Exposition Irina Ionesco « Irina » – Nîmes

Irina Ionesco « Irina »
Du 4 février au 5 mars 20221
Irina Ionesco
«… La photographie est pour moi un élément essentiellement poétique, je l’envisage comme une écriture théâtrale, où je fixe dans un déroulement obsessionnel et incessant tous mes fantasmes. » (…) « J’aime l’excès, l’onirisme, l’insolite. Aussi, je fais mienne cette phrase de Baudelaire :
« Dans l’art, il n’y a que le bizarre qui soit beau ».
« Chacun de mes modèles est un miroir … »
« Bien sûr, toute photographie recèle en elle-même une part de son auteur, quelque soit le sujet représenté, comme toute oeuvre d’ailleurs, qu’elle soit plastique, littéraire, ou musicale. C’est peut être même une condition sine qua non pour obtenir ce statut. Mais il y a dans cette affirmation beaucoup plus que cela.
En effet, le miroir ne se contente pas de refléter celui qui se présente evant lui, il reflète aussi tout ce qui se trouve autour et derrière lui, en l’occurrence tout ce qui se trouve derrière la photographe : son passé, sa jeunesse, son enfance, ses vies antérieures avec leurs cortèges d’insouciances, de joies, de peines, de drames et de souffrances. Il s’agit pour Irina d’une véritable revendication existentielle.
Ainsi, en pécheresse attirant dans ses filets des fantasmes bourgeois et surannés, en femme voilée ou masquée laissant planer un parfum de mystère oriental, en guerrière harnachée tenant en laisse des chats féroces et ronronnants, en fillette perdue dans les méandres d’une histoire fantastique et fantasmagorique qui la dépasse, en odalisque lascive soumise aux regards des hommes en quête d’érotisme exotique, en reine régnant sans partage sur une cour assujettie à une volonté de velours. Il s’agit toujours d’Irina, en autoportrait décalé, par procuration. Elle fait simplement appel à ses modèles comme à des acteurs, comme à des doubles d’elle-même, comme à des prolongements d’elle-même, lui permettant d’être à la fois devant, derrière et dans ce miroir qui pourrait être celui d’Alice. Irina ne joue pas un rôle mais reste précisément elle-même dans sa singularité et sa pluralité, avec l’apparence d’une autre.
Si ces photographies, oeuvres de commande destinées à l’illustration de magazines, nous parlent finalement de tout autre chose que de mode, de vêtements, de bijoux et d’accessoires, c’est qu’il s’agit là d’un prétexte, comme très souvent en matière de création, prétexte à parler de la Femme, de beauté, de fantasme, d’érotisme, de sensualité, et surtout d’Irina Ionesco elle-même.
Rémy Mathieu (Galerie Vrais rêves – Lyon)
Une exposition en partenariat avec nos amis de la galerie Vrais rêves à Lyon
Le lac gelé, Lieu de phénomènes photographiques 3, Grand rue, 30000 Nîmes . Tél : 04 66 36 76 49
Ouvert du mercredi au samedi de 14H30 à 17h50