

Dix ans après, il découvre la forêt de Soignes près de Bruxelles et ramasse un « bois-corps », préfiguration du « Voyage en Arbonie ». Ces racines, ces écorces de bouleau, ces bogues ramassés au cours de ses promenades en forêt vont devenir des peuples de nomades, des forêts en marche, des anges chevauchant des ours géants, des êtres hybrides à mi-chemin entre l’oiseau et l’homme. Ce peuple de bois mort s’avance en longs défilés silencieux, étranges tribus d’un territoire imaginaire…

« Aussi singulier et incomparable que soit son univers, Jephan de Villiers fait partie de cette famille d’artistes que réunit une commune affinité avec la perception archaïque du monde, une commune attirance pour les matières, les techniques, la sensibilité des réalités antérieures, sociétés primitives de la civilisation agricole détrônée par l’industrie, voire tribus paléolithiques des origines. 

Une nostalgie en somme des époques où l’homme, encore noyé dans la pensée sauvage ou venant tout juste d’inventer l’écriture, semblait faire corps avec son environnement naturel, dont la société des laboratoires, des usines et des bureaux l’a irrémédiablement éloigné depuis.

À l’époque où disparaissent les dernières sociétés primitives, il est significatif que certains artistes éprouvent le besoin d’en réinventer d’autres, purement imaginaires, de magnifier aussi, comme Jephan de Villiers, le microcosme quasi subliminal d’une nature qui ici ou là paraît tomber en ruines ; ces artistes s’attachent en somme à recycler dans leurs rêves les fragments des mondes engloutis. 

Par l’excès même de ses succès technologiques, la révolution industrielle triomphante réactive aujourd’hui la nostalgie des civilisations défuntes et de leurs technologies disparues.

Ce n’est pas un hasard si, au moment précis où l’homme accède à l’immortalité de la réalité virtuelle, s’impose, symétriquement, le retour symbolique à la terre, aux feuilles et aux racines, comme dans l’univers poétique archaïsant de Jephan de Villiers. »

 Laurent Danchin Critique d’art

Musée Art Brut  Montpellier, 1 rue Beau Séjour 34000 Montpellier Tel : +33 4 67 79 62 22

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