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La colombe de la paix Pablo Picasso

Du 18 mars au 28 mai 2023 – Vernissage vendredi 17 mars à 18h30

Les œuvres de Vinça Monadé  sont remarquables de présences colorées et leurs formes primitives et soyeuses ne sont pas sans évoquer l’architecture hiéroglyphique des champs s’organisant autour de la construction et de la déconstruction du trait, révélant des structures binaires puissantes qui évoquent aussi des habitats primitifs et des tentures monochromes.

Chez Ivan Lassere, la noblesse intrinsèque des matériaux n’a d’égal que l’invisibilité du silence. La construction fragile et tenue de ses œuvres est peut-être l’empreinte d’un espace-temps indéfini. L’artiste, par sa méthode murement réfléchie, caresse l’infini des choses sans les circonscrire. La monochromie des lignes vibrantes, le cordeau à tracer sur la surface de la toile esquisse une origine, un pas, un exode et un effacement.

Le « désir de monochrome » serait-il une réponse à l’impudeur des Vénus et au leurre de la fable peinte ? Patrick Sauze  interroge avec une certaine subtilité la place du spectateur face à l’œuvre, son apparition et sa symbolique dans la structure du visible. L’artiste s’obstine à construire une surface vierge, « une inertie du plein, une dynamique du vide », une quintessence de la disparition du sujet au profit de sa périphérie.

Jean-Michel Courades, avec ses grilles, interroge l’ordre et le chaos, le statut de l’image. Sa peinture au tracé d’abord sinueux sous forme de boucles puis étirant la couleur dans des droites ressemblent à des tissages primitifs. La structure qui détermine ses compositions est toujours constituée d’éléments à peu près similaires. Il y a une systématisation des éléments picturaux illustrant des principes anciens de perception du monde. 

Dans sa genèse, à l’origine et contre toute attente, l’outil géométrique est apparu  dans de nombreuses cultures comme une mesure face aux mystères de l’au-delà.

Découlant de croyances, la géométrie est le premier témoignage d’une relation entre l’homme et l’univers. Le cercle, le carré et ses dérivés, le triangle, la ligne et le point imposeront au chaos une direction qui ordonne le monde.

Les croyances orientales, les civilisations traditionnelles, les philosophes de l’antiquité puis les penseurs de la Renaissance feront de l’équilibre des formes l’entité harmonique  parfaite que s’attribue l’homme face à l’infini.

La géométrie fut un moyen de tenir l’homme en phase avec « ce qui se tient au-dessus », à grand renfort de pyramides, de temples parallélépipédiques, de cubes surmontés de coupole, de nombres d’or, de perspectives et autres suites mathématiques.

Après les mythes viendront les rites symboliques expliquant la prolifération de motifs géométriques peints sur toute sorte de supports et d’objets. Damiers, rhombes, hexagones, fractales sont des traces uchroniques. Elles proviennent en partie de l’alphabet de la nature ou de notre environnement immédiat, se muant en rituels et en signes transmis ou réinventés au fil des siècles.

Des premiers idéographes très schématisés (dérivant de l’idéogramme) découleront des écritures artistiques plus complexes. Les artistes puiseront dans l’éventail très large de cette histoire jusqu’au land art qui fera sortir la géométrie de son cadre.

Cette exposition cherche à révéler cette « origine sismique et multiple » de la forme dans l’art géométrique d’aujourd’hui, cette quête amenant à la « réduction » d’un schéma et à la création  d’un rythme particulier.

« Le besoin de géométrie découle aujourd’hui d’un langage intime plus que d’un dogme. Il faut le comprendre comme un désir poétique ».

Lorsque l’on parle d’art géométrique, on pense d’abord aux expériences radicales menées par les pionniers de l’abstraction au début du XX qui réduiront la surface du tableau à des jeux de formes simples mais a priori, impénétrables et hermétiques. Pourtant, Mondrian imagine faire de ses lignes verticales et horizontales et de ses aplats de couleurs primaires « la synthèse spirituelle de tous les arts ».

Quant à Malevitch, plus radical encore, son carré blanc sur fond blanc ouvrait la voie de « l’absolu métaphysique ».
L’art géométrique moderne et

contemporain, tel que nous le connaissons, s’est donc largement inspiré de modèles traditionnels. Il apparaît aussi comme un désir d’ascèse et de clarté. « Less is more », la fameuse devise de Mies Van der Rohe pousse l’intention créative au dépouillement, à la sensibilité réduite à l’utopie d’un langage autonome : « VOIR ENFIN L’ART ». Pour autant, les artistes ne se sont pas systématiquement dégagés de toutes convictions spirituelles.

Alain-Jacques Lévrier-Mussat, historien de l’art, commissaire de l’exposition

Nayart – la Minoterie 22 Chemin de la Minoterie · 64800 NAY · Tél. : 05 59 13 91 42

Ouvert du jeudi au dimanche de 15h à 19h. 

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