Sylviane Bardou « Je garde le vertige dans la main » – Bram

Sylviane Bardou "Je garde le vertige dans la main"

Sylviane Bardou « Je garde le vertige dans la main »

Du 26 mars au 29 mai 2022

Que deviennent nos souvenirs quand ceux-ci sont mis à l’épreuve du temps et de la mémoire, et qu’ils sont confrontés à un travail plastique ?

Le souvenir est au centre du travail de Sylviane Bardou, et l’enfance en est la principale source d’inspiration pour tenter de retrouver les émotions premières.
« J’exprime le désir de revenir sur le passé avec l’esprit de l’enfance » (Louise Bourgeois).

C’est un travail qui prend la forme d’un autoportrait au fur et à mesure de son avancement. Parcours artistique, parcours de vie qui s’exprime sous la forme d’un itinéraire géographique d’un lieu à un autre, une narration graphique où les paysages défilent de part et d’autre d’une route parcourue à vélo, enfant, entre deux maisons.

Les souvenirs des lieux traversés sont exprimés comme un défilement d’images cinématographiques essentiellement en noir et blanc. Ils sont représentés avec une obsession d’archivage de la pensée. C’est une confrontation entre les paysages réels ayant subi les transformations du temps et ces mêmes paysages mémoriels transformés par les fruits de l’imaginaire et du remaniement émotionnel.

Ce trajet « territoire » à la mesure de l’enfance, est aussi le souvenir d’une liberté où le temps qui passe n’a pas d’emprise sur la conscience. La nostalgie de cette insouciance passée, des paysages qui ne sont plus, qui ne nous appartiennent plus, renvoie à ce que nous sommes, à ce que nous sommes devenus.

Cette expérience plastique sous la forme d’un va-et-vient, entre l’extérieur et l’intérieur, entre le dehors et le dedans de soi, est une circulation permanente de la pensée pour exprimer des émotions contradictoires, entre nos peurs et nos insouciances.

Dans la maison, je suis celle qui regarde au travers du miroir de soi-même, celle qui attend, qui s’interroge, une introspection. Les portes ouvertes ou fermées, les couloirs, les escaliers qui conduisent vers la lumière sollicitent des inquiétudes mais aussi des passages pour un transport vers un ailleurs. Serait-ce des passages obligés vers des paysages inconnus, dangereux, un vide, un futur ?

De la profondeur des racines à l’élévation vers les frondaisons, les métaphores permettent la mise à distance des actes : l’écorce comme la peau, les noeuds comme les cicatrices, la forêt en repli, le nid comme un abri précaire et incertain, la maison pour apprivoiser ses fantômes.

À travers cette idée centrale qu’est le souvenir, s’exprime un désir vain et profond de refaire le chemin comme pour retricoter le passé. De l’oubli à la résurgence, de la mémoire retrouvée, du malaise à l’apaisement, les tracés des outils (fusains, pierre noire, crayons…), le peu de couleurs, renvoient à des univers essentiellement nocturnes, solitaires pour faire écho à des rêves récurrents et refaçonnés.
Tout est questionnement autour de ce qui reste du passé.

Aux Essar[t]s, espace arts et cultures – avenue Georges Clemenceau – 11150 Bram . Tel : 04.68.24.40.66

Ouvert au public du mercredi au dimanche, de 14h à 18h

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