Exposition Yuta Strega & L’usure du temps – Montauban

Yuta Strega & L’usure du temps
Du 3 au 29 mars 2022
Yuta Strega
Il faudrait pouvoir entrer souvent, pendant les semaines, les mois de création d’un tableau, dans l’atelier de Yuta Strega et la regarder faire. Son acte pictural est physique. Sa peinture est le prolongement charnel de son corps. Respiration, gestuelle sortent de sa poitrine, de son épaule, de son bras. Au début, le châssis tendu de blanc est posé à plat sur le sol. L’artiste trace, macule, enduit. Noircit, blanchit, grise, nuance infiniment. Puis monte souvent sur un escabeau pour contempler de haut l’œuvre en cours de gestation, la voir en perspective, en ausculter la profondeur. Vient le travail horizontal, le regard horizontal. Yuta Strega compare sa démarche à celle d’un équilibriste qui marche sur la pointe des pieds. Sa pratique exige des journées et des journées de travail pour trouver l’équilibre du tableau, celui que le regardeur, se faisant acteur, accroche à un mur, l’en décroche, s’en approche, s’en éloigne, y revient.
Faut-il encore parler après cela de sujets ? Pour la commodité, Yuta Strega titre ses œuvres : concerto, vision, bien sûr, mais aussi jarre, Okham, masque, anges déchus, Tenerezza, Japon, lumen, bol, toucher, l’habillement, etc. Mais en rester aux objets, aux lieux ainsi suggérés serait une erreur, car, on l’aura compris, tout tableau de l’artiste est une construction de pensées attachées à sa mémoire.
Les expositions de Yuta qui se succèdent au fil des ans délivrent toujours des messages forts, en prise directe avec la violence du monde qui nous entoure. Fruits de sa méditation, ses œuvres sont le reflet de son ressenti face aux événements tragiques, un ressenti que les artistes ont le devoir de transmettre avec leur art. Au Pont des arts, en septembre, l’expo s’intitule «Le Chant», en référence à «La Marseillaise» que «la France entière a entonné à l’unisson après les attentats terroristes de l’an dernier». Yuta Strega nous fait entendre un chant silencieux, mais ses tableaux et ses sculptures crient sa douleur, sa révolte… et ses encouragements à «continuer à chanter, à inviter le monde à se lever pour dire Non !» Les yeux de ses personnages sont absents ou imperceptibles, une forme d’anonymat incitatrice à la méditation, à l’intériorisation de l’horreur de ces événements indicibles
L’usure du temps
Rien ne peut empêcher le temps de faire son œuvre. La dégradation “naturelle” de toute chose montre à quel point les formes se modifient au fil des années.
La photographie indique un état au temps “t” mais l’imaginaire de l’observateur peut faire ce nécessaire retour en arrière pour s’en faire une idée à un temps antérieur.
Ce n’est donc pas simplement un état actuel qui est présenté, mais aussi et surtout une histoire : histoire d’un objet, d’une construction, d’un végétal, d’un humain…
Détails
Exposition : du 3 au 29 mars 2022
Vernissage le 3 mars 2022 à 18h30
Organisateur
Association Photographie Création Communication
Contact : pierrejoel@sfr.fr
Photographies de : Alain M, Denis, Dominique, François, Gérard T, Gilbert P, Jacques, Jean E, Jean Pierre F, Marie Antoinette, Pierre
PCC : Photographie, Création, Communication
Association Loi 1901 partenaire de l’AVF pour l’atelier de photographies
Plus d’information sur le club de Photographie Création Communication
Galerie du Fort 5 rue du Fort – 82000 Montauban tél : 05 63 21 26 00