Pour la première fois, depuis la création de galerie, l’Âne bleu propose carte blanche à un artiste Gilles Tellier qui invite Françoise Tellier Loumagne.

Nous vous convions à cette première, un évènement qui marquera un passage du temps, Pas à pas – Fil à fil,  nous rencontrerons le regard, la création, le cheminement à travers de cette union qui pour eux aussi est une première.

Les pas et le fil, celui d’Ariane qui s’enroule et cherche dans le paysage le passage des images morcelées de notre monde.

L’inauguration se déroulera toute la journée du 3 juin à partir de 11 h accompagnée dans l’après-midi par les musiciens du Lastik Band dans le jardin.

« Il me dit que son livre s’appelait le livre de sable, parce que ni ce livre ni le sable n’ont de
commencement ni de fin. »

J.L Borges

Pas à pas, fil à fil.
Françoise Tellier Loumagne – Gilles Tellier
Inlassablement, l’une tire les fils d’un écheveau interminable, l’autre, arpente et collecte la matière de ses images . L’un et l’autre tentent d’épuiser l’inépuisable.
Par des chemins détournés, la pratique de leurs médiums singuliers les a mené à cette croisée.

Je célèbre des fragments empruntés au vivant et souvent aux paysages dans ses moindres détails pour matérialiser des ambiances, des espaces, des territoires, des environnements plus ou moins imaginaires chargés d’émotions fugitives et de souvenirs ténus, ou tenaces…envahissants.

Françoise Tellier Loumagne

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L’invention de la perspective au XV ème siècle a accouché du concept de paysage.
Procédant d’un désir d’ordre et de maîtrise, l’espace et la temporalité y sont circonscrits
dans un cadre. La condition de la nature est le mouvement; les intérêts propres à chacune de ses composantes remettent perpétuellement en cause son fragile équilibre. Cette représentation synthétique consacre le point de vu autocentré et ne retient du tumulte initial que la sage apparence d’un ordre pérenne. L’attention soutenue portée aux petites choses révèle leur importance. Chaque détail est sujet agissant. Afin de restituer cette vitalité, délaissant le concept, je fais confiance à mon intuition. Je reconnecte patiemment ces fragments, réinventent ce mouvement immémorial dans une course centrifuge.
La nature n’a que faire de sa représentation, mais, la reconnaissant comme une altérité, j’ai le sentiment de partager avec elle à égalité le champ de l’expression.

Gilles Tellier