Exposition collective « Lignes de fuite » – Île de Vassivière

Lignes de fuite & Le Parcours Arts, Nature & Patrimoine
Du 10 juillet au 6 novembre 2022 – Vernissage samedi 9 juillet 17 h à 19h
Michel Blazy, Mohamed Bourouissa, Zac Langdon-Pole, Richard Long*, Isa Melsheimer, Nadia Myre, Mathieu Pernot, Clément Villiers, Lois Weinberger
Lignes de fuite est une exposition collective autour de l’idée de mouvement à travers les frontières territoriales et politiques. Associant des processus naturels et anthropiques, les œuvres présentées questionnent les notions d’espèces endémiques et non-indigènes, de changement climatique, de migrations volontaires ou involontaires. Des expéditions scientifiques du XIXe siècle qui ont facilité l’expansion impériale jusqu’aux mouvements transnationaux de plantes et le passage des migrants à travers les territoires, l’exposition propose une série de rencontres entre plantes, animaux et espèce humaine dans tous leurs états d’agitation.
Les œuvres de la série Wardian Case par Isa Melsheimer (2012-) abordent une invention du XIXe siècle qui a révolutionné le mouvement mondial des plantes, façonnant à la fois les régimes alimentaires et les économies, et permettant la propagation du colonialisme européen en cours de route.
De la même manière, l’installation de Nadia Myre évoque des histoires d’échanges et d’appropriation entre l’Empire britannique et les peuples autochtones après la colonisation européenne.
Les sculptures de Zac Langdon-Pole retracent le parcours des coléoptères dans le bois et à travers les océans aux côtés des humains dans des trajectoires parallèles de colonisation. L’artiste présente aussi des collages de dessins de paysages de la Nouvelle-Zélande animés en une seule vidéo, qui interroge la façon dont nos regards animent et informent les lieux.
Small White Peaks (1984) de Richard Long est une installation circulaire de 49 pierres de marbre blanc par l’un des pionniers du Land Art, pour qui le mouvement physique à travers un paysage constitue la base d’une pratique à vie.
La série photographique de Mathieu Pernot représente le passage des migrants à travers les territoires. Ces traces d’occupation transitoire et de passage clandestin sont tout ce qui reste des sites progressivement récupérés par la végétation ou en passe de devenir imperméables à la présence hu
Mohamed Bourouissa crée un dialogue avec l’auteur anonyme d’un herbier inachevé dans une installation qui aborde une période passée et une histoire tout aussi partielle de conflit entre deux pays.
Michel Blazy propose un tapis-jardin, à la fois seuil et foyer multi-espèces, aux côtés de recherches pour un projet en cours. Implanté parmi les ruines d’une colonie de vacances près de l’île de Vassivière, L’Hypothèse Chammet (2019-) est un site expérimental pour des plantes avec une capacité d’adaptation aux changements climatiques.
Les œuvres vidéo de Clément Villiers, tournées au Chammet, suggèrent une parenté entre les humains, les animaux, la forêt et toutes les forces de vie qui y existent.
Ruderal Society: Excavating a Garden (2017) par Lois Weinberger est une intervention paysagère dans le Bois de sculpture de l’île de Vassivière qui ouvre un espace pour que les plantes puissent prennent racine sans intervention humaine : une invitation à la croissance sauvage au sein des espaces ordonnés.
L’exposition Lignes de fuite présente une série de voyages au travers de paysages physiques et métaphoriques. Le terme « fuite » fait ici référence aux idées de mouvement et de trajectoire, comme les couloirs migratoires des oiseaux, ainsi qu’à l’évasion, la fugue ou encore le débordement. L’exposition s’articule donc autour du concept de « lignes de fuite » dans les écrits de Deleuze et Guattari, entendu comme une sorte d’énergie débordante qui jaillit d’une situation donnée ou d’un ensemble défini de processus, en forgeant de nouvelles possibilités. Ainsi, une ligne de fuite peut être comprise comme un processus de devenir, une voie vers de nouvelles relations. Les œuvres de l’exposition suggèrent des possibilités de rupture, de transgression ou de dépassement des frontières, mais aussi de résilience et d’adaptation, ouvrant la voie vers de nouvelles lignes de pensée, d’action et de création.
Le Parcours Arts, Nature & Patrimoine
9 juillet – 21 septembre 2022
Le Parcours Arts, Nature & Patrimoine est une nouvelle initiative collective de diffusion artistique et culturelle en Nouvelle-Aquitaine (sur les territoires du Limousin et de la Charente) qui réunit cinq structures publiques et privées dédiées aux pratiques contemporaines : le Château de la Borie, le Domaine de Boisbuchet, le Domaine des Étangs, le Musée d‘art contemporain de la Haute Vienne – Château de Rochechouart et le Centre International d’Art et du Paysage – Île de Vassivière. Chacune d’elles présente un programme régulier d’expositions, de workshops et de rencontres autour du vivant, du patrimoine rural et du contexte artistique international.
Le Parcours propose un itinéraire de découverte d’art contemporain : une exposition étendue sur plusieurs lieux à l’environnement paysager et architectural unique qui valorise des œuvre majeures issues de collections publiques et privées. Contrairement aux foires et expositions d’art dans les villes, le Parcours permet une visite au ralenti sur deux à trois jours, qui fusionne l’art, le design innovant et l’architecture remarquable du 13e au 21e siècle dans des cadres naturels incomparables.
Ce Parcours inaugural est également conçu comme une manifestation annuelle qui associera chaque année des lieux supplémentaires autour d’une thématique repensée.
Le Parcours 2022 : Alliances naturelles
Issues de processus de collaboration entre artistes, designers et nature, les œuvres abordent les relations entre l’intentionnalité humaine et les rythmes naturels et indomptés du monde vivant. Cette édition vise à interroger et à célébrer le potentiel créatif et curatif des liens inter-espèces dans le contexte de notre crise écologique.
Dans l’exposition Lignes de fuite au CIAPV, l’œuvre Small White Peaks (1984) de Richard Long est présentée dans le cadre du Parcours 2022.
Andy Goldsworthy, Pool of Light, 2003 / Antony Gormley, Le guéteur, 2001
Helen Mirra, Sky-wreck 1/22, 2001, vue d’exposition, château de Rochechouart, 2022. Courtesy : Helen Mirra et la galerie Meyer Riegger Karlsruhe / Berlin. Photo : © Aurélien Mole
Andy Goldsworthy, Sans titre, 1992. Photo : © Rafaël Trapet
Tomas Saraceno, Du sol au soleil, vue d’exposition, Domaine des étangs, 2022. Photo : © Arthur Pequin
Écrit sur le vent (Irma Boom, Thomas Grünfeld, Christien Meindertsma, Christopher Orr.), vue d’installation, Château de la Borie, 2022. Photo : © Nicolas Gaillard
Arbres sacrés de l’Inde, Domaine de Boisbuchet © Deidi von Schaewen
Andy Goldsworthy, Pool of Light, 2003 / Antony Gormley, Le guéteur, 2001
Helen Mirra, Sky-wreck 1/22, 2001, vue d’exposition, château de Rochechouart, 2022. Courtesy : Helen Mirra et la galerie Meyer Riegger Karlsruhe / Berlin. Photo : © Aurélien Mole
Un manoir du 19ème siècle et un parc paysager, situés au bord de la Vienne, construisent le cœur des 150 hectares de forêts, de prairies et d’eaux du Domaine de Boisbuchet. Alexander von Vegesack, directeur gramme d’ateliers et d’expositions changeant chaque année, ces dernières étant souvent basées sur la collection unique de design de Boisbuchet. Répartis sur le site, une vingtaine de bâtiments offrent des exemples remarquables d‘architecture innovante.
Le Château de La Borie est situé au milieu des collines du Limousin, dans le village médiéval de Solignac, à 5 kilomètres au sud de Limoges. Le château abrite la galerie La Borie qui présente des artistes contemporains internationaux, en mettant l’accent sur la jeune génération. Autour du château se trouvent plusieurs jardins écologiques : le jardin contemporain, le jardin en mouvement inspiré des idées du paysagiste français Gilles Clément, un potager en permaculture et un jardin à la française.
Inauguré en 1985 par le département de la Haute-Vienne, au sein du prestigieux château de Rochechouart, le Musée d’art contemporain de la Haute-Vienne a constitué en 30 ans une collection remarquable qui compte aujourd‘hui plus de 800 oeuvres d’artistes internationaux depuis les mouvements du Land Art et de l’Arte Povera à la scène la plus actuelle ainsi qu‘un ensemble de commandes dialoguant avec le lieu patrimonial. Le Musée possède par ailleurs le plus important fonds, en France, de l‘artiste dadaïste Raoul Hausmann (1886 – 1971). Le Château de Rochechouart est un service du département de la Haute-Vienne. Il est labellisé Musée de France.
Le Domaine des Étangs s’étend sur 1 000 hectares de nature préservée, partagée entre forêts, pâturages et étangs. Depuis 2014, la Collection Garance Primat s’épanouit dans cet espace où l’art est partout : dans le château du XIIIe siècle et ses maisons de métayer, dans le parc de sculptures qui se développe en plein coeur de la Nature, ainsi que dans une ancienne laiterie devenue espace d’art. La collection y organise chaque année une exposition qui illustre le lien étroit qui existe entre la nature, l’art et la science. Le Domaine des Etangs abrite également une ferme, un potager en permaculture, un hôtel 5 étoiles, un restaurant et un espace de bien-être.
Invité 2022 : Domaine de l’abrègement (Bioussac)
Après la perte d’une grande partie de leurs forêts lors de l’ouragan Martin le 27 décembre 1999, Philippe et Elizabeth d’Hémery ont invité quatre artistes contemporains à utiliser le bois récupéré pour créer de nouvelles oeuvres : Antony Gormley, Joel Shapiro, Andy Goldsworthy et Christian Lapie. Pour le parc du château de l’Abrègement, ils ont créé des sculptures de grand format qui traitent de la lumière et de l’ombre, de l’étendue et de l’intimité du paysage, et surtout du devenir et de la résurgence.
Centre international d’art du paysage Île de Vassivière, 87120 Beaumont-du-Lac Tél : 5 55 69 27 27
mardi-dimanche : 14h-18h et sur rendez-vous.