Exposition « Nudités » Dominique Weber – Lyon

Par la pratique du prélèvement, du fragment dessiné ou restitué, Dominique Weber, à l’instar de l’artiste du land art américain Robert Smithson dont il se distingue à bien d’autres égards, ne propose pas la représentation du paysage, mais un appel à l’attention portée sur le paysage extérieur, en son lieu propre. Ses œuvres ne désignent pas, comme les « Nonsites » de Smithson, un lieu en particulier mais donnent aussi envie d’effectuer l’expérience du paysage par la marche.

Ce faisant, elles déploient une réflexion sur la sensibilité.

Il s’agit de redonner au réel nu son pouvoir de fascination en marchant pour être immergé dans le paysage avant d’en restituer l’expérience. Le corps se fait réceptacle : l’exposition incite à se souvenir du contact premier, de «respirer par la peau » pour ressentir les choses et la vie elle-même dans leurs mouvements infimes, ou «inframinces», pour reprendre un mot de Duchamp.

Jonathan Tichit

Dominique Weber est philosophe. Il envisage la pratique du dessin, de l’installation, de la vidéo ou du poème comme une ressource nécessaire pour découvrir les formes d’un sensorium nouveau requis par les métamorphoses écologiques contemporaines : un sensorium plus égalitaire, plus géologique, accueillant d’une manière plus ajustée les formes de vie naturelles autres qu’humaines. Il a publié des poèmes dans différentes revues de poésie contemporaine. Son travail de dessin, d’installation et de vidéo a fait l’objet de plusieurs expositions personnelles ou collectives