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La colombe de la paix Pablo Picasso

Front de mer Canet-Collioure-Banyuls 1940

Du 3 juin au 8 octobre 2023 – Vernissage samedi 3 juin à 11h

Un trait de côte, Canet-Collioure-Banyuls, comme un concentré d’espace. Une date, 1940, comme un précipité d’histoire. De nombreux artistes accostent les rivages de la côte catalane et mêlent sur ses chemins leurs destinées. Qu’ils se cachent, espèrent l’exil, connaissent les camps, militent, résistent ou collaborent… tous par leur art témoignent d’une époque qui ne supporte aucun raccourci.

Espace frontalier, zone libre puis occupée, porte ouverte vers un possible départ ou lieu clos de l’enfermement, cette côte, de Canet à Banyuls, devient un territoire en lutte. Depuis l’exposition Collioure, Babel des arts, le musée de Collioure poursuit son exploration des pans méconnus de l’histoire artistique de la Côte Vermeille.

Avec cette nouvelle exposition, le musée plonge dans les eaux troubles d’une année sombre qui transforme ce front de mer en véritable front de guerre.

Canet, le crépuscule surréaliste

Officiellement né en 1924 avec la publication de son manifeste par André Breton, le surréalisme se développe rapidement et regroupe une avant-garde européenne désireuse de s’affranchir des conventions. En 1938, l’Exposition internationale du surréalisme à Paris en constitue le point d’orgue tout autant que le crépuscule. En effet, l’arrivée de la guerre divise le groupe : alors que trotskistes et staliniens se déchirent, le conflit finit d’opposer ceux qui partent et ceux qui restent.

Juin 1940 : les Allemands entrent dans Paris. Les surréalistes quittent la capitale pour gagner le Sud. Les peintres Jacques Hérold et Óscar Domínguez sont les premiers à être accueillis à Perpignan chez la mère du poète Robert Rius. La maison étant trop exigüe, ils sont hébergés à Canet, dans la villa Le Crépuscule, et sont rapidement rejoints par d’autres : Victor Brauner, Remedios Varo et Benjamin Péret, ainsi que par Victor Serge, Henri Goetz et Christine Boumeester.

Tous souhaitent fuir l’Europe via l’Espagne. Mais Franco a fermé la frontière et de nouvelles routes vers l’exil se dessinent depuis Marseille. C’est ainsi qu’André Breton gagne la cité phocéenne où une filière s’organise autour de l’Américain Varian Fry et de l’Emergency Rescue Committee (ERC). Fry a pour mission de sauver artistes et intellectuels européens en les faisant émigrer clandestinement vers le continent américain. La villa Air-Bel, dans laquelle il s’installe, devient le repaire des candidats à l’exil.

À la fin de l’été, la villa Le Crépuscule se vide. Breton, Varo et Péret partent pour les Amériques via Marseille. Brauner est assigné à résidence dans le département, à Saint-Féliu-d’Amont, tandis qu’Hérold et Rius entrent dans la Résistance. En 1944, Robert Rius est arrêté par la Gestapo et fusillé. Son destin tragique incarne l’engagement surréaliste qui, par le pinceau, la plume ou le fusil, a pour but ultime de renverser l’ordre établi.

Canet – Banyuls – Le cas Brauner

Au soir de sa vie, Victor Brauner prend soin de réunir ses archives dans une chemise titrée : «Le cas Brauner ». C’est dire la lucidité d’un homme qui se sait complexe et difficile. Les années qu’il passe dans le département sont pénibles. L’isolement, le manque de moyens, les doutes ne lui laissent que peu de répit.

Il est le seul des artistes surréalistes à rester au-delà de ces quelques semaines vécues ensemble à Canet, à la villa Le Crépuscule. Même s’il est désireux de partir, son statut de Juif étranger l’assigne à résidence en 1941 à Saint-Féliu-d’Amont. Logé à la Villa Jeannette, travaillant dans une fabrique, il vit particulièrement mal l’isolement de sa situation, mais, malgré des séjours répétés à Marseille, il ne pourra obtenir de visa pour émigrer. Au début de l’année 1942, il est à Banyuls, hébergé par Dina Vierny, tout près de la maison rose d’Aristide Maillol. 

Faute de moyens, les années 1940-1942 sont essentiellement dédiées au dessin et à l’écriture. Les lieux, même s’ils n’apparaissent pas littéralement dans son oeuvre, s’immiscent dans un imaginaire prompt à saisir les analogies et les métamorphoses et à cultiver l’hybridation. Ainsi, Canet s’incarne dans un être bicéphale, Saint- Féliu fait naître des images à l’inquiétant onirisme et Banyuls lui offre des galets sur lesquels il dessine le profil de Dina. À Saint-Féliu-d’Amont, dans la nuit du 23 au 24 juillet 1941, un rêve lui laisse entrevoir la naissance de ce qui deviendra une figure clé de son travail plastique et ésotérique : le «Congloméros ».

Villa Pams – Route de Port-Vendres 66190 Collioure . Tél : +33 4 68 82 10 19

Ouvert de 10h à 12h et de 14h à 18h .Fermé le mardi d’octobre à mai

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