Règles, protocoles, contraintes, programmes…forment le vocabulaire plastique de Florian Schönerstedt. Une grande part de sa pratique est liée à l’acquisition de « matières premières ». Elle est à la fois un point de départ et une fi­n en soi.

Objets manufacturés, éléments végétaux, enregistrement d’actions… les récoltes sont très diverses. La mise en place régulière de règles et de protocoles dans son travail l’ont mené à travailler avec de nombreux scientifi­ques, liant sa pratique à la démarche scientifi­que autant par mimétisme que par divergence, fonctionnant comme un révélateur.

Au cours de son temps de résidence, au sein de la société SAP Labs France, Florian Schönerstedt, a pu développer un générateur de CV d’artiste par algorithme, avec lequel tout un chacun peut ainsi devenir, comme le dit l’expression « sur le papier », un artiste. Au travers d’une interface très simple, le public est invité à remplir un formulaire informatique.

L’algorithme va ensuite générer un faux CV d’artiste crédible, uniquement basé sur les 4 données renseignées. Cette installation, bien loin de l’image d´Épinal, met en avant une part moins romantique de l’artiste qui ne serait plus en mesure de se définir uniquement par son œuvre. Ce projet, réalisé avec l’aide de la société SAP Labs France et plus particulièrement son équipe de recherche en sécurité, utilise un algorithme se servant pour partie de données du site Documents d’artistes PACA pour s’entraîner.

Outre les œuvres réalisées dans le cadre de la résidence, l’exposition fera également le lien avec des œuvres plus anciennes du travail de Florian Schönerstedt, tel que Les feuilles de l’arbre qui n’existe pas, conçue par l’artiste en collaboration avec le scientifi­que Romain Trachel. Entre cabinet de curiosités et laboratoire, l’installation décline différents travaux où s’entremêlent les besoins du scienti­fique pour sa recherche avec ceux de l’artiste.

*La résidence Art&Monde du travail est un dispositif initié par le Ministère de la Culture, et dont l’ambition est de favoriser la rencontre entre l’art, principalement les arts visuels, et les mondes du travail, c’est-à-dire l’entreprise considérée au sens large avec tous ses acteurs – de la direction aux salariés.