Isabelle BARRUOL – Catherine GIANOLA – Daniele ROBBIANI

Cette exposition réunit trois artistes plasticiens dont les créations – peinture, sculptures, gravures et cyanotypes – entrent en résonnance par un jeu de regards croisés.

Le thème de l’eau est en première lecture une évocation de la mémoire du lieu, anciens bains-douches de style Art-Déco construits suite à la crue dévastatrice de 1930 et abandonnés en 1999 avant d’être transformés en lieu de culture il y a quelques années seulement.

Mais par-delà les murs de ces bains-douches, ‘Mémoire d’eau’ résonne de façon à la fois plus universelle et cruciale, parle à chacun de la pénurie en cours et de l’accès menacé à cette ressource vitale qui met en péril l’avenir de notre planète.

Cette exposition propose une pause dans cette accélération, un temps sensible de réflexion, partage de poésie et d’art.

Isabelle BARRUOL

capte avec ses Cyanotypes l’impalpable lumière d’un reflet ou le bleu de la neige qui fond. Images floues, aquatiques et abstraites, ces photogrammes du monde réel semblent ainsi révéler des images d’un monde invisible. Sa série Planètes issue de monotypes de végétaux questionne l’équilibre écologique et donne à voir du toucher en créant l’abstraction picturale. Enfin les Symboles, simples galets de rivière brisés marqués par la dorure de leurs surfaces sensibles, enferment à l’intérieur l’insoupçonnable richesse, celle de leur propres histoires .

Catherine GIANOLA

propose des installations qui avec poésie et humour évoquent du fond de bassines de céramique (reproduction exacte de bassines d’eau domestique de nos grand-mères) la solitude, le couple ou la multitude. Son principal médium d’expression est la Sculpture-céramique : sa relation avec la terre, matériau humble, remonte à son enfance passée dans la Nature entre les mares et les flaques…

Daniele ROBBIANI

a choisi la feuille végétale comme emblème de son oeuvre. Désignées par le même mot et porteuses de paroles, les pages détachées de livres y sont également omniprésentes et des bribes de poèmes, écrites à la main, émergent, gris, de la brume blanche du tableau.

Paroles et couleurs s’y complètent, cohabitent et se disputent la place. Les gestes colorés ne sont pas fait pour voir à travers, ce sont des mots opaques, mis en guise de parole, car Daniele parle par les couleurs. Il est peintre.  Il est aussi poète, un poète en quête de mots, un désireux de mots. Les mots captés au passage, saisis dans le brouhaha du monde, rêvés à la lisière de la forêt le soir – il les consigne dans un carnet où il les puise pour animer les taches serrées de couleurs. Et voilà que ces taches prennent forme humaine.