Pour la liberté d’expression «Le rire de Cabu » – Hôtel de Région – Toulouse

Pour la liberté d’expression «Le rire de Cabu »
Du 3 mai au 19 juin 2022
Entrée Gratuite tous les jours sauf le lundi de 10 h à 18 h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Cette rétrospective de plus de 400 dessins est un grand hommage populaire au dessinateur, l’un des plus talentueux de sa génération, victime de l’attentat terroriste contre Charlie Hebdo en janvier 2015. C’est une occasion unique de redécouvrir ses personnages célèbres et ses combats.
Accueillir cette exposition, c’est, pour moi, une façon de redire haut et fort qu’il ne peut y avoir
d’arrangement avec la liberté de la presse, la liberté d’expression, la laïcité ou encore la liberté de conscience, au coeur de
notre modèle républicain. Et quelle plus belle façon de le faire qu’au son des éclats de rire de Cabu…Carole Delga, présidente de la Région Occitanie
Une exposition joyeuse et impertinente sur l’œuvre de Cabu
« Le rire de Cabu » présente 400 dessins, dont de nombreux inédits. Tous démontrent que l’on peut rire de tout, surtout lorsque cela fait réfléchir ! Un adage qui a guidé le dessinateur tout au long de sa carrière. Pour Véronique Cabut, veuve du dessinateur, « Cabu aimait que le rire s’accompagne d’une réflexion, que le lecteur comprenne pourquoi il avait ri, et pourquoi le dessin l’avait bousculé dans ses opinions, conforté dans ses idéaux. »
Après une mise en situation du dessinateur qui accueille lui-même le public depuis sa table de travail, les visiteurs peuvent découvrir ses thèmes d’inspiration et s’essayer à la caricature.
Les personnages de Cabu
Pour Cabu, le beauf est l’archétype de l’homme qui assène des vérités, et ne réfléchit pas
Jean Cabut n’est âgé que de 12 ans lorsqu’il commence à imaginer des personnages en observant ses copains de classe. Il conçoit au cours de sa carrière le Grand Duduche, un grand lycéen rêveur et naïf, à l’image de Cabu qui reste accroché à ses idéaux de jeunesse.
D’autres personnages emblématiques rejoindront sa galerie : le Beauf (terme qu’il popularisa dans le journal Charlie Hebdo dans les années 1970 pour désigner un Français moyen, inculte et borné), l’Adjudant Kronenbourg (inspiré des sous-officiers rencontrés lors de son incorporation militaire durant la Guerre d’Algérie), Catherine saute-au-paf, ou encore l’animatrice de télévision Dorothée…
La France de Cabu
Durant toute sa carrière, Cabu a scruté et dévisagé la société française qu’il connaissait si bien. « Chaque jour, il lisait les journaux, écoutait la radio, allait en reportage et prenait des notes. Il disait que son boulot, c’était de trouver un angle, comme un journaliste », précise Véronique Cabut. La consommation, les jeunes, et les femmes faisaient partie de ses thématiques récurrentes.
Les « people » de Cabu
De Johnny à Zemmour, Cabu aimait caricaturer les artistes. Et il ne lâchait pas ceux qui fanfaronnaient dans les médias et étaient en mal de projecteurs.
Le jazz de Cabu
En montant à Paris, Cabu se prend de passion pour le swing. Il découvre Charles Trenet à l’Olympia puis Cab Calloway, et prend vite l’habitude de dessiner les musiciens sur scène. Cabu consacrera même plusieurs ouvrages sur ce thème, et préfacera un livre sur les 60 ans du Caveau de la Huchette, un club de jazz parisien.
Les combats de Cabu
Dessinateur pacifiste, Cabu a toujours cherché à provoquer et faire réfléchir à travers ses dessins, dans la bonne humeur. « Je m’insurgerai toujours contre l’injustice et la connerie ! » proclamait-il. Parmi ses sujets de prédilection : les pollueurs, les militaires, la société de consommation, et les intégristes de tout culte. Auteur de centaines de dessins antimilitaristes, Cabu a d’ailleurs été condamné plusieurs fois pour insultes à l’armée ou atteinte à son moral.
Le panthéon de Cabu
Cabu s’inspirait parfois pour ses dessins d’œuvres de peintres et dessinateurs de toutes époques, comme Picasso ou Rembrandt, mais c’est Albert Dubout qui eut une une grande influence sur lui, tout au long de sa vie. Ses amis sont également immortalisés dans cette section, ceux avec qui il a noué des amitiés très fortes : Goscinny (ils ont travaillé ensemble sur l’hebdomadaire de bande-dessinée Pilote), Gotlib, les dessinateurs du Canard enchaîné…
La méthode à Cabu
Cabu dessinait sans cesse, depuis qu’il était gamin, et avec le même enthousiasme. Dans les couloirs de rédaction, il travaillait à la plume, mais également avec son crayon à papier qui ne quittait jamais sa poche.
Pour lui, « si on savait écrire, on savait caricaturer », et il livrait des clés pour devenir un lecteur averti. Cette partie de l’exposition invite le public à s’essayer à la caricature, avec des fournitures laissées à disposition.
Cabu, un journaliste-dessinateur engagé
Créateur de personnages emblématiques comme le Grand Duduche et le Beauf, Cabu est un dessinateur de presse engagé, qui a collaboré avec de nombreux journaux satiriques. Parmi eux, les hebdomadaires Paris Match, Hara-Kiri [2], et Charlie Hebdo, qu’il reprendra en 1992 avec succès avec Philippe Val.
Autre domaine dans lequel Cabu exerce ses talents de caricaturiste, la télévision. Engagé dans les années 80 au sein de l’émission jeunesse Récré A2 , il fait partie de l’équipe de Dorothée et participe en direct à « Droit de Réponse » de Michel Polac sur TF1. Le 7 janvier 2015, Cabu meurt dans l’attentat terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo.
Sur le parvis de l’Hôtel de Région de Montpellier
Un dispositif de 24 bâches sur le thème « Cabu, dessinateur tout-terrain » présente des photos inédites et des dessins en grand format et en plein air sur le parvis de l’Hôtel de Région de Montpellier, en partenariat avec le Club de la presse.
Montpellier (avec un reportage de 1972 et des croquis inédits de la vieille ville) ;
2. Les passants ;
3. Les voyages ;
4. La musique ;
5. Les pastiches ;
6. L’influence de Dubout.
Ces œuvres et documents exceptionnels permettent d’évoquer quelques-unes des gloires de la région, comme :
Georges Brassens et Charles Trenet côté musique
Albert Dubout, le dessinateur de presse qui a le plus influencé Cabu dès ses débuts. Dubout était diplômé des Beaux-Arts de Montpellier et son musée se trouve à Palavas-les-Flots.
Le mot de Véronique Cabut
Cabu était un homme libre. Il nous reste ses dessins, il me reste à construire sa mémoire.
Visionnaire, il l’était. Il avait tout compris de notre époque et savait plus que personne anticiper les débats actuels. Le dessin de presse satirique est un élément essentiel de notre culture et de notre environnement démocratique.
C’est sans aucun doute pourquoi Cabu mettait autant de passion et d’énergie à le défendre avec talent, sans jamais sacrifier son humour.
À travers cette exposition soutenue avec enthousiasme par Carole Delga et le Conseil Régional d’Occitanie, une évidence commune s’est imposée : faire rire !
Hôtel de Région, 22, boulevard du Maréchal Toulouse
Entrée Gratuite tous les jours sauf le lundi de 10 h à 18 h, nocturne le jeudi jusqu’à 20h
Hôtel de Région, 201, avenue de la Pompignane Montpellier