Florian Mermin « Un matin de mai fleuri  » – Toulouse

Florian Mermin « Un matin de mai fleuri »

Florian Mermin « Un matin de mai fleuri »

Du 4 novembre au 24 décembre 2022 – Vernissage jeudi 3 novembre à partir de 18h30

Il serait difficile de définir le temps dans lequel vit Florian Mermin.
Artiste résolument contemporain, il s’inspire pour cette exposition d’un ouvrage du XIXème intitulé Les fleurs animées. Il évoque, en ce début d’hiver, le mois de mai et sa floraison prometteuse.

Essayons l’espace, alors ! Le dessin animé Alice au pays des merveilles fait sa joie. La scénographie de ses expositions révèle des univers singuliers et oniriques, dans lesquels le spectateur est invité à déambuler, en fredonnant peut-être la chanson du film de Walt Disney, à laquelle l’exposition emprunte son titre. Il se retrouve à franchir des rideaux végétaux, à être guidé à être guidé à travers des chemins de terre ou à prendre le thé avec une mystérieuse Mademoiselle Troy.

Avez-vous pris le temps de ressentir le murmure de la ville ? Là où les briques rouges revêtent leur manteau gris d’automne en s’enroulant de l’humidité de novembre ? Une fois la porte passée, c’est du printemps dont il s’agit. C’est par une allusion à la ballade « Un matin de mai fleuri » d’Alice au Pays des Merveilles que Florian Mermin l’appelle. Celui-ci n’a plus rien de pimpant à offrir, à en croire la vitrine. Point de rosée sur les pétales du bouquet fané qui y est présenté. Le mois de mai s’est évanoui à l’heure de votre lecture. Une altération du temps s’annonce.

À moins que l’artiste vous convie à plonger dans le passé. Il y a six mois, mai était certainement fleuri. Et qu’en était-il, il y a un siècle, au temps où les hommes arpentaient le jardin des plantes, un canotier posé sur leur tête ? Faisait-il doux à ce moment de l’année ? Comment se portaient les fleurs ? Dans les univers que crée Florian Mermin, ces questions prennent vie. Autant que les souvenirs.

S’anime ce conte merveilleux où rien n’étonne jamais vraiment. Bien sûr, il y a Alice et son chapeau de pétales que l’on rencontre après avoir longé un long tunnel noir, mais il y a surtout les fleurs et leurs incarnations féminines. Omniprésentes dans la culture populaire de ces derniers siècles, ces femmes-fleurs, essences douces, immobiles et décoratives du féminin, ensorcellent la promenade. Irrésistiblement charmantes et délicates. Accoudées à un vase ou écloses dans des jardins bien rangés, elles sont le témoin du temps qui passe.

Un temps sensoriel où il fait bon partager une infusion de feuilles séchées dans des tasses plus grandes que de raison, où le voyage végétal se conçoit comme une caresse de laine, où les oiseaux peuvent se nicher dans de gros bonbons à la violette, et où les pieds des visiteurs et visiteuses se glissent avec insouciance dans d’étranges souliers.

Quel étrange voyage où plus rien ne s’envisage comme certitude. Plus vous vous enfoncez, plus vous avancez dans ce conte réel et plus l’ouverture s’envisage : un jardin intérieur s’établit. Tout y est : les roses aux parfums envoutants, compagnes de toujours, une petite table et des chaises où profiter de la douce brise. Mademoiselle Troy est aussi là, son regard aimant, sa joue généreuse et surtout son chapeau. Fleurs et chapeaux, toujours.

Sandra Barré

Fondation Écureuil 3 place du Capitole, Toulouse, Tél :  05 62 30 23 30 

Du mardi au samedi de 11h00 à 18h00 et le premier dimanche du mois de 15h00 à 18h00.

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