Tom Wood « Every day is Saturday » – Mougins

Tom Wood « Every day is Saturday »
Du 18 juin au 16 octobre 2022
Le Centre de la photographie propose une projection-rencontre :
Five Days with Tom d’Emmanuel Bonn Samedi 15 octobre 2022
Pour le dernier week-end de l’exposition « Every day is Saturday : Tom Wood », le Centre de la photographie de Mougins organise une journée de projection, de visite et de rencontre en partenariat avec le festival L’IMAGE_SATELLITE.
Coproduite avec le Centre d’art GwinZegal de Guingamp et inclue dans la programmation des Rencontres d’Arles dans le cadre du Grand Arles Express, cette exposition a été classée par le journal Le Monde comme l’une des plus importantes à voir en France pendant l’été 2022.
Afin de donner un nouvel éclairage sur le travail de Tom Wood, le Centre de la photographie accueille Emmanuel Bonn, réalisateur, scénariste et producteur pour la projection de son documentaire Five Days with Tom. Il retrace les cinq jours qu’il a passés entre le Pays de Galles et Liverpool, avec Tom Wood, photographe essentiel de la scène artistique britannique.
Au fil de sa carrière, Emmanuel Bonn a rencontré de nombreux artistes tous animés par les passions qui nourrissent ses films : la peinture, la photographie et la musique.
La (re)découverte de l’exposition, le documentaire sur l’artiste ainsi que la rencontre avec Emmanuel Bonn plongeront les visiteurs au coeur de l’univers du photographe irlandais.
Au programme :
11h à 20h – Projection du film Five Days with Tom d’Emmanuel Bonn Entrée libre, diffusion en continu au Four à pain
15h – Visite commentée de l’exposition « Every day is Saturday : Tom Wood » Entrée selon tarifs en vigueur, Centre de la photographie
16h – Rencontre avec le réalisateur Emmanuel Bonn Entrée libre, au Four à pain
Cette exposition fait partie de la programmation des Rencontres d’Arles dans le cadre du Grand Arles Express.
Entre 1978 et 2001, le photographe Tom Wood arpente Liverpool. Rien n’échappe à son regard incisif, la relation entre femmes et hommes, le lien qui unit parents et enfants, la solitude mais aussi la solidarité, la dureté des temps que la communauté rend plus acceptable. Il prend le parti de dresser un portrait de la ville et de ses habitants, avec l’ambition de les saisir à vif. Ce portrait sans arrière-pensées des couches populaires au milieu des grandes friches industrielles et des terrains vagues configure un œuvre sans égale dans la photographie contemporaine.
Séries présentées :
Cammell Laird Shipyard
Commission du DPA (les Archives de la Photographie Documentaire britannique) sur la fermeture du chantier naval de la Cammell Laird, cette série prise en immersion dans le quotidien des ouvriers de 1993 à 1996 retrace un moment historique : la fermeture d’une véritable institution du Merseyside et la désindustrialisation de l’Angleterre.
Chelsea Reach – Looking for Love
Cette série prise au Chelsea Reach, un night-club sans prétention du quartier New Brighton, documente les soirées d’une jeunesse anglaise ordinaires avec ses rapports humains et ses look typiques : combinaisons, cuir ou sky, rouge à lèvres fluorescent, visages empourprés.
The Reds Liverpool
L’histoire de la ville se mêle à celle de son club de football, le mythique Liverpool Football Club, né en 1892 d’une scission avec Everton FC. À l’image de son entraineur Bill Shankly qui, pour la Coupe des clubs champions européens de 1978, s’est rendu en train au milieu des supporters jusqu’au stade londonien de Wembley, la photographie de Tom Wood est d’une grande modestie. En arpentant les rues familières, il capture la ferveur populaire qui anime Liverpool les jours de matchs.
Celui qui se met en quête d’infini ou de transcendance ne trouvera pas son lot au milieu de voyages en bus, à la sortie du stade, à l’embarcadère de la Mersey ou dans les vestiaires des chantiers navals. Quant à celui qui recherche une logique déterministe, un propos sociologique et politique de l’Angleterre, il pourra trouver ça et là des informations visuelles sur une période et un espace déterminés. Grâce à Tom Wood, on échappe aux stéréotypes auxquels une certaine photographie documentaire britannique nous a habitués.
L’œuvre forte de plusieurs séries, désormais « historiques », nous plonge dans l’atmosphère de l’Angleterre thatchérienne et post-thatchérienne. Depuis longtemps déjà, un vent mauvais avait commencé à souffler sur Liverpool. Et, au moment où Tom Wood intervient, il souffle encore, brutal. Une suite d’événements, comme la fermeture des chantiers navals, qui en s’ajoutant et se répétant, dresse un tableau cohérent d’un univers particulier, d’une époque, une guerre de classe, dont il ne restera bientôt plus que quelques traces et des portraits d’une rare noblesse, des portraits débarrassés du pathos héroïque. Il n’a jamais été facile pour la photographie de sortir de l’héroïsation.
À trop vouloir ériger en attitudes allégoriques, donc irréelles, la condition humaine, la photographie a parfois instrumentalisé le malheur et les peines. Elle a, de fait, sous-évalué les singularités, souvent plus porteuses de sens. Dans la volonté d’affirmer des principes photographiques, vouloir contracter une alliance « morale » avec une communauté de « petites gens », avec « le petit peuple », relève encore du défi et même de la provocation. Ce défi, Tom Wood l’a relevé sans discontinuité libérant l’empathie photographique du purgatoire où elle végétait.
Biographie
L’Irlandais Tom Wood (né en 1951) prend des photographies presque tous les jours. Après avoir étudié les beaux-arts à l’école polytechnique de Leicester de 1973 à 1976, il s’installe avec sa famille dans le Merseyside en 1978. Fasciné par le cinéma expérimental, il prend alors le parti de la photographie qu’il découvre seul. Un autodidacte donc qui restera fidèle à la chimie, au papier et à la chambre noire, un expérimentateur forcené de la technique, de la plus simple à la plus élaborée (du film périmé au panoramique).
C’est muni d’un Leica 35 qu’il arpente Liverpool et les rives de la Mersey entre 1978 et 2001 et prend le parti de dresser un portrait de la ville et de ses habitants : rues, pubs, clubs, marchés, chantiers, parcs ou encore stades de football. Ce portrait sans arrière-pensées des couches populaires au milieu des grandes friches industrielles et des terrains vagues configure un œuvre sans égal dans la photographie contemporaine.
Le travail de Tom Wood a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles. En France, il a été montré dans des festivals, dans le cadre de la Galerie Sit Down ou encore au Centre photographique GwinZegal de Guingamp (2012) et au Château d’Eau à Toulouse (2005). Ses œuvres ont rejoint les collections du MoMA et de l’ICP à New York, de l’Art Institute of Chicago et du Victoria & Albert Museum à Londres. En 2002, Tom Wood a reçu le « Prix Dialogue de l’Humanité » aux Rencontres d’Arles.
Commissariat : Jérôme Sother, François Cheval et Yasmine Chemali
Exposition coproduite avec Le Centre d’Art GwinZegal, Guingamp
Centre de la photographie de Mougins 43, rue de l’Église 06250 Mougins Tél : 04 22 21 52 12
Ouvert 13h – 18h Novembre – Mars : Fermé les lundis et mardis