Parallèlement à la photographie, j’accompagne des personnes âgées dépendantes. Pour certaines, je suis l’unique lien social. J’interviens auprès d’elles à domicile.

Les journées s’articulent autour d’actes simples de la vie quotidienne. S’ils sont suffisamment valides, nous sortons. Lors de ces promenades, ils me livrent parfois des confidences sur leur chemin de vie.

Grâce à cette présence quotidienne, ils m’ont acceptée jusque dans leur intimité. J’ai pu rendre
visible l’invisible. Ils sont au centre de mon projet professionnel et photographique.

J’ai souvent photographié les objets. Ils sont une empreinte de leur vécu. Ils font partie de leur mémoire. De plus, ils sont précieux pour eux. Beaucoup de vieux ont connu la guerre et savent le prix des « choses ».

Ces images sont un témoignage de leur quotidien.

Biographie

Je suis née en Algérie, arrivée en France à l’âge de 6 ans (1980), j’ai été complexée par mon milieu social. J’ai grandi dans une fratrie de six enfants. Je me sentais différente et j’avais du mal à trouver ma place.

L’appareil photo m’a aidé à combattre ma timidité. Ce médium structure ma vie intellectuelle.
La photographie m’accompagne sur mon chemin de vie. Elle me donne la parole. Celle là même que je prête aux personnes vulnérables que j’accompagne.

J’utilise la photographie pour parler, par exemple, des vieux, au travers de leurs objets qui  deviennent de magnifiques natures mortes. Cela me permet de montrer l’intimité tout en respectant leur désir de pudeur. Ils nous projettent aussi dans un imaginaire.

J’ai envie de mettre de la poésie et de la douceur dans mes projets. Même si je parle de la fragilité de l’humain.
Deux photographes auteurs, Jean-Charles Gros et Richard Petit, m’accompagnent et me conseillent.