Des échos manifestes résonnent entre les cimaises. Malicieusement complices dans un envers basculé comme un endroit bousculé, Rolino Gaspari et Bernard Rousseau mêlent leurs travaux pour la première fois.

Court séjour. Plus qu’une exposition, c’est une expérience qu’ils viennent créer, insolite et partageuse. Par l’entremise de Magazine Aléatoire, la médiation se métamorphose en moments de création participative autour des mots de l’art, de l’instant, du vivant singulier.

Quinze jours suffisent pour voir l’évidence des points d’accroche, entre dessin et peinture, entre peinture et sculpture. Pour sentir la proximité des processus de métamorphoses que les artistes convoquent dans leur élan de création farouche. À l’échafaudage d’images coperniciennes de Rolino Gaspari répond l’ombre d’une figure enfouie. Lorsque Bernard Rousseau traverse l’image et dérive dans les profondeurs de la peinture, un calembour visuel surgit chez son voisin.

Et comme nous ne sommes jamais assez, les visiteurs sont invités à participer.

Rolino Gaspari

Les créations de Rolino Gaspari sont des travaux mis en oeuvre, faits de bonds et rebonds, de gambades et pirouettes ressemblant à un jeu sous des influences tapageuses et des attitudes insolentes proches de celles de Dada, Fluxus, de l’Art Brut ou l’Arte Povera… elles sont libres de toute attache ou culture esthétique bien pensantes.

Rolino Gaspari nous dévoile le presque rien des éléments utilisés, un processus de métamorphoses passant d’une économie de matériaux rudimentaires à celle de matériaux maquillés propres à réagencer la représentation des figures animales ou humaines en d’étranges motifs. Couleurs, graphismes et espaces y sont porteur de rudesse, de rugosité… une forme d’abstraction à la fois expressionniste et géométrique lancée à la sensuelle vulgarité du sensible.

Bernard Rousseau

La démarche artistique de Bernard Rousseau articule et met en résonance les pratiques souvent intimement liées du dessin et de la peinture, étend par des ramifications à la sculpture, la vidéo et l’installation, la volonté de questionner l’ambiguïté du regard, instaurer le trouble, créer des tensions en mettant le visible et le réel à l’épreuve.

Bernard Rousseau pense sa peinture en marchant. Voir et penser par les pieds, pour peindre, à la mémoire de ces paysages éprouvés, de pics en rivières et de forêts en lacs, ces grands corps en souffrance et en joie que sont la peinture et la nature.

Entre dessein et désir, cadence et rythme, endroit et envers de l’image, son oeuvre se pose comme une rencontre à la frontière des mondes.

Les rendez-vous

— Samedi 22 avril, 20 h 30 / 21 h, “Ronde de nuit” :
visite nocturne de l’exposition à la lumière unique de lampes, accompagnée des artistes
(inscription obligatoire via dis-moi@magazine-aleatoire.fr ; jauge de 20 personnes maximum).

— Jeudi 27 avril, 20 h 30 / 21 h, “Ronde de nuit” :
visite nocturne de l’exposition à la lumière unique de lampes, accompagnée des artistes
(inscription obligatoire via dis-moi@magazine-aleatoire.fr ; jauge de 20 personnes maximum).

— Dimanche 30 avril, 18 h / 21 h, finissage chahuté :
soirée de clôture de l’exposition, un début de décrochage ponctué de nouvelles oeuvres
à découvrir.

Exposition organisée en collaboration avec le Magazine Aléatoire