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Sur mes cahiers d’écolier  Sur mon pupitre et les arbres  Sur le sable sur la neige  J’écris ton nom 
Sur toutes les pages lues  Sur toutes les pages blanches  Pierre sang papier ou cendre  J’écris ton nom 
Sur les images dorées  Sur les armes des guerriers  Sur la couronne des rois  J’écris ton nom 
Sur la jungle et le désert  Sur les nids sur les genêts  Sur l’écho de mon enfance  J’écris ton nom 
Sur les merveilles des nuits  Sur le pain blanc des journées  Sur les saisons fiancées  J’écris ton nom 
Sur tous mes chiffons d’azur  Sur l’étang soleil moisi  Sur le lac lune vivante  J’écris ton nom 
Sur les champs sur l’horizon  Sur les ailes des oiseaux  Et sur le moulin des ombres  J’écris ton nom 
Sur chaque bouffée d’aurore  Sur la mer sur les bateaux  Sur la montagne démente  J’écris ton nom 
Sur la mousse des nuages  Sur les sueurs de l’orage  Sur la pluie épaisse et fade  J’écris ton nom 
Sur les formes scintillantes  Sur les cloches des couleurs  Sur la vérité physique  J’écris ton nom 
Sur les sentiers éveillés  Sur les routes déployées  Sur les places qui débordent  J’écris ton nom 
Sur la lampe qui s’allume  Sur la lampe qui s’éteint  Sur mes maisons réunies  J’écris ton nom 
Sur le fruit coupé en deux  Du miroir et de ma chambre  Sur mon lit coquille vide  J’écris ton nom 
Sur mon chien gourmand et tendre  Sur ses oreilles dressées  Sur sa patte maladroite  J’écris ton nom 
Sur le tremplin de ma porte  Sur les objets familiers  Sur le flot du feu béni  J’écris ton nom 
Sur toute chair accordée  Sur le front de mes amis  Sur chaque main qui se tend  J’écris ton nom 
Sur la vitre des surprises  Sur les lèvres attentives  Bien au-dessus du silence  J’écris ton nom 
Sur mes refuges détruits  Sur mes phares écroulés  Sur les murs de mon ennui  J’écris ton nom 
Sur l’absence sans désir  Sur la solitude nue  Sur les marches de la mort  J’écris ton nom 
Sur la santé revenue  Sur le risque disparu  Sur l’espoir sans souvenir  J’écris ton nom 
Et par le pouvoir d’un mot  Je recommence ma vie  Je suis né pour te connaître  Pour te nommer 
Liberté. 
Paul Éluard. Poésie et vérité 1942 (recueil clandestin) Au rendez-vous allemand (1945, Les Éditions de Minuit) 
  
Contemporanéités de l’art existe depuis 16 ans. Il est un espace de liberté et de libre expression. 
Quoiqu'il arrive, il le restera ! 
De tout temps, la poésie, les poètes, l’art, la culture, les libres penseurs se sont fait attaquer par l’extrême droite En fait, c’est à toutes celles et ceux qui créent de manière libre et indépendante. 
il pourra être nécessaire de désobéir, voire de résister. 
Nul besoin de vous expliquer ce que vous avez à faire, c’est à chacun.e de prendre ses responsabilités. 
« Finalement, une plante si on ne l’embête pas trop, ça devient un arbre. Souhaitons aujourd’hui, plus que jamais, faire advenir des forêts.» Didier Aschour 
Philippe Cadu          |