Eric Bourret – Natura, installation photographique
Du 15 mai au 13 novembre 2023
Artiste-marcheur, Eric Bourret consacre l’ensemble de son œuvre à l’Infini paysage.
Arpentant depuis 30 ans les massifs des Alpes, les espaces Himalayens ou les forêts primaires de la Macaronésie, l’artiste tente de traduire à l’aide d’installation photographique, l’ensemble de ses marches d’une durée de quelques jours à plusieurs mois et l’expérience qui en résulte.
Au cours de ses marches, de quelques jours à plusieurs mois, selon un protocole précis qui détermine le nombre et les espacements des prises de vue, l’artiste superpose différentes vues du même paysage sur un seul négatif. Ces séquences intensifient et accélèrent l’imperceptible mouvement des strates géologiques et figent l’éphémère temporalité de l’homme.
L’accident, l’imprévu sont assumés dans ce concept de saisies photographiques aléatoires. Cette éphéméride photographique désintègre la structure de l’image initiale et crée une autre réalité mouvante, sensible. L’image née de ce « feuilleté temporel » est vibrante, oscillante, presque animée. Elle témoigne d’une expérience subjective, ainsi qu’il le confie lui-même : « Je suis constitué des paysages que je traverse et qui me traversent. Pour moi, l’image photographique est un réceptacle de formes, d’énergie et de sens. »
Il propose aux Tours et remparts d’Aigues-Mortes 12 « installations photographiques ». Le visiteur s’approprie peu à peu les séquences de l’artiste, au cours d’un voyage lent et poétique, dont la marche rythme la découverte. La scénographie originale conçue par l’auteur, met en tension l’architecture médiévale et les images posées, suspendues, couchées. Les oeuvres d’Éric Bourret racontent la vitalité de la Nature d’ici et d’ailleurs, ouvrant des perspectives sur le paysage environnant. Mais c’est avant tout la profonde beauté plastique qui nous saisit.
La mer et l’eau constituent le fil conducteur de l’expo-promenade – en résonance immédiate avec l’histoire d’Aigues-Mortes et sa lagune bordant la Méditerranée -, dévoilant à la fois la puissance de l’instantané narratif dans les séries « NO LIMIT « , « ZÉRO L’INFINI » ou l’abstraction lyrique d’une matière qui interroge le visiteur dans les installations « PERPETUUM MOBILE », « KOSMOS » ou les partitions vibrantes des séries « PRIMARY FOREST » et « ARBOS ». Enfin, Eric Bourret nous fait partager son regard sur la Camargue, dans les photographies réalisées au cours de sa résidence l’hiver 2022, sur ce territoire plat et horizontal.
Eric Bourret
Né en 1964 à Paris, Éric Bourret vit et travaille dans le Sud de la France et en Himalaya. Son oeuvre d’«artiste marcheur» s’inscrit dans la lignée des Land-Artists Anglais et des photographes-arpenteurs de paysages.
Depuis le début des années 1990, Il parcourt le monde à pied, traversant tout horizon à toute altitude, effectuant des prises de vues photographiques qu’il nomme « expérience de la marche, expérience du visible ». Dans ces images, Éric Bourret exprime les transformations sensorielles et physiques profondes que provoque la marche. L’expérience du trajet parcouru exacerbe la perception et la réceptivité au paysage.
Au cours de ses marches, de quelques jours à plusieurs mois, selon un protocole précis qui détermine le nombre et les espacements des prises de vue, l’artiste superpose différentes vues du même paysage sur un seul négatif. Ces séquences intensifient et accélèrent l’imperceptible mouvement des strates géologiques et figent l’éphémère temporalité de l’homme.
L’accident, l’imprévu sont assumés dans ce concept de saisies photographiques aléatoires. Cette éphéméride photographique désintègre la structure de l’image initiale et crée une autre réalité mouvante, sensible. L’image née de ce « feuilleté temporel » est vibrante, oscillante, presque animée. Elle témoigne d’une expérience subjective, ainsi qu’il le confie lui-même : « Je suis constitué des paysages que je traverse et qui me traversent. Pour moi, l’image photographique est un réceptacle de formes, d’énergie et de sens. »
« Les oeuvres qu’il réalise depuis près de trois décennies procèdent pour la plupart d’explorations solitaires au sommet de l’Himalaya, au sein des forêts primaires de Macaronésie ou sur les étendues volcaniques islandaises. Le protocole de leur production en est presque systématiquement le même.
Plus de six mois par an, Bourret marche. Au terme de plusieurs jours d’un parcours méticuleusement préparé, alors qu’il éprouve pleinement son terrain, il débute un patient travail de prise de vue, progressivement augmenté à mesure qu’il se déplace. Nulle approche documentaire ou pittoresque cependant sur les images résultant de ces incessants parcours, pas plus que la moindre tentation sensationnaliste à laquelle pourraient cependant l’inciter ses territoires de prédilection.
Les photographies d’Eric Bourret relèvent au contraire d’une indéniable modestie. Elles détiennent surtout une forte dimension méditative qui procède de leurs effets de nébulosité visuelle, de leur aventureux travail de déstabilisation des rapports d’échelle et de leur forte plasticité vibratoire, souvent jusqu’à l’abstraction. S’immerger dans leur délicatesse intense, au gré des séries qu’elles composent comme au long des trajets ritualisés qui les ont vu naître, confère à l’expérience poétique ».
Nicolas MISERY, 2021 / FLUX Centre de la Vieille Charité, Marseille 2021
Tours et remparts d’Aigues-Mortes 30220 Aigues-Mortes Tél : 04 66 53 61 55
- Arts Plastiques, Installation
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