Jean-Michel Othoniel – Sur les ruines du Prince Noir
Du 11 juillet au 5 janvier 2025 – Gratuité du 11 au 14 juillet- 10h/19h
Le musée Ingres Bourdelle accueille chaque année des installations d’artistes contemporains.
En 2024, c’est au tour de Jean-Michel Othoniel, après Miguel Chevalier en 2019, Georges Rousse en 2021, Speedy Graphito en 2022, et Anne et Patrick Poirier en 2023, d’investir les lieux avec une exposition inédite.
C’est dans la salle des gardes du sanguinaire Prince Noir, située dans les sous-sols du musée, que l’artiste Jean-Michel Othoniel expose. Cette salle médiévale, datant de 1369, est la seule trace existante d’un ouvrage défensif que les conquérants anglais, en fuyant, ont laissé inachevé.
Exposer, là où le passé de la guerre résonne, a fortement marqué l’artiste. La création d’une oeuvre in situ sur le lieu même des drames de notre histoire ne peut que questionner un artiste dont le travail a pour vocation de réenchanter le monde.
C’est en célébrant les ruines passées et présentes et la reconstruction qu’elles appellent, qu’Othoniel échappe à la noirceur du temps. Effaçant les traces criminelles, masquant les tombes et les impacts de la guerre, l’artiste propose une oeuvre majeure où son travail sur la brique de verre, commencé il y a plus de dix ans, prend ici la forme d’une architecture monumentale. Il évoque l’espoir et le sacré de la vie toujours renaissants. Comme émergeant d’un tombeau de verre noir des concrétions de briques miroirs vertigineuses s’élancent vers le ciel et défient l’apesanteur.
Cette installation répond sensiblement aux folles architectures de briques roses qui font la gloire de la région occitane. Une oeuvre noire et lumineuse pour nous mettre en garde contre le prince destructeur qui est en chacun de nous.
Au centre de la salle, comme preuve d’espoir, un petit bloc de cristal couleur rubis reste vibrant tel un coeur rougeoyant sous les braises de notre désespoir.
À l’occasion de ce-e exposi0on, Jean-Michel Othoniel a retrouvé des dessins de jeunesse inspirés par la Grande Odalisque d’Ingres qu’il présente aujourd’hui parmi les collections du musée en compagnie des dessins d’Ingres.
INGRES ET DELACROIX. OBJETS D’ARTISTES
du 11 juillet au 10 novembre 2024
Présentée jusqu’au 10 juin au musée national Eugène-Delacroix à Paris, à l’occasion de sa réouverture, elle s’installera dans une version enrichie d’une cinquantaine d’oeuvres au musée Ingres Bourdelle de Montauban. Au total, 173 oeuvres seront à découvrir.
Jusqu’au 10 novembre prochain, le musée Ingres Bourdelle vous invite à rentrer dans l’univers de deux des plus célèbres peintres du 19e siècle : Ingres et Delacroix.
L’exposition explore dans le détail l’univers des deux artistes. Les objets intimes leur ayant appartenu (objets décoratifs ou souvenirs de voyage) joints aux objets de la création (palettes, pinceaux, boîtes et meubles à peinture…) sont mis en regard avec des vues d’ateliers ou encore des tableaux représentatifs de leur art et différents portraits des deux hommes, images d’apparat mises en scène pour les glorifier ou caricatures illustrant leur affrontement.
Tous ces objets nous parlent d’une autre manière des deux artistes, montrant leurs différences mais induisant aussi des rapprochements inattendus.
Biographie Jean-Michel Othoniel
Né en 1964 à Saint-Etienne, France, Jean-Michel Othoniel a, depuis la fin des années 1980, inventé un univers aux contours multiples. Ses oeuvres sont conservées dans les plus grands musées d’art contemporain, fondations et collections privées du monde.
Ses oeuvres prennent aujourd’hui une dimension architecturale et rencontrent volontiers des jardins ou des sites historiques à travers des commandes publiques ou privées dans le monde entier. Privilégiant les matériaux aux propriétés poétiques et sensibles, Jean-Michel Othoniel commence par réaliser, au début des années 1990 des oeuvres en cire ou en soufre qui seront présentées dès 1992 par Jan Hoet à la Documenta de Cassel.
En 2012, une invitation du musée Delacroix à Paris lui permet de dialoguer avec ce lieu chargé d’histoire, à travers une série de sculptures inspirées de l’architecture des fleurs et de planches de son Herbier Merveilleux.
Au printemps 2013, le Mori Art Museum de Tokyo lui commande, pour son 10ème anniversaire, Kin no Kokoro, monumental coeur de perles de bronze doré installé de façon pérenne dans le jardin japonais Mohri Garden, lui offrant ainsi l’occasion d’orchestrer la rencontre entre les thèmes récurrents de son travail et la symbolique sacrée extrême orientale.
L’année 2015 est marquée par la réalisation d’un projet d’exception : le réaménagement, avec le paysagiste Louis Benech, du Bosquet du Théâtre d’Eau dans les jardins du Château de Versailles. L’artiste réalise trois sculptures fontaines en verre doré, inspirées des chorégraphies du Maître de danse du roi Louis XIV. Les Belles Danses, est la première oeuvre pérenne au sein du palais commandée ainsi à un artistecontemporain.
En septembre 2016, Jean-Michel Othoniel dévoile une oeuvre d’art totale et monumentale, Le Trésor de la cathédrale d’Angoulême, sur laquelle il a travaillé pendant plus de huit ans.
En 2019, il réalise Alfa pour Le nouveau Musée national du Qatar, conçu par l’architecte Jean Nouvel, un projet conçu à l’échelle monumentale du bâtiment. Elle comprend 114 sculptures fontaines dont les jets d’eau évoquent les formes fluides de la calligraphie arabe.
En septembre 2019, Jean-Michel Othoniel expose au Musée du Louvre une nouvelle série de peintures La Rose du Louvre, spécialement créées pour les 30 ans de la pyramide sur les murs de la cour Puget, que le musée décide par la suite de conserver de manière pérenne dans sa collection.
En 2021, le Petit Palais invite Othoniel à investir le jardin et les salles des collections permanentes afin de présenter une exposition jouant avec l’architecture du lieu.
Avec « Le Théorème de Narcisse », l’artiste offre un parcours d’émerveillement au visiteur.
Au même moment, l’artiste inaugure sa Tour d’Or Blanc, à Amboise, France, nouvelle oeuvre d’art publique, réalisée en collaboration avec les vignerons de la Loire.
L’année 2021, est également marquée par son installation officielle à l’Académie des beaux-arts de France, qui s’attache à promouvoir et encourager la création artistique et veiller à la défense du patrimoine culturel français.
En 2022, dans la continuité de l’exposition au Petit Palais, Jean-Michel Othoniel a poursuivi son travail dans les jardins avec « Treasure Gardens » au SeMA et dans les jardins du Palais Imperial à Seoul.
En 2023, après Paris et Séoul, c’est à Brooklyn que Jean-Michel Othoniel explore un nouveau jardin, celui du Brooklyn Botanic Garden pour lequel il crée 6 oeuvres monumentales pour une grande exposition estivale. Il inaugure son premier pont, le « Pont aux Boules d’Or », au sein du Domaine de Méréville, en
Essonne. Il crée également pour la ville de Sète la « Fontaine des Fleurs Mouvantes ».
En 2024, l’artiste présente également sa première grande exposition personnelle en Scandinavie, au Sara Hildén Art Museum à Tampere, réunissant plus de 90 oeuvres des dix dernières années.
En juillet, il investira ensuite la salle du Prince Noir du Musée Ingres-Bourdelle de Montauban avec une exposition imaginée en dialogue avec l’architecture et l’histoire de ce lieu classé au patrimoine mondiale de l’Unesco. Au mois de novembre, il continuera son dialogue avec les grands architectes au Brésil, en exposant au sein de l’Oeil de Niemeyer du musée de Curitiba. Enfin il travaille sur un nouveau vitrail monumental qui sera dévoilé à Toulouse, France à la fin de l’année.
Et déjà de nombreux projets se préparent pour 2025, de la France à la Chine.
Musée Ingres Bourdelle, 19 Rue de l’Hôtel de ville, 82000 Montauban Tél : 05 63 22 12 91
De Mai à Septembre : Ouvert du mardi au dimanche : 10 h – 19 h – Jeudi : 10 h – 21 h
D’Octobre à Avril : Du mardi au vendredi : 10 h – 17 h 30 – Samedi & dimanche : 10 h – 19 h
- Installation, Sculpture
- | Publié le