Même si tout ne se prête pas au commentaire,

on peut dire de la peinture d’Anne-Marie Sanchez

qu’elle est vivante, physique et aime la matière.

La vie s’y trouve, énergique et brouillonne, obstinée,

avec ses énigmes, son obscur et sa lumière,

ses souffles, ses pulsations, ses heurts.

Une peinture qui semble convoquer le spectateur sur le chantier même de la création, sorte de site archéologique possible pour chacun, regardant.

La toile y est dépositaire de traces multiples et improbables

simplement proposées, quelquefois révélées.

Une peinture qui semble assumer ce qu’elle est

y compris son bagage d’errances, de maladresses,

le bricolage pictural, les erreurs et les raccrocs…

Elle n’est pas là pour elle ;

Elle se contente de fouiller et de découvrir

Du reste, elle en ignore tout.

Dans le cadre, elle se propose d’organiser peu à peu le chaos émotionnel.

Il semble que l’important soit que la peinture procure contre toute attente

un certain apaisement et une louange sans adresse.

Comme elle dérouté, chacun peut regarder

ce qui ne montre ni ne cache mais indique.

Ce quelque chose d’indicible présent dans la toile

qui peut nous arrêter, nous étonner, nous réunir et se partager:

«la matière de l’absence»

(belle formulation de Patrick Chamoiseau)

Rencontre avec l’artiste samedi 3 février à 16h