Julien Lombardi / Richard Pak – Prix Photographie & Sciences
Du 11 octobre 2025 au 21 février 2026 – Vernissage vendredi 10 octobre à 18h30
Cet hiver, la Villa Pérochon met en parallèle 2 lauréats du Prix Photographie & Sciences. Julien Lombardi a remporté la 4e édition en 2024. Entre écologie, cosmologie et technologie, Planeta propose un contre-récit de la conquête spatiale dans le désert de Sonora au Mexique.
Il questionne nos représentations de l’espace et les mythes qui lui sont associé. Richard Pak est le premier lauréat en 2021. Sa photographie nous emmène sur l’île de Nauru en Micronésie pour un conte écologique et social où folie des grandeurs et cupidité ont ravagé une île paradisiaque.
Julien Lombardi Planeta
Le projet Planeta prend pour point de départ les missions Apollo simulées dans le désert de Sonora au Mexique dans les années 60-70 pour échafauder un contre-récit de la conquête spatiale. Avec la complicité d’astrophysiciens, de biologistes, de géologues et d’anthropologues mexicains, Julien Lombardi prolonge cette simulation en considérant la Terre comme une planète analogue.
Cette pratique est connue des exobiologistes et des planétologues qui travaillent par «résonance» cognitive et émotionnelle pour abolir les distances et relier connaissances scientifiques et expériences sensibles. Ils cherchent à produire des harmonies entre des corps étrangers qui, l’espace d’un instant, vibrent sur les mêmes fréquences. S’inspirant de cette technique, il explore avec sa pratique photographique des protocoles associés à la recherche scientifique dans le champ du spatial au Mexique : documentation de paysages, prélèvements géologiques, preuves bactériologiques, recherches de signaux, fabrication de nanosatellites…
Planeta est le projet lauréat de la 4e édition du Prix Photographie & Sciences 2024.
Richard Pak L’île naufragée (cycle Les îles du désir)
Nauru, en Océanie, est passé en moins de vingt ans du pays le plus riche à l’un des plus pauvres au monde. Son histoire pourrait être une fiction littéraire où folie des grandeurs et cupidité ont transformé une île paradisiaque en un effondrement écologique, économique et social.
Au siècle dernier, un géologue découvre par hasard le phosphate. L’exploitation démarre alors par des puissances étrangères qui se succèdent et qui vont appauvrir le sol pour enrichir le leur. À son indépendance en 1968 les centaines de millions de dollars de l’industrie minière font du nouvel état le plus riche du globe, qui les redistribue fort généreusement à sa population.
Parallèlement, Nauru investit sa fortune dans la spéculation immobilière et financière. Pendant deux décennies d’euphorie le petit peuple de pécheurs adopte le mode de vie occidental, se met à hyper-consommer et à dépenser sans compter. Mais le jour des comptes arrive au milieu des années 90 quand le phosphate s’épuise et ainsi les revenus quasi-exclusifs de l’île.
Entre folie des grandeurs, corruption et inexpérience des décideurs, les investissements immobiliers se révèlent catastrophiques et sont revendus à perte. Désastre économique et écologique, le pays sombre et devient l’un des plus pauvres de la planète alors que la dense forêt tropicale qui recouvrait l’île a laissé la place à un désert inhabitable.
Villa Pérochon – Centre d’art contemporain photographique, 64 rue Paul-François Proust, 79000 Niort
Tél. : 05 49 24 58 18 Du mardi au samedi, de 13h30 à 18h30
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