Pascale Hugonet
Du 30 mars au 29 avril 2023
A l’origine de mon travail, une double question.
D’abord, le temps. Non pas le temps qui se mesure, mais celui plus poétique, plus existentiel, qui se perçoit ; Ce temps là ne peut se penser sans la question de la disparition.
Et puis l’écriture ; celle qui pourrait être un au delà du langage, une volonté de signifier autrement, contre la norme du lisible.
L’écriture illisible pour évoquer le non-dit, l’interdit, ce qui fait écart ou lien entre le dicible et l’indicible.
J’ai dès lors engagé un travail sur le signe, la trace, l’écriture spéculaire, la répétition du geste comme engagement physique du temps « en mouvement ».
Le récit rédigé est la matière première de l’œuvre ; quelque soit le geste, le texte est rendu illisible et je n’en garde pas copie. Il appartient au passé et ne laisse qu’une trace à peine visible de son existence. Il est là pourtant, qui structure l’œuvre.
Ainsi, je cherche à questionner le lien entre l’histoire (le récit) et la mémoire (sa trace subjective).
Chaque jour, comme une pulsion de vie, je suis à l’atelier…
Il y a d’abord une nécessité dans la mise en œuvre.
Elle démarre toujours par une matérialité affirmée : la cire, le torchon, le papier.
Puis je décide de l’identité narrative.
Par tâtonnements et ajustements successifs, le protocole se précise ensuite dans l’expérimentation ; formes, couleurs, assemblages, mes choix se font avec la matière, sans croquis préalable.
Le geste obsessionnellement répété en définit la topologie.
Une œuvre après l’autre, le mode d’intervention se déplace à peine, la série se dessinant imperceptiblement dans cette frêle évolution.
Influencée par l’œuvre de Dadamaino et ses Lettres muettes, ma recherche s’inscrit dans le non spectaculaire ; je raconte mon temps de façon silencieuse, n’en laissant deviner qu’un écho plastique.
Epigraphie et Stratigraphie évoquent la recherche en creux d’une écriture ancienne sous jacente, Le texte n’est quasi pas visible, seule demeure une géographie incisée dans la cire, révélant par endroits la profondeur de la matière.
Galerie Le Confort des Étranges 33 rue des Polinaires 31000 Toulouse
Ouvertures: jeudi de 17 à 20h vendredi-samedi: 16 à 20h. Tél: 06 63 69 29 52. et sur rendez-vous.