Dans le but de préserver la lande de son enfance et d’en garder une trace, Félix Arnaudin utilisa la photographie au tout début de cette technique. Son entreprise était grande et urgente, une course contre le temps qui lui demanda un total dévouement. Un travail qui l’a parfois conduit à la mise en scène, pour reproduire ce qu’il connaissait de son paysage et de la vie landaise, à mesure que tout ceci disparaissait. Son travail est d’une modernité incroyable, ses photographies sont construites, pensées, réfléchies, il s’agit d’une véritable démarche artistique.

C’est ce que mettent en valeur les expositions « EN REGARD », que la Maison de la Photographie des Landes propose régulièrement à Labouheyre. Il s’agit d’expositions autour d’œuvres contemporaines, associées au travail de Félix Arnaudin, permettant de plonger dans une lecture artistique qui se répond, d’hier à aujourd’hui.

Grâce aux partenariats que la Maison de la Photographie des Landes tisse avec d’autres institutions et/ou collections contemporaines, c’est une relecture des photographies de Félix, en résonance avec ce qui se fait aujourd’hui, qui vous est proposée.

Comment la photographie se place-t-elle en tant qu’image et s’ouvre-t-elle à d’autres champs artistiques ? Comment se répondent ces œuvres ? En quoi le regard de Félix Arnaudin est-il toujours très actuel ?

Cette année 2023, la série de propositions « EN REGARD » se poursuit grâce à une collaboration avec Le Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et le Musée d’Aquitaine, autour de la thématique de l’amour pour une exposition intitulée : « Mystérieux sentiments ».

Parmi ces choses que Félix Arnaudin aimait tant, il y avait d’abord sa lande, ses paysages, ses contes, ses récits et coutumes. Mais aussi la chasse et son attachement à ses chiens, fidèles compagnons. Et puis Marie Darlanne, jeune servante entrée au service de la famille Arnaudin dont il tombe amoureux malgré la différence de classe sociale. Leur relation suscita la réprobation générale et la colère de Clarisse Arnaudin, mère de Félix.

Félix, on le connaît amoureux, torturé, puis apaisé. On le connaît passionné de la lande et de toutes les merveilles qui la composent. On l’imagine avec beaucoup de cœur s’attardant sur les petits riens ici et là, comme un nid précieusement photographié pour en conserver la beauté fragile. On le sait perfectionniste, observateur de la grâce d’un instant, à tenter de capter la beauté, le regard de son grand amour, avant l’absence forcée, avant le manque et la souffrance. Jusqu’au retour tant attendu, jusqu’à la fin. La relation complexe qu’il entretenait avec sa mère est perceptible dans son œuvre, dans ses écrits, mais aussi dans l’unique portrait photographique qu’il réalisa d’elle, sur son lit de mort, n’ayant pu s’y résoudre avant, comme une dernière chance de la garder encore.
On lit beaucoup d’amour chez Félix, au fil de son journal, qui nous permet de suivre son histoire, ses émotions.

Cette exposition invite à découvrir différentes propositions autour de la notion d’amour ou de ce sentiment (d’amour) et de ses différentes variations, mettant en regard le travail photographique de Félix Arnaudin et une sélection d’œuvres contemporaines issues de la collection du Frac Nouvelle-Aquitaine MÉCA et du travail de l’artiste Ian Mc Leod.

Ainsi, de nombreuses lectures artistiques se répondent, nous faisant voyager au plus près de ces sentiments et de ses différentes variations.