«Nous essayons de survivre au chaos grâce à l’ordre de l’art.»
Jaume Cabré- Confitéor

Enfants, certains collectionnaient les images des animaux du monde, d’autres les footballeurs des albums Panini. Aujourd’hui encore les enfants collectionnent dans ces albums les sportifs, les héros des comics ou des célébrités du monde Disney. Plus grands, les mêmes ou d’autres amassent leurs trophées de cartes postales, de voitures ou de papillons…

Et cela n’est pas que futilité. Nous cherchons tous à contenir, à comprendre le tumulte qui nous entoure. Dans ce chaos, les scientifiques classent, ordonnent, construisent un sens, une rationalité possible. Les artistes utilisent leur médium, Gaël Clariana photographie.

Il regarde, prélève, assemble les morceaux du quotidien. Que ce soit au Familistère de Guise, dans les zones pavillonnaires du Pas-de-Calais, ou ici, en Picardie rurale dans le monde de la chasse, il appréhende et représente le monde de nos semblables. Des gestes simples, des trophées modestes, des moments pour être ensemble, mais aussi des instants pour dominer le monde… il en prend note.

Dans l’objectivité toute relative de la photographie documentaire, Gaël Clariana relate par petites touches la réalité du visible. Un pas en avant, un pas en arrière, il trouve la bonne distance pour percevoir ce monde terriblement humain, dérisoire et parfois attendrissant ; le nôtre.

Claude Belime

Biographie de Gaël Clariana

Gaël Clariana est né en 1971 et réside à Amiens. Diplômé de l’ÉSAD en

1998, photographe, il partage ses activités entre des recherches personnelles

et des travaux de commandes (patrimoine, cinéma…), il débute en photographiant le patrimoine gothique dans un premier temps pour le Centre Gothique en Picardie

et dans un second pour MONUM à Paris. Il enseigne à la Faculté des Arts d’Amiens. Il devient artiste associé à l’acap (pôle image Picardie) en 2000. Révélation pour ce médium à l’age de 10 ans, dès lors il ne cessera de photographier, il considère cette pratique magique, fascinante et captivante.

A 17 ans, il acquiert son premier laboratoire et approfondit la pratique du tirage qu’il trouve essentielle au prolongement de l’enregistrement photographique, mais aussi une manière de modeler la lumière. Très tôt il pense au bien fondé de la couleur et en sa capacité d’émotion. Deux rencontres successives avec William Eggleston le confortent dans le choix de l’utilisation de la photographie couleur dans son travail.