La Cheminée

Avec : Lyna Ghafla, Thaïs Debelleix, Norah Paracuellos, Mayeul·e Toulemonde, Maia Galand

Nothing is permanent, une exposition collective réunissant cinq jeunes artistes autour de la question de l’impermanence des choses. Mêlant à la fois des œuvres créées spécifiquement pour l’évènement et d’autres déjà existantes, les artistes imaginent pour l’exposition un lieu d’échange entre productions, public et espace. 

Nothing is permanent se veut pensée comme une proposition collective d’un parcours invitant à la contemplation et à la réflexion face à des œuvres qui s’inscrivent en regard d’espaces en constante mutation. Tous·tes développent des pratiques variées allant de la peinture, de l’installation, de la vidéo, de la photographie à l’assemblage.

Présentation démarches des artistes

Lyna Ghafla

Dans sa pratique artistique, Lyna Ghafla porte un intérêt particulier au principe de collecte et à la réutilisation de matériaux divers. Il s’accorde des temps de déplacement au sein des espaces urbains et ruraux à la recherche de rebuts, objets jetés ou laissés de côté. Il ne voit pas ces objets pour ce qu’ils sont réellement. Il les transfigure en tant que formes, textures, couleurs parfois. Il leur octroie une dimension esthétique. 

Ainsi, il se constitue tout un répertoire de formes plastiques au sein duquel il peut puiser pour réaliser des assemblages ou des installations. Il est davantage dans une démarche de recherche de potentiel plastique dans la matière que dans l’idée de l’adapter à un quelconque projet. Il cherche à instaurer une certaine poésie dans ses œuvres qui se mêle à des choses inquiétantes renvoyant à la destruction. Il mène une recherche autour de l’esthétique de la ruine et de la relation entre nature et culture au sein de l’espace ruine. Lyna s’intéresse à la scénographie et propose des hétérotopies, espaces qui hébergent l’imaginaire.

Norah Paracuellos

Norah Paracuellos est une artiste peintre travaillant principalement la peinture à l’huile et l’acrylique sur toile. Son travail explore et questionne le rapport du corps à son espace, en particulier dans les moments où le corps semble fusionner avec d’autres formes de vie composant le paysage. Elle retranscrit l’importance de considérer et de ressentir ces formes de vie, le paysage n’est pas que décor. À travers ses créations, elle cherche à révéler la manière dont le corps humain peut dialoguer, s’intégrer ou se transformer au contact du vivant qui l’entoure.

Maia Galand

Maia Galand est une artiste dont la pratique s’inscrit dans une réflexion autour de la notion de mémoire liée au souvenir, au temps, à l’effacement et à la nostalgie. Elle emploie des techniques mixtes telles que l’estampe, la sculpture, la céramique et l’art textile. Cela lui permet de collectionner, de conserver et de retravailler ce qui est éphémère, ce qui se rattache à une temporalité donnée et qui échappe à toute permanence. Ses travaux explorent la fragilité des moments jugés comme anodins, banals, insignifiants et qui sont relégués au quotidien.

Thaïs Debelleix

Petite, Thaïs Debelleix découvrait la nature dans sa campagne varoise. Inscrite dans les veines des êtres vivants et dans les siennes, elle s’exprime car tout est relié. L’impermanence la rend éternelle. Elle est source d’inspiration infinie. Dans ce contexte écologique de sensibilisation et de protection de la nature et par la prise de conscience de notre environnement, elle s’en imprègne. 

Les médiums tels que la photographie et la vidéo, l’écriture et les encres et parfois la création d’édition, lui permettent d’exprimer et d’enrichir sa volonté de sensibiliser et d’apporter un nouveau regard : une manière de créer par l’observation de la nature et la marche – un moyen de se reconnecter avec soi et son environnement.

À travers des représentations sensibles d’expressions de la nature, comme les traces d’eau d’une rivière, de la diversité de paysages et du Tiers paysage de Gilles Clément ou encore de la relation au temps entre les êtres vivants et la nature, ses œuvres dépeignent un contexte particulier de relation souvent nocive entre l’être humain et la nature. Aujourd’hui, son travail se développe autour de la symbiose des vivants, à travers les notions d’impermanence, de paysage et de sublime.

Mayeul·e Toulemonde

Dans le cadre du master CARMA à l’université Toulouse II– Jean Jaurès, Mayeul·e développe une pratique composée de vidéoprojections immersives et d’installations de déchets électroniques. Iel élabore dans son mémoire les enjeux politiques, écologiques et intimes de l’infrastructure internet et la nécessité de penser la matérialité du numérique. 

Par un travail d’analyse autant que de bidouille, Mayeul·e se joue des failles, des manquements, de la perte et des glitchs dans l’espoir de comprendre cette complexité matérielle du monde. 

Sa volonté de rendre ainsi visible le fonctionnement des choses, de concilier à cela son intérêt pour l’art sonore et de développer une pratique collaborative l’amène plus récemment à développer un travail de visuels audioréactifs pour les projets Ayant et JEROSZ (Prix Action Jazz 2025, finaliste Jazz Migration 11). 

Tel un liant parmi cette variété de médiums, Mayeul·e revendique une pratique techno-animiste afin de repenser la chaîne de production et de consommation du numérique à l’aune du rapport affectif quotidien que l’on entretient avec nos machines.