Gers

La date a été choisie pour célébrer, dans la nature, le « Jour de la Terre », cette fête mondiale.

Dès l’entrée dans cet espace, l’œuvre invite à l’immersion par les formes, alignements et spirale de 20 m, que dessinent des rondins verticaux dans un milieu entièrement végétal. Des formes qui marquent l’époque néolithique où l’humanité se sédentarise et commence à exploiter la terre pour des ressources vivrières.

Cette posture va fortement évoluer – le Philosophe René Descartes écrit que les techniques doivent rendre l’homme « maitre et possesseur de la nature » – jusqu’à l’appauvrissement que l’on connait aujourd’hui.

La vie végétale est ici manifestée par des arbres grandissant, enracinés dans de vieux troncs et par des rondins d’arbres tous dévolus aux déchets. Au cours du temps, ces « rebuts » vont se transformer en ressources organiques, ce qui leur donne une seconde vie. Depuis le début de l’installation, la vie animale – oiseaux, insectes, vers, … trouvant abris et nourriture – prend place sur ce territoire amorçant une biodiversité avec le vivant présent.

Les faces supérieures et autres plans de coupe, noircis à la flamme, symbolisent la destruction des forêts par le feu et par extension toute forme d’anthropisation. Tout proche un vieil arbre récupéré et placé à la verticale, tel un veilleur, porte la mémoire d’une longue vie végétale. « Les arbres connaissent la souffrance de la terre » a écrit le poète.

Galilée nous dit que « la nature est un livre écrit en langage mathématique », Fibonacci en donne une autre forme de représentation par une suite de nombres remarquable. Si courante dans la nature cette suite est ici présente par ses premiers termes : hauteur différente des rondins, nombre de pièces, nombre de blessures.  

Cette sculpture environnementale, portée par l’art, pérenne et évolutive, est un regard original sur l’arbre, la nature végétale et sa résilience, la biodiversité et l’anthropisation de la nature. Par un environnement concret, elle se veut une rencontre entre contemplation et prise de conscience des conséquences anthropogéniques. L’artiste Eduardo Chilida disait bien : « Je ne sculpte pas, j’interroge ».

De formation scientifique, diplômé de l’Université Jean Jaurès de Toulouse, Louis Viel travaille dans le Gers et utilise plusieurs médias – installations, photographies, images animées, volumes, écrits.

Les œuvres « art-nature » éphémères ou non qu’il réalise en espace public, « sont des respirations invitant à la contemplation ou mieux, à s’interroger sur notre rapport à la nature ».

Louis Viel a assisté François Méchain, Nils Udo et travaille avec des musiciens, des poètes, … en se nourrissant de l’art abstrait, minimal, conceptuel, …

Il expose en galeries et lieux alternatifs, édite des livres photo-poèmes et est présent dans des collections publiques.