Expositions Delphine Balley, Jasmina Cibic et Christine Rebet – Lyon

Delphine Balley, Jasmina Cibic et Christine Rebet
Du 15 septembre 2021 au 2 janvier 2022 – Inauguration est mardi 14 septembre à 18h30
Delphine Balley Figures de cire
Le macLYON invite l’artiste Delphine Balley, photographe et vidéaste, pour sa première exposition monographique institutionnelle.
Figures de cire est pensée comme un voyage à travers le temps et le vernaculaire. Elle est composée d’un ensemble narratif scandé par trois films – Le Pays d’en haut, Charivari et Le Temps de l’oiseau (inédit). Le parcours se dévoile à travers une suite de séries constituées de tirages photographiques et de sculptures conçues pour la plupart spécialement pour l’exposition.
En embrassant le huis-clos du portrait de famille et la tradition de la peinture de genre, Delphine Balley dresse un portrait d’une rigidité humaine universelle, répondant au temps de pose prescrit par la photographie à la chambre.
L’exposition sonde le dysfonctionnement du théâtre social et ses représentations. Elle invite le visiteur à prendre part à une procession familiale, dans un récit lacunaire où les cérémonies du mariage et de l’enterrement se confondent.
Commissaire : Agnès Violeau
Jasmina Cibic Stagecraft – une mise en scène du pouvoir
Pour Jasmina Cibic, artiste-chercheuse, chaque projet de film est une occasion de se plonger dans les archives, dans leurs témoignages comme dans leurs silences afin de révéler la relation qu’entretient toute forme de pouvoir, qu’il soit étatique, gouvernemental, partisan ou diplomatique, avec les arts.
À l’occasion de l’exposition Stagecraft – une mise en scène du pouvoir, Jasmina Cibic rassemble plusieurs années de recherches consacrées à la notion de don dans le contexte diplomatique et présente en particulier l’œuvre The Gift.
Ce film met en scène plusieurs bâtiments emblématiques dont le siège du parti communiste à Paris construit par Oscar Niemeyer, le Palais des Nations à Genève ou encore le Palais de la Culture à Varsovie, qui incarnent dans leurs collections et dans leur architecture cette fonction du don ainsi que la mise en place d’un vocabulaire artistique au service d’une dramaturgie politique.
Ce projet de Jasmina Cibic s’inscrit dans ses recherches sur la notion de soft power sur laquelle reposait déjà son exposition pour le pavillon slovène de la Biennale de Venise en 2013.
Commissaire : Matthieu Lelièvre
Christine Rebet Escapologie
Christine Rebet est fascinée par l’illusion et la tromperie.
Privilégiant le dessin pour son caractère manuel et spontané, elle en réalise des centaines et des milliers à l’encre, qu’elle assemble image par image selon les techniques traditionnelles des débuts de l’animation. La répétition du dessin, à l’origine du mouvement, crée ce qu’elle nomme son « cinéma de papier ».
Christine Rebet réinterprète les traumatismes personnels et collectifs et mêle histoire et fiction dans des univers fantasmés. Les sujets universels de ses films évoquent à la fois une réalité politique, la destruction du monde et l’assujettissement de l’être humain, mais aussi l’idée d’une métamorphose. Elle transcende l’imagerie par une poésie troublante, en explorant l’inconscient des spectateurs au moyen de mécanismes de manipulation. Elle invente ainsi un imaginaire permettant d’échapper au monde.
Pour son exposition Escapologie, Christine Rebet présente au 1er étage du musée six films d’animation, dont un spécifiquement réalisé à cette occasion. L’univers singulier de chacun de ces films est accompagné de peintures murales et sur toiles ainsi que de dessins.
Commissaire : Marilou Laneuville
Marina Abramovic & Ulay La collection : performances 1976-1988
En 1986, le Musée d’art contemporain de Lyon invite les pionniers de la performance que sont Frank Uwe Laysiepen et Marina Abramović. Le premier, Allemand, et la seconde, Yougoslave, se sont rencontrés en 1975 à Amsterdam et mènent alors une vie commune en même temps qu’une œuvre radicale conçue dans la fusion de leurs pratiques artistiques personnelles.
L’invitation est l’opportunité pour les deux artistes de montrer et d’achever le cycle de performances par lequel ils se font particulièrement remarquer et connaissent une reconnaissance internationale : Nightsea Crossing. Il s’agit de 22 performances, certaines durant plusieurs jours, réalisées un peu partout sur la planète (Sydney, Ushimado, Chicago ou Kassel) au cours desquelles ils restent assis face à face en présence du public, immobiles et imperturbablement silencieux, dans une posture méditative d’attention extrême.
L’œuvre dont la forme est alors finalisée par les artistes est acquise par le musée : des photographies et des objets fixent la mémoire des différents moments ainsi réunis.
Quelques années plus tard, en 1999, alors que le couple s’est séparé et que leur collaboration artistique s’est dissoute, ils décident de reprendre les enregistrements qui ont été effectués lors de leurs différentes performances communes pour en condenser la matière essentielle. Le Musée d’art contemporain de Lyon et le Van Abbemuseum d’Eindhoven soutiennent ce travail et acquièrent l’ensemble des «vidéoperformances » qui en résultent.
Le macLYON possède ainsi toute l’oeuvre commune des artistes dont une sélection a été choisie pour la présente exposition.
Outre Nightsea Crossing, 1981-1986, The Lovers – the great Wall Walk, 1988, la pièce qui consacra leur séparation, quelques performances marquantes du couple au début de sa collaboration seront exposées. Puisant aux sources des préoccupations individuelles et communes aux deux artistes, les œuvres de Marina Abramović et Ulay mettent en oeuvre les limites physiques du corps, le leur propre, celles de leur relation, les limites et les capacités mentales, ainsi que les codes sociaux ou culturels qui les affectent ou les conforment dans des stéréotypes de genre, de sexe, de normalité.
Cité Internationale 81 quai Charles de Gaulle 69463 Lyon 6ème Tél : 04 72 69 17 17