Portraits, La collection Florence et Damien Bachelot

L’exposition Portraits constitue le troisième volet d’un triptyque pensé autour de la collection de Florence et Damien Bachelot, après l’Hôtel des Arts de Toulon en 2018 et la Villa Médicis à Rome en 2022. Le musée Réattu, grâce à son riche département photographique, a toujours noué des liens étroits avec des artistes, galeristes et collectionneurs du monde entier. 

Mais pour la première fois de son histoire, il offre ses cimaises à une collection privée. Profondément attachés à la qualité et à la valeur historique des tirages qu’ils acquièrent, Florence et Damien Bachelot ont constitué depuis une vingtaine d’années une collection unique, aujourd’hui riche de près de 1000 œuvres, qui illustrent les différentes facettes de la photographie humaniste, documentaire et sociale du début du XXe siècle à nos jours. Le thème du portrait est une des lignes de force de la collection : « L’essence de notre collection est l’humain. 

Ce n’est pas un choix délibéré, mais une constatation de nos choix au fil du temps. Dans cet esprit, il est logique que le portrait puisse être une des pierres angulaires de la collection, avec des clichés de personnes seules ou de groupes mais aussi, de façon plus large, des images qui sont les reflets de situations humaines » (Damien Bachelot). Le portrait, en tant que miroir fidèle ou déformant de la réalité, permet de décliner la grande variété de regards que les photographes portent sur leurs modèles, cherchant à sonder les méandres de l’esprit à travers le corps, les traits du visage ou le regard. 

Comme genre, le portrait interroge les missions assignées traditionnellement à la photographie – identifier, reconnaître, inventorier, classer – et nous éclaire, à travers les époques, sur le contexte sociologique, politique, religieux ou culturel de nos sociétés.

120 œuvres ont été sélectionnées pour l’exposition, qui s’articule autour de cinq temps forts 

Jacques Léonard, L’esprit nomade

Le musée expose, en partenariat avec la Fundación Photographic Social Vision, le travail peu connu en France de Jacques Léonard, avec une sélection de plus de 150 photographies.

Ses images, d’une veine très humaniste, rendent compte de la vie citadine : rues, marchés, fêtes, parcs d’attractions, sport, foires, port et front de mer marqué par le développement du tourisme…

Son mariage avec Rosario Amaya, gitane du quartier de Montjuïc, lui ouvre les portes de sa communauté. Portant sur elle le regard d’un membre de la famille, ses images constituent l’une des collections les plus importantes sur la culture gitane.

L’exposition mettra aussi en lumière deux séries exceptionnelles : Évadés, de 1943, reportage sur le passage par l’Espagne de Français fuyant le fascisme pour embarquer vers l’Afrique; La División Azul, de 1954, qui témoigne du retour en Espagne, des survivants de la División Azul, 45 000 hommes envoyés par Franco en soutien à l’armée nazie dans l’invasion de la Russie.

Jacques Léonard (né en 1909 à Maisons-Laffitte – mort en 1994 à l’Escala (Espagne)) a d’abord travaillé dans le cinéma, notamment auprès d’Abel Gance. C’est au cours d’un voyage de repérage, qu’il découvre l’Espagne, où il s’installe définitivement en 1952. Il y devient photographe professionnel, collaborant à différents organes de presse et monte son propre laboratoire, dédié à la photographie publicitaire. Il multiplie reportages et travaux jusqu’en 1975, année où il abandonne la photographie pour des raisons de santé.

Cette exposition fait partie de la séquence « Arles Associé » des Rencontres d’Arles