Roberto Mangu Quesada « Mintak » – Gaillac

Roberto Mangu Quesada « Mintak »
Du 15 octobre au 18 décembre 2022
Mangú est un peintre dont la préoccupation essentielle et permanente est toujours de placer l’homme au centre d’un monde menacé. Son oeuvre s’inscrit dans la continuité des grands peintres, ceux qui comme Bonnard se sont appuyés sur la nature comme vecteur clef du rapport au monde vivant, ancrage.
L’idée de cette exposition est née du texte L’Extraordinaire Voyage De Mintak de Gwen Garnier-Duguy qui fait le récit de l’apparition à la conscience de Mangú d’une présence contenue dans sa peinture qui lui était restée invisible pendant plus de cinq ans.
Cet être qui demeurait dans l’épaisseur de la peinture se révèlera comme une évidence après avoir longuement intrigué le peintre. Présence qu’il nommera Mintak en 1997, qui transformera radicalement sa peinture comme sa vision du monde.
Les oeuvres présentées mettent en lumière l’omniprésence du phénomène Mintak dans ses multiples métamorphoses, animales, végétales et humaines qui incarnent l’essence de la recherche de Mangú qui est l’énergie vitale, indissociable d’un monde sans âge.
Extrait du texte de BERTRAND DE VIVIÉS
Catalogue M I N T A K, SilvanaEditoriale
(…) On pourra sans doute reprocher bien des choses à Mangú mais certainement pas ni sa sincérité ni sa créativité ni le message optimiste dont il se fait ainsi le porteur à travers Mintak. Depuis qu’il a révélé sous les traits de Mintak ce qui est la force vitale et l’énergie qui l’accompagne, il a lié toutes les énergies, celles de la nature, celles de l’esprit dont l’individu est nourri et dont il est le messager.
Tel un nouveau Mercure mais avec un surplus d’âme. Quelle plus belle découverte et meilleure traduction artistique qu’en cette forme indéfinie, mi-homme mi-bête, fluide et souple, associant toutes les énergies qui ressortissent aussi de l’animisme ? Mais au-delà, cet être tient de l’Ange gardien, mais peut-être aussi de
Tobie dont le père recouvra la vue sur le monde après avoir associé poisson et fiel sur les conseils de l’archange Raphaël, reliant ainsi les forces de la nature et celles de l’esprit. Mintak est de cette espèce-là. Il est aussi représentation d’une vision de l’âme. Plus près de notre temps, cette vision ne pouvait-elle se révéler mieux qu’au coeur de Saint François d’Assise ? Personnalité qui a fasciné Mangú qui en a laissé de troublantes toiles. En ayant fait naître Mintak et Saint François conjointement sur ses toiles, Mangú est venu se faire le révélateur de la brûlante blessure qui marqua François d’Assise dans ses stigmates. Elles ont touché l’homme jusqu’au plus profond de sa chair, rendant incandescente et surtout indélébile cette présence. Elles ont donné sens à cette quête de Mangú et lui ont peut-être révélé le sens de la profondeur, qui manque tant à notre siècle et à son art. Le temps historique dans lequel s’inscrit le travail de Mangú et qu’a bien souligné
Véronique Serrano n’est cependant pas opposé aux autres temps, car il est en lui-même un espace-temps où viennent interférer toutes grandes notions qui comptent pour Mangú. Et en cela il est du même ordre que le message franciscain des stigmates. Est-ce la révélation de ce message que Mangú est venu chercher inconsciemmentdepuis qu’il vit en Italie dans le pays où ce phénomène mystique est né, à Assise au XIIIème siècle puis qui s’est développé à Sienne et ailleurs ensuite ? Ou alors peut-être est-ce par ses liens avec l’Espagne au travers de sainte Thérèse d’Avila et de la transverbération dont elle fut marquée par la flèche de l’Ange qu’a si admirablement sublimé Bernin, reliant ainsi la mystique espagnole et l’art italien ? n’y aurait-il pas là quelque chose qui se nourrit de la méditerranée et de sa civilisation dont Mangú est aujourd’hui un vivant exemple ? (…)
Commissariat de l’exposition :
Véronique Serrano, conservateur en chef du patrimoine, directrice du musée Bonnard
Bertrand de Viviés, conservateur en chef des musées de Gaillac
Christel Mangú Quesada, architecte scénographe
Musée des Beaux-arts, Parc de Foucaud, Avenue Dom Vayssette 81600 Gaillac Tél :05 63 57 18 25
De 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30