C’est dans le cadre du festival Les Balladines, qui a lieu en septembre, dans le village de Penne du Tarn, que nous organisons avec ManifestO, depuis deux années, une exposition de photographies, avec comme idée directrice la poésie sous toutes ses formes.

Cette rencontre est l’occasion, pour l’association, d’annoncer la thématique du festival de l’année au public.

Cette année le thème en est « Danse les mots ».

Nous avons choisi de montrer les photographies d’Amélie Galup et de mettre en avant la poésie qui se dégage des nombreux portraits que la photographe a réalisée, en grande partie à Saint-Antonin-Noble-Val, village dans lequel elle résidait avec son mari Albert Galup, magistrat à Albi.

Amélie Galup a réalisé de nombreuses photographies dans différents domaines, affinant sa technique en abordant à la fois la photographie de paysage, le reportage, le portrait.

La famille d’Amélie Galup a fait don à la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) près de 2500 négatifs sur plaque de verre.

C’est un exercice difficile que de parler de l’œuvre photographique d’Amélie Galup après le texte de Claude Harmelle paru dans le catalogue qui lui fut consacré en juillet 1984, en lien avec la première exposition de ses photos à Saint-Antonin-Noble-Val.

Amélie Galup affuta sa pratique photographique de 1895 à 1901, dans les gorges de l’Aveyron, au moyen de différents appareils, moyen et grand format, développant elle-même ses films, plaques et bromures, à l’instar des pratiques des jeunes photographes actuels, redécouvrant la magie préparatoire des procédés argentiques, de la prise de vue au tirage des photos.

Elle s’intéressa, en amatrice avertie, bien évidemment à sa famille qu’elle n’hésitait pas à mettre en scène, dans un théâtre dont la pièce était écrite à l’avance, usant d’accessoires pour détacher son sujet du fond, convoquant des jeux ou des légendes pour créer des tableaux qui nous accompagnent dans un univers faussement documentaire, fantasmagorique parfois.

Les photographies d’Amélie Galup sont un témoignage sur la société à l’aube du 20^e siècle, en même temps, certains de ses portraits revêtent un caractère contemporain, à la fois dans la manière de placer son modèle, dans l’attitude même du modèle, dans la distance par rapport au sujet.

Amélie Galup a réalisé une œuvre photographique originale, qu’il est aujourd’hui important d’honorer et de mieux faire connaître, au-delà de la vallée.

Cette exposition, après avoir été montrée à Penne cet été 2024, sera installée dans la galerie de la mairie de Saint-Antonin-Noble-Val.

Elle a été réalisée grâce à la collaboration de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP) qui conserve à la fois les archives des Monuments historiques et de l’Archéologie et le patrimoine photographique de l’État.

Jacques Sierpinski