Pour sa première exposition en France, Paco Lafarga a choisi la galerie L’imagerie. Il présente dans ces lieux une trentaine de peintures

Paco Lafarga est un peintre espagnol, né à Saragosse en 1977. Comme de nombreux peintres, les débuts de l’artiste aragonais dans le monde de l’art remontent à son enfance. Il dessine et est attiré par ces disciplines depuis qu’il est très jeune. Mais sa formation est non académique ou universitaire. Au fil des ans, il commence à peindre et dessiner par lui-même. Non pas sans références, mais de façon plus intuitive et empirique, « en observant le monde et les choses… »  Bien qu’il ait étudié le tourisme, il a rapidement pris la décision de se consacrer entièrement à la peinture et dirige actuellement un atelier de dessin et de peinture.

 Il est plus qu’ évident que le travail de Paco Lafarga est en lien direct avec la peinture figurative réaliste. « Peut-être que c’est avec ce langage que je me sens le plus à l’aise, bien que ce ne soit qu’une excuse ou une apparence, car je suis très intéressé par ce qui n’est pas dit » . Il ajoute:  « Il est clair que je suis incliné vers l’être humain, vers la nudité, la chair, la sensualité, …. ». Mais loin d’être enfermé dans un courant, ou bien « écrasé » par ces thématiques classiques si référentielles, il opte pour une approche plastique toujours très libre.

« Je dessine ou je peins seulement ce que j’ai envie de dessiner ou de peindre. Pour moi, la peinture, c’est l’intuition, la séduction, l’intimité, le désir et surtout : empêcher la raison d’intervenir dans ce processus étrange. Je ne sais pas pourquoi je peins. J’essaie simplement de me convertir à la peinture, de la manière la plus convaincante. Tout ce désordre d’idées et de désirs, avec peu de planification, pas de barbelés…. C’est aussi simple que ça. »

Paco Lafarga est un peintre figuratif à l’expression bien affirmée. Ce serait une erreur d’essayer d’expliquer exactement sa technique.  Il la décrit lui-même d’ailleurs parfaitement.  Il commence simplement à peindre et va d’une façon ou d’une autre selon son instinct… Il n’y a pas de « pourquoi ni de comment » exacts. De part ses influences contemporaines, il expérimente toujours les formes et les techniques.  Comme un empressement à découvrir de nouvelles façons de créer.  Il utilise des matériaux comme la lame pour donner une texture et une approche différentes à son travail. Il travaille également avec le dessin, utilisant à la fois le graphite et le charbon de bois…. Ses chairs sont « non lissées » et matiéristes, son geste toujours nerveux et apparent, ses compositions empreintent de picturalité…. Comme un va-et-vient perpétuel entre classicisme et modernité, entre respect et transgression.

Il a fallu de nombreuses années d’observation des grands artistes pour atteindre le niveau que Paco Lafarga possède aujourd’hui. Une idole d’enfance pour le peintre de Saragosse est le surréaliste Salvador Dali : « ses dessins débordants m’ont laissé sans voix ». Plus tard, il commença à observer Rembrandt : « toujours une référence, sa chair et son regard souterrain comme un cri ». Antonio López, artiste espagnol de renom, est également l’une des influences de Paco Lafarga. L’artiste de Tomelloso l’a aidé à savoir quelle voie il voulait suivre.

Cependant, s’il y a un artiste qui a marqué un avant et un après dans la carrière de Paco, c’est sans doute Golucho, l’un des principaux représentants espagnols du Nouveau Réalisme: « Dans ma vie, un gentilhomme a croisé mon chemin, ou peut-être l’ai-je cherché, le seul vrai artiste vivant que je connaisse, le maître Golucho, qui m’a emmené chez lui et m’a appris à découvrir où les rêves et le désir fuient, qui avec son regard aiguisé a tracé un chemin risqué et définitif pour moi, une leçon de poésie et de vie », dit Lafarga. Il l’a rencontré en 2005, et depuis, plus qu’une relation professeur-disciple, c’est une amitié qui s’est renforcée au fil des ans.

Aujourd’hui, Paco Lafarga creuse sa propre voie, explore ses propres formes, expérimente ses techniques personnelles. Dans un savant et sensible mélange entre référentiel à son histoire des arts, et exploration plastique de la modernité. Les modèles de sa mythologie personnelle sont à la fois désir de représentation, et prétexte à l’exploration visuelle et graphique.

Parmi ses distinctions les plus importantes, Paco Lafarga a remporté le 1er prix du concours international de portrait Modportrait 2014 et il a participé à de nombreuses expositions individuelles et collectives dans des villes telles que Saragosse, Madrid, Barcelone ou Grenade.  Il est actuellement une des figures marquantes de la peinture figurative sur la scène artistique espagnole.