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Claudie Dadu - Pôle Hair - Sète

Claudie Dadu – Pôle Hair

Du 21 janvier au 19 février 2023 – Vernissage samedi 21 janvier à 11h 30

L’utilisation de mes cheveux, me permet de développer toute une arborescence de propositions (1) évoquant, notamment, la fragilité du vivant. Lorsque mes cheveux sont les traits de mes dessins, entre le papier et le verre, ils incarnent un état de suspension. S’ils sont installés sur des éléments en céramique blanche, ils jouent les fêlures en trompe l’oeil rappelant, entre autres, une pratique japonaise « Kintsugi » qui consiste à insérer de l’or dans les fissures d’un bol recollé, Ils renvoient également au lexique des professionnels de la céramique, de la porcelaine ou de la faïence qui appellent une fine fissure « un cheveu ».

Mes installations comprenant du mobilier sanitaire (2) proposent une traversée interrogative sur nos consommations d’eau, d’énergies liées à notre confort, au travers de subtiles résonances avec la banquise qui se brise et se liquéfie. De l’intime à l’universel, il touche à l’intimité de nos corps dans nos salles de bain jusqu’à l’universelle détresse du paysage polaire.

Sollicitant le déplacement et la multiplicité des points de vue, ces installations s’inscrivent dans ma démarche. À l’instar de mes dessins, apparaissant de loin tels des cadres blancs vides et de près dévoilant leurs lignes en cheveux, ces installations semblent à distance d’une blancheur immaculée et ne révèlent leurs organiques fêlures que si l’on s’en approche.

La quête du subtil reste au coeur de mes recherches. Subtil du latin « Sub tela » ce qui se cache sous la toile, du fil de la trame au jeu des entrelacs en passant par le fil des Parques, ou encore le fil de la toile d’araignée, ici le fil est matérialisé par le cheveu : ce qui se cache est en même temps ce qui révèle.

Dans mes dessins, j’associe ce résidu corporel détachable qu’est le cheveu mort à une vivacité graphique. Cette ligne organique opère et incarne le lien concernant un discours avec et sur le corps _ enjeu social, politique et esthétique. Le tracé, secrété avec la finesse et la légèreté du cheveu renvoie ici, non sans humour et sensualité, à l’état de suspension dû à la fragilité de la vie charnelle.

Au coeur de cet hiver, l’exposition intitulée « PÔLE HAIR » (3) rassemble des oeuvres qui s’orientent vers deux pôles d’une part diverses compositions de dessins de cheveux sous verre et d’autre part les installations de cheveux sillonnant du mobilier sanitaire accompagnées d’objets en céramique blanche.

Ces deux pôles s’opposent dans leur processus d’élaboration car le dessin est réalisé avec sa pérennité et dans le secret du « comment ça tient ? », en revanche les installations avec les céramiques sont éphémères et livrées avec un mode d’emploi afin d’entretenir la position des cheveux. L’ambivalence se manifeste également entre répulsion et attraction car le cheveu peut être un élément de dégoût lorsqu’il est trouvé dans le lavabo, à l’inverse de la chevelure qui représente un atout de séduction liée à notre apparence sociale.

Guidé par une économie de moyen et également par l’inquiétude à l’égard les changements climatiques, l’ensemble de mes propositions, mêle le recyclage de matières (4) et relie le corps au langage 5), il incarne la vulnérabilité du vivant.

(1) Dessins et installations ainsi que des performances, dans lesquelles j’ai utilisé ma chevelure dans des coiffures questionnant leurs fonctions sociales. Mes cheveux se sont aussi « sublimés » à la cuisson de mon urne funéraire en céramique intitulée : Reste avec moi.

(2) les installations céramiques et éco-oeuvres « BANK IS SANIT’HAIR » ont été réalisées avec l’aide de la Préfecture de la Région Occitanie –

Direction Régionale des Affaires Culturelles : Aide Individuelle à la Création et avec le soutien de la Région Occitanie – Aide à la création

(3) Je m’amuse également avec des jeux de mots des titres finissant en « hair » qui rappellent les enseignes à visées humoristiques des salons de coiffure.

(4) Recyclage de mobilier sanitaire et autres objets provenant des marchés aux puces, Emmaüs et autres recycleries, ainsi que mes cheveux ramassés dans le lavabo quotidiennement.

(5) Du corps au langage, notamment avec mes dessins représentant des mains dans des positions, des lettres de la Langue Des Signes.

Claudie DADU 2023

Chapelle du Quartier-Haut, 2 – 10 rue Borne, 34200 – Sète

Tous les jours de 10h à 18h Fermeture hebdomadaire le mardi

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