M.C. Escher
Du 20 décembre 2024 au 30 mars 2025
Pour la première fois en France, l’artiste et génie hollandais M.C. Escher arrive à Toulouse !
les Espaces EDF Bazacle accueillent M.C. Escher in Toulouse, une grande exposition consacrée à Escher, l’artiste des géométries et des mondes impossibles, l’un des artistes les plus populaires du 20ème siècle et une star du box-office mondial.
L’exposition événement produite par Arthemisia, le principal producteur italien d’expositions d’art, rassemblera plus de 100 œuvres de l’emblématique artiste néerlandais et invite tous les publics, petits et grands, amateurs d’art, de science, de nature et d’architecture à (re)découvrir l’œuvre unique de cet artiste génial qui a su, comme nul autre, emmener le public dans son univers.
Maurits Cornelis Escher (1898 – 1972) est mondialement connu pour ses tessellations énigmatiques et ses dessins paradoxaux, exécutés avec une précision mathématique incroyable, pour créer et construire des mondes impossibles.
Escher avait une intuition naturelle pour les dessins mathématiques et était fasciné par les motifs répétitifs des tuiles imbriquées et les représentations paradoxales de l’infini. Explorant l’intersection de l’art, des mathématiques, de la science et de la poésie, les œuvres d’Escher ont fasciné et émerveillé des générations d’artistes, d’architectes, de mathématiciens, de musiciens et de designers.
Artiste unique qui disait que « l’émerveillement est le sel de la terre », Escher a élargi l’imagination et les perspectives de générations d’amateurs d’art avec des œuvres où tout est lié : la science, la nature, la rigueur analytique et la beauté esthétique.
À Toulouse, à travers une exposition de plus de 100 oeuvres, accompagnée d’éclairages didactiques, de vidéos et de salles interactives, c’est tout le parcours artistique d’Escher qui est présenté, de ses débuts à ses voyages en Italie en passant par les différentes techniques artistiques qui l’ont vu s’engager tout au long de sa vie et qui ont fait de lui un artiste unique.
Outre les oeuvres d’Escher exposées, l’exposition comprend des expériences scientifiques, des espaces interactifs et des ressources pédagogiques qui aideront les adultes et les enfants à comprendre les perspectives impossibles, les images troublantes et les mondes apparemment inconciliables qu’Escher a combinés pour créer une dimension artistique unique.
Ces installations spéciales simulent les environnements hypnotiques d’Escher, comme l’«Installation de la relativité» qui inverse la taille et l’échelle normales, l’«Installation des miroirs» où les visiteurs peuvent voir leur propre reflet répété apparemment à l’infini, l’«Installation optique» et l’«Impossible Selfie Station», inspirée de l’une des oeuvres les plus célèbres d’Escher.
Des tessellations, métamorphoses, structures spatiales et paradoxes géométriques aux oeuvres qui ont accru sa popularité depuis les années 1950 au point que l’on peut parler aujourd’hui d’une véritable Eschermania, l’exposition présente les oeuvres les plus connues de l’artiste néerlandais telles que Le lien d’union (1956), Métamorphose II (1939), Jour et Nuit (1938), la fameuse série des Emblemata, et bien d’autres encore.
Le parcours de l'exposition
Première section – Les débuts
Escher est introduit dans le monde du graphisme par Samuel Jessurun de Mesquita (1868-1944), un représentant du mouvement Art nouveau néerlandais et son professeur à l’École d’architecture et d’arts décoratifs de Haarlem, qui encourage son penchant. Ses premières oeuvres révèlent, par leurs formes sinueuses et élégantes et leurs décors inspirés de sujets naturels, des tangentes à l’environnement Art nouveau et symboliste.
L’artiste nourrit un profond intérêt pour la nature et réalise de nombreuses gravures réalistes de fleurs et d’insectes. De 1922 à 1935, Escher entreprend de nombreux voyages en Italie, où il dessine des monuments, des paysages, la flore et la faune, qu’il transforme en oeuvres graphiques à son retour à l’atelier.
Dans ces oeuvres, caractérisées pour la plupart par des perspectives inhabituelles, l’observation méticuleuse de la nature se confond déjà avec des vues d’horizons lointains, anticipant presque les paradoxes de perspective et les illusions d’optique des oeuvres de sa maturité.
Sont également reproduites dans cette section les 28 gravures sur bois qui composent le livre XXIV Emblemata dat zijn zinne-beelden, c’est-à-dire XXIV Emblèmes et maximes en vers, l’une des trois oeuvres d’Escher en tant qu’illustrateur, synthèse des intérêts formels poursuivis par l’artiste.
Deuxième section – Italie / Voyages
L’artiste néerlandais a visité l’Italie pour la première fois avec ses parents en 1921. L’année suivante, après avoir terminé ses études, il y retourne et s’installe définitivement à Rome en 1923. Ce séjour permet à Escher d’élargir son horizon et l’amène à collaborer avec des artistes tels que Joseph Haas Triverio, graphiste d’origine suisse, qui l’introduit dans le circuit des galeries d’art et devient son fidèle compagnon dans les voyages qu’il entreprend chaque printemps pour immortaliser les paysages et les villages de la péninsule. Il parcourt l’Italie de long en large, visitant notamment Venise, la Toscane, les Abruzzes, la Calabre et la Sicile.
Escher est inspiré par la nature: dans une lettre envoyée de Ravello, il écrit: «[…] je veux trouver le bonheur dans les plus petites choses, comme une plante moussue de deux centimètres qui pousse sur un rocher et je veux essayer de travailler à ce que je veux faire depuis si longtemps: copier ces minuscules sujets aussi minutieusement que possible […]». En Italie, son étude des paysages l’amène à se concentrer sur les structures géométriques des paysages et des éléments naturels.
L’idylle est interrompue en 1935 lorsque, en raison du fanatisme croissant du régime fasciste, l’artiste décide de s’installer en Suisse. Escher a visité la France à plusieurs reprises, il s’est certainement rendu à Paris et à Marseille ou même en Dordogne aux Eyzies-de- Tayac, mais il a surtout été fasciné, comme dans le sud de l’Italie, par les extraordinaires paysages de la Corse : les baies, les calanques, les plages bordées de pins maritimes et les villages corses caractéristiques perchés sur les falaises et les montagnes.
Au cours de quelques voyages à la fin des années 20 et au début des années 30 du XXe siècle, Escher immortalise l’île de Beauté par de nombreux dessins et clichés photographiques, à partir desquels une douzaine d’estampes, dont des gravures sur bois et des lithographies, prendront forme une fois de retour à l’atelier.
Troisième section – Tessellations
Escher a visité à plusieurs reprises l’Alhambra de Grenade, complexe fortifié construit entre le XIIIe et le XIVe siècle sur la colline qui domine la ville par les émirs nasrides. Mais c’est lors de son deuxième séjour dans la ville espagnole, en 1936, que sa fascination pour les décorations mauresques s’est avérée décisive : les motifs ornementaux élaborés des bâtiments l’ont fasciné et l’ont amené à s’intéresser aux tessellations, c’est-à-dire aux manières de subdiviser le plan avec une ou plusieurs figures géométriques répétées à l’infini sans chevauchement ni espaces vides. Comme l’écrit l’artiste lui-même, «les Maures étaient passés maîtres dans l’art de remplir complètement les surfaces d’un motif toujours changeant ».
En Espagne, à l’Alhambra, ils décoraient les sols et les murs en plaçant les uns à côté des autres des morceaux de majolique colorés de même forme, sans laisser d’espace entre eux». Les « tesselles » sont souvent des polygones ou des figures curvilignes. Avec les
17 différents types de tessellations du plan que l’on peut obtenir par autant de groupes de transformations géométriques, Escher a établi un catalogue de 137 aquarelles, numérotées et classées, qui lui servira de répertoire.
L’utilisation des tessellations deviendra l’une des caractéristiques de son art, dans lequel fantaisie, géométrie et sujets figuratifs sont habilement combinés. Il se consacre, à l’exception de quelques cas sporadiques, à la représentation de compositions abstraites, d’inspiration géométrico-mathématique, paradoxales ou illusoires.
Quatrième section – Métamorphoses
Les tessellations sont à la base des cycles et des métamorphoses qu’Escher traite depuis 1937. Pour l’artiste, une métamorphose, c’est-à-dire la transformation d’un être ou d’un objet en un autre de nature différente, est générée par la modification et la concaténation ultérieure de plusieurs tesselles.
Il crée ainsi un monde dans lequel différentes figures donnent lieu à des tourbillons de transformations de formes abstraites en formes animées et vice versa, passant sans transition de l’une à l’autre dans une métamorphose continue.
La gravure sur bois Métamorphose II (1939-1940), l’un de ses chefs-d’oeuvre, est un univers circulaire dans lequel un lézard peut progressivement devenir la cellule d’une ruche ou un poisson se transformer en oiseau, qui à son tour se transforme en cube, puis en toit, etc. Parfois, des éléments antithétiques mais complémentaires interagissent dans les métamorphoses, comme le jour et la nuit ou le bien et le mal.
L’étude des tessellations et la réalisation de cycles et de métamorphoses (qui peuvent également coexister dans une même gravure, comme dans Cycle, Jour et Nuit, Reptiles ou Rencontre) amènent Escher à rechercher la représentation de l’illimité à travers la subdivision infinie du plan. Il y parvient formellement grâce à l’éclairage apporté par le géomètre H.S.M. Coxeter, dans les œuvres Circle Limit I-II-III-IV.
Cinquième section – Structure de l’espace
Dès ses premières oeuvres, Escher montre une attention particulière à l’organisation de la composition. En effet, à partir du milieu des années 1930, il abandonne progressivement la représentation euclidienne de l’espace.
Son intérêt croissant pour les mathématiques et la géométrie passe par l’étude et la fascination pour les sphères, les solides géométriques, les surfaces réfléchissantes ou topologiques comme la bande de Möbius, un objet perçu comme ayant deux faces qui, en y regardant de plus près, s’avère n’en avoir qu’une seule.
Lui-même ironise ici, à sa manière, sur le rôle et les tâches de l’artiste. Son goût pour les paradoxes, les déformations de perspective et les illusions d’optique découlent de cette perception des formes.
EDF Bazacle, 11 Quai Saint-Pierre, 31000 Toulouse. Tél. : 05 62 30 16 00
Du mardi au dimanche de 10h à 18h.
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