Exposition Marilyn Minter, Betty Tompkins, Elsa Sahal – Montpellier

Marilyn Minter, Betty Tompkins, Elsa Sahal
Du 26 juin au 5 septembre 2021 – Ouverture vendredi 25 juin à 18h30
Marilyn Minter, All Wet
Pour sa première exposition dans une institution française, Marilyn Minter présente la vidéo Green Pink Caviar (2009) et une dizaine de peintures monumentales, certaines créées pour l’occasion.
Pour ses portraits quasi-oniriques de femmes dénudées, Minter s’inspire de la représentation classique de la « baigneuse » – la femme à sa toilette – qui traverse l’histoire de l’art occidental au moins depuis la Grèce ancienne jusqu’à l’impressionnisme. Elle en propose une version contemporaine : la femme sous la douche.
Ses oeuvres contrent le regard voyeuriste masculin. Elles reprennent possession de la représentation du corps féminin en maintenant une tension entre figuration et abstraction.
En contrepoint à ce regard critique sur l’histoire de l’art et de l’image de la femme, le vocabulaire formel de l’artiste fait irruption dans l’espace public. Activiste et féministe engagée, l’artiste crée des éditions et des vidéos pour défendre les droits civiques, en particulier le droit à l’avortement et le droit des femmes à disposer de leurs corps.
Marilyn Minter : All Wet est accompagnée d’une publication qui regroupe des textes de Nicolas Bourriaud et Jennifer Higgie commandés pour l’occasion, ainsi qu’un entretien avec l’artiste. Editeur : Jean Boîte Editions
Les commissaires
Vincent Honoré, Directeur des expositions, Anya Harrison, Curator et Rahmouna Boutayeb, Chargée de projets, assisté.e.s de Justine Vic, Fanny Hugot-Conte et Emma Ribeyre
Betty Tompkins, Raw Material
Cette première exposition monographique en France de la peintre américaine féministe Betty Tompkins présente environ 50 peintures et dessins réalisés au cours des dix dernières années.
Betty Tompkins est avant tout connue pour ses toiles grand format Fuck Paintings, une série inaugurée en 1969 représentant l’acte sexuel en gros plan, dont les images sources sont extraites de magazines pornographiques. La série est célèbre pour avoir été censurée de nombreuses fois.
L’artiste décline dans une palette froide et restreinte de noir, blanc et gris les images pornographiques qu’elle s’approprie dans ses séries Fuck Paintings, Cunt… et Pussy Paintings. Stylistiquement proche du photoréalisme, l’image est recadrée et réalisée à l’aérographe sur des fonds pastel. Parfois, l’artiste recouvre l’image de textes misogynes.
Betty Tompkins est une artiste dont le travail a influencé une génération plus jeune, même si ses peintures, à cause de leur contenu explicite, ont été rarement montrées. Elle n’a cessé d’interroger avec persistance depuis les années 70 ce qui détermine les codes de représentation des corps féminins.
Betty Tompkins : Raw Material est accompagnée d’une publication qui regroupe des textes de Nicolas Bourriaud, Alison M. Gingeras et Géraldine Gourbe commandés pour l’occasion, ainsi qu’un entretien avec l’artiste. Editeur : Jean Boîte Editions
Les commissaires
Vincent Honoré, Directeur des expositions, Anya Harrison, Curator et Rahmouna Boutayeb, Chargée de projets, assisté.e.s de Justine Vic, Fanny Hugot-Conte et Emma Ribeyre
Elsa Sahal, Vénus polymathe jouissante
Intervention artistique de l’artiste Elsa Sahal
sur la fontaine du patio au MO.CO. Panacée.
La figure de la déesse romaine de l’amour et de la beauté féminine, Vénus, est associée dans la fontaine en céramique d’Elsa Sahal au savoir, polymathe donc, et au plaisir de la jouissance.
L’assemblage de ces attributs indiqués dans le titre de la sculpture émaillée évoque des registres différents de charmes. La séduction opère également au niveau des formes et des couleurs de ce totem. Il est dégoulinant d’une glaçure rose, blanc, paillette et composé à la fois de nombreux seins généreux dont les tétons apparaissent comme les yeux multiples, ainsi que d’une vulve abondante, écrin d’un clitoris doré.
Pourrions-nous considérer alors cette sculpture comme objet magique, c’est-à-dire protecteur des individus appartenant à un groupe ? Quoi qu’il en soit, la sculpture
rayonne de l’énergie de l’empowerment et de l’autoguérissons par l’évocation del’expérience intime du corps féminin.
La fontaine s’inscrit dans la série de nombreuses sculptures représentant les seins ou la figure de Vénus même dans le corpus d’oeuvres de l’artiste (pour ne citer que quelques-unes :
Vénus, 2014, Galerie Papillon, Paris ; L’Alanguie, 2019, FIAC,
Paris ; Vénus au mûr, 2020, The Pill, Istanbul ; Nichonesque
1-4, 2020, The Pill, Istanbul).
MOCO La Panacée 14, rue de l’école de pharmacie 34000 Montpellier Tél: 04 34 88 79 79