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Etats de choc – Bêtise et savoir au XXIè siècle, dernier livre de Bernard Stiegler

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États de choc - Bêtise et savoir au XXIè siècle Bernard Stiegler : Éd. Mille et une nuitsÉtats de choc – Bêtise et savoir au XXIè siècle Bernard Stiegler : Éd. Mille et une nuits

L’impression que la déraison domine désormais les hommes accable chacun d’entre nous.

Que la rationalisation qui caractérise les sociétés industrielles conduise à la régression de la raison (comme bêtise ou comme folie), ce n’est pas une question nouvelle : Theodor Adorno et Max Horkheimer nous en avertissaient déjà en 1944 – au moment où Karl Polanyi publiait La Grande Transformation.

Cette question a cependant été abandonnée, tandis qu’au tournant des années 1980, la rationalisation de toute activité, rapportée au seul critère de la «performance», était systématiquement et aveuglément orchestrée par la «révolution conservatrice» – imposant le règne de la bêtise et de l’incurie.

Tout en mettant en évidence les limites de la philosophie qui ins- pirait l’École de Francfort, le post-structuralisme laisse aujourd’hui ses héritiers désarmés devant ce qui s’impose comme une guerre économique planétaire et extrêmement ravageuse.

Naomi Klein a soutenu que la théorie et la pratique ultralibérales inspirées de Milton Friedman reposaient sur une « stratégie du choc ». L’«état de choc» permanent règne cependant depuis le début de la révolution industrielle – et plus encore depuis le temps où s’applique ce que Joseph Schumpeter décrivit comme une «destruc- tion créatrice», caractéristique du modèle consumériste.

À partir des années 1980, sous l’impulsion de Ronald Reagan et Margaret Thatcher, l’état de choc technologique a été suscité par un marketing planétaire ne rencontrant plus aucune limite, imposant la prolétarisation généralisée, et détruisant l’économie libidinale : ainsi s’est installé le capitalisme pulsionnel où la destruction créatrice est devenue une destruction du monde.

L’état de choc est ce que le post-structuralisme n’aura pas pensé, principalement en raison de deux malentendus : 1. quant au sens de la prolétarisation (que Marx pense avant tout comme une perte de savoir induite par un choc machinique), 2. quant à la nature de l’économie libidinale (au sein de laquelle Freud, à partir de 1920, distingue la libido de la pulsion).

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