Celine_A – Qui me vend une fleur aujourd’hui ?
Du 1er juin au 22 juillet 2023 – Vernissage jeudi 1er juin 18 h
Première exposition personnelle de Celine_A, Qui me vend une fleur aujourd’hui ?, s’inspire de l’œuvre d’Antonia Pozzi. A l’instar de la poétesse italienne et de son œuvre entremêlant la délicatesse des paysages alpins et la violence du désespoir amoureux, Celine_A allie à la beauté florale la brutalité du rejet du déchet horticole. Et à ce questionnement sur nos rapports aux végétaux, au temps et à l’Autre se mêle une réflexion sur notre système de valeurs, de hiérarchie et de domination.
Telle une collectionneuse, une chercheuse, une botaniste, l’artiste récolte des végétaux. Au regard du XXIe siècle, ses collectes sont composées de déchets de l’industrie horticole. Celine_A récupère des restes, issus d’un processus de production et de consommation. Dans l’atelier, les fleurs, branches et feuilles sont tour à tour, maniées telles des pinceaux, parfois directement encrées, séchées, ou encore photographiées, et dessinées. Chaque variété est explorée, aucune n’est isolée. La souplesse ou la rigidité, la fragilité ou la robustesse rendent ses gestes expérimentation.
La manipulation régulière de fleurs non choisies a fait de la contrainte un acte central au coeur du processus artistique de Celine_A. Le végétal introduit de l’inattendu et de l’incontrôlable. Des premières empreintes végétales en noir et blanc, aux plus récentes explorations plastiques de bouquets fanés, elle déploie une multitude de variations élaborées entre ce vivant et l’acte de création. La forme et la matière des éléments, engendrent un acte collaboratif entre la main de l’artiste et le végétal. Le geste créatif réhabilite la matière. Celine_A répare, elle revalorise ce qui a été jeté. Elle restaure le lien.
Ainsi, au travers de cette alternance de branches dénudées ou de fleurs à profusion, de couleurs ou de noir&blanc, les créations de Celine_A questionnent la vision dualiste de notre société. Femme/homme, nature/culture sont des entités qui s’entendent par opposition. Ces concepts sont justifiés par un système de valeurs, de hiérarchie et de domination.
Aujourd’hui comme hier, des hommes et des femmes élaborent un autre rapport au monde. La nature n’est pas extérieure, composée d’objets utiles à l’homme mais elle constitue notre atmosphère, notre milieu. Pensées comme inertes dans la société occidentale et donc exploitables à outrance, les plantes sont en fait à l’origine de la vie ; elles font le monde.
Regard Sud galerie 1/3 rue des Pierres Plantées 69001 Lyon Tél +33 (0)4 78 27 44 67
- Arts Plastiques
- | Publié le