Exposition Rafael Tur Costa « La lumière du fragment » – Collioure

Rafael Tur Costa « La lumière du fragment »
Du 5 février au 22 mai 2022 – Ouverture samedi 5 février à 11h
L’exposition, proposée par la fondation Es Baluard, Musée d’art contemporain de Palma, est accueillie à Collioure grâce au soutien du gouvernement des Îles Baléares et de l’Institut Ramon Llull.
L’exposition, présentée à Palma en 2021, est accueillie aujourd’hui à Collioure.
Au travers de cette itinérance, nous découvrons un regard frère, celui d’un artiste qui, toute sa vie durant, a travaillé face à la lumière.
Car l’œuvre de Tur Costa n’est qu’éblouissement. Son oeil, façonné par cette lumière qui cogne aux murs chaulés des maisons d’Ibiza, réduit le monde à une architecture faite de quelques lignes essentielles.
Rafael Tur Costa habite la lumière et nous invite à entrer dans son œuvre comme dans une de ces maisons blanches cuites par le soleil et à la porte toujours ouverte : sans frapper !
Bien qu’il ait étudié à l’École des Arts et Métiers d’Ibiza, Rafael Tur Costa peut être considéré comme autodidacte.
En 1955, il rencontre des membres de la Hochschule Für Bildende Künste de Berlin, un groupe d’étudiants allemands aux beaux-arts, qui l’initient aux innovations artistiques de l’avant-garde européenne.
Son agitation créative l’a amené à s’impliquer dans les cercles artistiques de Madrid et de Barcelone, et à entretenir des relations constantes avec le groupe Ibiza 59, formé sur l’île en 1959.
Alors que le noir semble être la couleur prédominante dans ses premiers essais des années 1960, ses travaux ultérieurs révèlent sa préférence pour le blanc, fruit de ses travaux de recherche sur l’image et l’évolution de son propre langage plastique.
En plus d’expositions aux États-Unis et en Europe, son travail a été exposé au Museu d’Art Contemporani d’Eivissa à Ibiza (1983, 1997) et au Casal Solleric à Palma, Majorque (1997).
Depuis la fin des années 1950, on trouve chez lui des espaces où il est possible de percevoir une certaine horror vacui (horreur du vide).
Après avoir été séduit par une obscurité qui l’apparentait à un type d’art informel, il se lance dans une série de recherches aboutissant à des champs chromatiques qui ordonnent l’espace pictural et dialoguent avec des éléments de langage.
C’est dans cette période qu’il recourt à des poèmes de Rafael Alberti et à des signes qui renvoient directement à l’impossibilité d’exprimer des expériences vécues pendant son enfance et sa jeunesse.
C’est particulièrement vrai en ce qui concerne ses souvenirs de la guerre civile et la mise en place de la dictature franquiste.
Au milieu des années 1960, il dépouille l’espace pictural et ne ressent plus le besoin d’occuper toute la surface, conscient de l’impossibilité de tout exprimer.
Il s’engage alors dans des compositions dominées par la simplicité et par le blanc puis y dépose des sortes d’organismes, héritiers d’une certaine abstraction lyrique, qui jouent un rôle organisateur.
Tur Costa travaille à des peintures où la composante architecturale puise sa force dans la nudité. On y retrouve une claire évocation de la verticalité des murs des maisons d’Eivissa. Ce sont des surfaces entièrement blanches, parsemées, comme sous l’action d’une force centrifuge, de petites cellules.
Au début des années 1970, Tur Costa incorpore à ses créations un nouvel élément : le segment. Le tracé rectiligne va dorénavant s’imposer dans ses oeuvres jusqu’à la fin
Ce sont encore de grandes compositions tournées vers le blanc, mais qui comprennent cette fois des structures ordonnées qui suggèrent un espace impossible d’accès. La forme ne cesse d’organiser l’espace pour nous avertir de cette impossibilité.
À l’approche des années 1980, l’artiste commence à affronter la douleur et la blessure qui le hantent depuis l’enfance.
On trouve sur ses toiles blanches des petites fentes et des déchirures qui révèlent cet espace malade de souvenirs.
Au cours des années du siècle finissant, les oeuvres se nimbent de mystère. Fentes, déchirures, blessures, et même découpes nettes signalent qu’il faut chercher le sens au-delà de la toile.
Villa Pams – Route de Port-Vendres 66190 Collioure . Tél : +33 4 68 82 10 19
Ouvert de 10h à 12h et de 14h à 18h .Fermé le mardi d’octobre à mai