Soyez bien informé !

Abonnez-vous à La Lettre du mois & L’Hebdo du dimanche

Les Incontournables

Contemporanéités de l'art soutient la jeune photographie

Lieux d’exposition

Le + Récents

Gilles Favier – Le monde en face

Du 15 septembre au 23 décembre 2023 – Vernissage jeudi 14 septembre à 18h30

Si nous connaissons Gilles Favier comme le directeur artistique d’ImageSingulières, nous connaissons moins son travail personnel. Gilles Favier est avant tout un photographe, humaniste et politique au sens large du terme.

ImageSingulières prenant de nouvelles directions, j’ai souhaité dédier la dernière exposition de l’année à mieux faire connaître son travail photographique.

Membre de l’Agence VU’ pendant 30 ans, fidèle du journal Libération, il accomplit un travail de documentariste qui nous amène à porter sur la société un regard différent, à nous réinterroger.  Ses photographies saisissent avec empathie des tranches de vie qui ne nous sont pas si étrangères, parfois même familières.

Nourrit aux images de Diane Arbus, Gilles Favier photographie celles et ceux qui ont, en partie, construit la France d’aujourd’hui. Des Français qui malgré la crise restent fiers de leurs valeurs républicaines et prêts à les défendre. Mais pas seulement. Il s’intéresse plus largement à ces hommes et ces femmes qui appartiennent à la classe populaire, et bien au-delà de l’hexagone.

Pour cette rétrospective, nous montrerons notamment ses travaux sur le conflit nord-irlandais à Belfast, les à-côtés du tournage de La Haine, sa vision intime de Valparaiso, les quartiers nord de Marseille, les traces du monde ouvrier à Saint-Etienne, la route des esclaves, sur les traces de Pierre Verger entre le Bénin et Bahia, et sa série One Star Hôtel.

Gilles Favier revendique sa fonction de photographe documentaire, de témoin, analyste et complice, et affirme la nécessité d’une forme photographique, non spectaculaire, pour rendre compte.

Valérie Laquittant, directrice d’ImageSingulières

 

Ils vivent à Marseille, ou au Bénin, à Belfast, à Saint-Etienne, à Valparaiso ou en banlieue parisienne et ils nous regardent.

Eux, hommes, femmes ou enfants, ce sont des personnages que Gilles Favier a rencontrés au cours de ses divers projets.

S’il a décidé de les regrouper c’est qu’ils ont été des éléments clé de son exploration de groupes sociaux ou de situations sur lesquels il a choisi de mener ses enquêtes visuelles qui révèlent un état du monde d’aujourd’hui. C’est également parce qu’après avoir terminé son travail, il a continué à entretenir des relations, amicales la plupart du temps, et qu’il les a considérées comme une sorte de famille née du travail.

Tous ces gens qui nous regardent dans l’approche frontale que Gilles Favier affectionne ne se connaissent pas. Et pourtant, au-delà de leur situation propre (chômeurs en Europe, victimes de mines en Angola, immigrés) ils existent comme un groupe cohérent. Ou, plus exactement, le regard porté sur eux assure la cohérence entre ces visages si divers.

Ce regard sans maniérisme est d’abord un regard de respect, une mise en évidence de ce qu’il y a d’humain et de digne dans chacun de ceux que le photographe fixe, confrontant son point de vue au leur pour cet étrange exercice du portrait qui se résume en un face à face, en une tension, en un échange. Car, dans ces portraits apparemment si simples il y avait véritablement échange.

Il existe des photographes qui aiment plier leurs « modèles » à une forme pré-établie. Gilles Favier, lui, cherche à transformer l’inévitable affrontement des regards auquel obéit le genre en une manière de partage. En un instant de dévoilement où chacun retrouvera son compte parce que le respect est évident entre deux individus. Alors, et seulement alors, il est possible que nous, qui ne connaissons aucun des personnages qui nous regardent droit dans les yeux, les regardions également sans nous transformer en voyeurs.

Cette preuve d’humanité est également une reconnaissance, une façon de dire merci à ceux qui ont accepté la confrontation et le risque de se voir représentés tels qu’ils ne s’imaginaient pas. La démarche, alors que les photographes sont souvent prédateurs est suffisamment rare pour que Gilles Favier en soit remercié.

Christian Caujolle

Centre photographique documentaire – ImageSingulières 15 rue Lacan 34200 Sète

Je partage !

Pour suivre l’actualité du sud de la France tout simplement !

Abonnez-vous à La Lettre du mois & L’Hebdo du dimanche

error: Le contenu de ce site est protégé !
×