Côté Galerie accueille pour la quatrième année l’exposition collective Amorce. Pour cette édition, mon choix s’est porté sur William Guidarini, Damien Guillaume, Camille Mauplot et Laurent Reyes. Ils sont reliés par le regard qu’ils posent différemment sur des cheminements de vie et par la volonté de l’exprimer à leur manière, répondant ainsi à leurs propres nécessités intimes.

C’est dans ce contexte qu’ils nous invitent à découvrir des perceptions de vies personnelles. Chacun avec sa singularité, s’est penché sur ce qu’est l’existence. Sur la sienne ou celle des autres.

En 2009, William Guidarini débute un voyage initiatique qui aboutira à deux ouvrages : Ceux qui restent (2015), Venise et ses îles (2019). Il expose pour Amorce les préliminaires du dernier volet de ce qu’il appel une trilogie de l’intime.

Pour Camille Mauplot, c’est la nécessité de reprendre un geste artistique à travers la photographie qui s’impose comme un surgissement. Il improvise alors une résidence d’artiste dans la Creuse, s’astreignant à une période difficile de solitude. Pris dans cet état, il est confronté à la liberté d’un cadre sans contraintes et la sensation d’empêchement, de barrières. Il s’aperçoit alors que ses images sont le reflet de cette opposition.

C’est le début de Tes Fantômes qu’il présente à Amorce. Laurent Reyes dit de sa photographie : « Ma photographie et mes films naissent de mon besoin d’embrasser la vie dans son ambivalence. Contre le confort des certitudes, ces pratiques me poussent chaque jour à me frotter aux aspérités de l’existence pour garder vivace la quête d’extase. » Pour Amorce il présente le commencement d’une série qui reste sans titre, nouvelle pensée qui interroge des questions existentielles jusqu’alors jamais effleurées.

Damien Guillaume interroge «l’autre», en quoi il lui ressemble, en quoi il lui est différent. Qui est-il exactement ? C’est La solitude de l’homme face à ces questions qu’il nous propose pour Amorce. Travail entamé depuis peu, il nous présente des hommes dénudés, débarrassés de tout, qui font face à leur propre être, regardant vers un renouveau. Exister prend toute sa force par ces corps fragiles et authentiques.

Cette exposition est une invitation à découvrir le début d’un travail qui évoluera avec le temps, mais qui détient déjà une force visuelle.

Flore Gaulmier, commissaire