Première exposition personnelle à Montpellier depuis celle à l’Espace Bagouet en 2018, l’artiste y présente une vingtaine de peintures récentes sur toile et sur papier.

« On ne va pas se mentir, l’ambiance actuelle est lourde, voire de plomb. Voilà à quoi je pensais l’été dernier en commençant cette nouvelle série d’œuvres dans l’atelier d’été généreusement mis à ma disposition par mon ami Dominique, tandis qu’un soleil du même métal s’écroulait sur mes épaules entrainant la planète entière avec lui : Guerres, menace nucléaire, pandémies, disparition des espèces, crise économique, inflation, réchauffement climatique…

Difficile pour un artiste prétendument doué de sensibilité de proposer quelque chose qui ait du sens, de rendre compte du monde tel qu’il va en se construisant une bulle de fraîcheur mentale aussi loin du tumulte que près de la climatisation.

Dès lors, comment ne pas se laisser enfermer dans la recension victimaire des dix plaies d’Egypte, comme admettre surtout qu’il faudrait être bien prétentieux pour croire que mes créations puissent avoir une incidence notable sur le cours des choses ?

Pour autant, si j’ai imaginé cette série comme un dernier coucher de soleil californien, précisément le soir où David Lynch discuterait avec Marshall Mac Luhan juste avant le Big One, cette succession de toiles aux couleurs saturées n’en porte pas moins un message : celui d’un espoir placé en mon médium.

C’est vrai : je ne peux rien face aux tremblements de terre qui nous menacent. Mais moi au moins, j’ai la chance d’avoir la matérialité de la peinture pour m’accrocher à quelque chose.

Et cette série est tout le contraire d’une manifestation de désespoir, elle est une déclaration d’amour à Matisse, Delaunay, Pollock, Blanchard, Haring, Basquiat, Munch, bref à tous ceux qui m’ont ouvert le chemin coloré qui me permet de traverser la vie sous un ciel étoilé qui lui jamais ne me tombera dessus. » YD

Yann Dumoget

Né en France en 1970.

Vit et travaille à Le Cailar, en petite Camargue

L’artiste se fait connaître en 1999 en peignant une toile par jour pendant un an et un jour, soit 366 toiles pour l’an 2000 qui seront exposées notamment au Carré Sainte-Anne de Montpellier.

Dans la foulée, il part s’installer en Allemagne, à Berlin, et y mène à bien plusieurs projets, dont Doklomenta, action réalisée lors de la Documenta 11 de Cassel et qui remporte un grand succès médiatique.

De nombreuses expositions en France et à l’étranger suivront.

En 2008, il initie un projet autour du monde Le chant des pistes qui le conduit dans près de 30 pays.

En 2011, l’historien d’art français Paul Ardenne lui donne l’occasion d’en présenter le résultat pour l’exposition collective Ailleurs, sous forme d’une installation à l’Espace Contemporain Louis Vuitton en compagnie des oeuvres d’autres artistes voyageurs tels que Paul Gauguin.

Depuis 2010, en parallèle de ses travaux picturaux, il développe une série de projets multiformes (photographies, collages, installations, sculptures, dessins,…) abordant la crise économique. Projets qui le conduisent dans toute l’Europe et qui sont exposés régulièrement dans des centres d’art et des galeries en France et à l’étranger.

Dans la région, le public a pu voir récemment son travail à La Panacée de Montpellier en 2015 (Global snapshot), au CRAC de Sète en 2016 (Zan Gallery), à l’espace Bagouet en 2018 (20 ans de peinture partagée), pour l’inauguration du MOCO (100 artistes dans la ville) en 2019.

Il est représenté en permanence par la galerie Alice Mogabgab Beyrouth/Bruxelles et par la galerie Bouchindhomme, Montpellier.